Flanders is a Festival : Lokerse Feesten

Deuxième volet de nos aventures avec l’Office de Tourisme des Flandres. Après Bruges, on va visiter la région d’Anvers. Ca tombe bien, y’a un super festival : le Lokerse Feesten avec à l’affice Echo & the Bunnymen, Public Image Ltd et The Specials AKA.

9h30 arrivée en gare de Bruxelles Central avec une belle gueule de bois à base de Chimay, Cinay, Karmeliet…
10h25 je monte dans le train pour Dendermonde
10h53 changement à Dendermonde – c’est pas grand
11h17 arrivée à Lokeren avec 5 minutes de retard
11h21 je réalise que l’hôtel est à 30 minutes à pieds
11h53 je sonne à la porte du Casa-Cosi ruisselante en sueur et les bras chargés de Vinyles achetés à Bruxelles
11h56 la Madame me dit que c’est pas possible d’utiliser la chambre avant 16h
11h57 d’ailleurs, il n’y a aucune réservation à mon nom
12h02 après argumentation quelque peu insistante, j’arrive à entrer la chambre ne serait-ce que pour une rapide douche
12h17 en route pour le restau dans le centre-ville
12h41 arrivée, je fais signe à une serveuse, puis une deuxième, puis une autre…
12h46 on me dit qu’il n’y a pas de réservation à mon nom
12h52 après un appel à l’office de tourisme, on m’installe en terrasse
12h56 la carte est en néerlandais, la serveuse s’emploie à me traduire tout
13h08 la serveuse m’apporte des crevettes offertes par la maison
13h28 j’ai choisi les pates au saumon et pistou, le déjeuner des champions avant un festival
13h58 après un café, je s’installe à l’intérieur pour bosser
14h42 tiens ! le stick Wi-fi offert par l’office de tourisme ne marche plus
17h12 je pars à la gare pour aller chercher notre pote Gregory rencontré au festival Dranouter
17h24 Gregory a écouté Chapelier Fou sur mes conseils, je promets d’écouter Japandroids
YouTube Preview Image 17h43 je monte le sac et la tente de Gregory dans ma chambre
17h53 on repart pour le festival
18h37 Gregory achète son billet pour 30€
18h42 première Jupiler car c’est le sponsor du festival
18h47 on s’achète une gaufre parce qu’on a pas le droit de manger dans l’enceinte du festival
18h56 on rentre dans l’enceinte car le concert d’Echo & the Bunnymen va bientôt commencer

Echo & the Bunnymen

Clope au bec, Ian Mc Culloch fait son entrée sur des chants monastiques. Lunettes noires, look négligé, la coupe proche de celle de Robert Smith, il affiche une attitude jemenfoutiste, dont Oasis s’est clairement inspirée. Mais derrière cette façade, il semble prendre à cœur les réactions du public et prends soin de remercier la foule entre chaque chanson.

Deuxième acte de la soirée, Echo & the Bunnymen ouvrent pour Public Image Ltd et The Specials. Le problème c’est qu’à la vue des t-shirts, c’est une majorité de punks qui est présente ce soir. Du coup, la pop élaboré d’Ian Mc Culloch et ses lapins passe pour de la musique de fillette. Pourtant les Liverpudlians ont marqué l’histoire de la musique en révolutionnant la pop. S’inspirant des Doors et Joy Division sur fond de Beatles, ils ont influencé The Stones Roses et les Arctic Monkeys autant que Coldplay. Et quand on écoute ‘Stormy Weather’, du Siberia paru en 2005, c’est flagrant que Noel Gallagher a pris ce groupe pour exemple pour son album solo.

A coup de paroles universelles et de structures complexes, Echo & the Bunnymen arrive à conquérir le public, enfin surtout l’audience féminine. On commence à se dégourdir sur ‘Bring On The Dancing Horses’, on chante un peu sur ‘Never Stop’, on est surpris par les « lalala » innocents de ‘Rust’… Puis après un détonnant ‘All That Jazz’, on se laisse prendre à ‘Nothing Lasts Forever’.

Mais même après un clin d’œil à Lou Reed avec ‘Walk on the Wild Side’, le public semble rester de marbre. Ca en devient limite frustrant. Heureusement, beaucoup reconnaissent ‘The Killing Moon’ et on peut finir en beauté sur ‘Lips Like Sugar’. Cependant, Echo & the Bunnymen qui a su traverser quatre décennies mérite un accueil bien plus chaleureux pour sa contribution à la culture pop.

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20h02 on a retrouvé Lynn de @VisitFlanders
20H04 QUOI ? les toilettes sont payantes ? C’est 50 cents pour les femmes et gratuit pour les hommes
20h07 on m’explique que l’année dernière c’était payant pour les hommes, donc ils ont pissé n’importe où
20h12 Je refuse pour la troisième fois une bière… je sens que j’ai choqué mes potes belges

Public Image Limited

A première vue, Johnny Rotten fait un peu peur avec ses yeux roulants, sa demi-crête bicolore, et ses manches découpées à l’arrache. Il en fait beaucoup – trop même parfois – à mimer ses chansons à l’aide de grands gestes, un coup tel le ninja, un coup tel le serpent. Les morceaux s’étirent, se perdent, s’emmêlent, on perd le fil, tétanisés qu’on est face à cette légende complètement déjantée. Mais qu’est-ce qu’il prend pour tenir cette forme étonnante à son âge bientôt canonique ?

Le leader charismatique prend son rôle très au sérieux et arrive à prouver aux plus sceptiques que son groupe n’est pas seulement un support à sa mégalomanie. S’il a réanimé Public Image Limited après douze ans de retraite, c’est parce que non seulement il est né pour la scène, mais en plus parce qu’ils ont clairement quelque chose à apporter à la musique. Sinon, Johnny n’aurait pas monté un label indépendant pour sortir le nouvel album This Is PiL. Et sinon, vu son caractère, Lu Edmonds et Bruce Smith, ses musiciens, ne l’auraient pas suivi dans l’aventure …

Public Image Ltd mêle alors ses morceaux de bravoure comme ‘This Is Not A Love Song’, ‘Warrior’ ou ‘Death Disco’ – qui rock complètement Tchaïkovsky – aux nouvelles compositions : ‘Deeper Water’, ‘One Drop’ ou ‘Out of the Woods’. Le public suit plus poliment qu’autre chose… Leur réaction devient presque insultante : certes, les Sex Pistols sont déjà venus jouer au Lokerse Feesten il y a quatre ans, mais c’est pas une raison pour snober les side projects.

Heureusement, le taux d’alcoolémie monte, donc tout le monde commence à se lâcher. Bientôt, la foule lève les genoux presque aussi haut que Johnny Rotten sur ‘Chants’. Mais c’est déjà la fin, il ne reste que quelques chansons pour prendre son pied : ‘Rise’ fait place à ‘Open Up’ de Leftfield, et il est déjà temps de laisser le plateau à The Specials AKA.

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21h47 J’annonce haut et fort que la Jupiler c’est comme la Kro, ça n’a pas de goût – oups ! j’ai choqué Grégory
21h52 Le slogan de Jupiler « les hommes savent pourquoi » … un peu sexiste, non ?
21h57 je confie à Lynn qu’à force, je trouve ça lourd la bière – elle fait mine de comprendre, mais…

The Specials AKA

Le public est désormais à point, il suffit aux musiciens de balancer ‘Gangster’ de Prince Buster pour que la fosse s’anime. Bientôt, de gentils pogos commenceront à éclore au son des « Give It Up » répétés par Neville Staple. Sautillants légèrement, le groupe s’engouffre dans sa discographie : c’est bien simple, question hits, il n’y a qu’à se baisser. Ils enchaînent donc avec ‘Do the Dog’ suivie de ‘Dawning of a New Era’ et la foule est en émoi.

Pour The Specials AKA, ce n’est pas suffisant : afin de motiver ceux du fond, ils passent à la vitesse supérieure avec ‘Rat Race’ et tout le monde saute. Tout le monde ? pas d’après Roddy Radiation « J’entends des rires sarcastiques, mais vous n’êtes pas là pour vous moquer, vous êtes là pour danser » balance-t-il amèrement avant d’embrayer sur ‘Monkey Man’ des Maytals. Le premier rang ne relève pas et se jette sur ‘Too Hot’ avidement.

Dans la fosse, les plus impatients commencent à appeler Rudy. The Specials AKA refuse de se résumer à un morceau, et fait monter de charmantes violonistes pour ‘Stereotypes’. Puis, comme pour rappeler à la foule qu’ils ont plus d’un tour dans leur sac, ils balancent ‘Ghost Town’. Dans la foulée, ils dédicacent ‘A Message To You Rudy’ à Johnny Rotten, « ce vrai punk ».

On finit tranquillement sur ‘Too Much Too Young’, leur ode à la contraception sortie en 1981 ! En guise de morale, The Specials AKA entonne ‘Enjoy Yourself (It’s Later Than You Think)’ avant de quitter la scène. Il est maintenant trop tard pour les rappeler chaleureusement, mais le public s’y emploie pendant dix bonnes minutes malgré tout.

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23h27 Gregory me confie sa Jupiler pour pouvoir aller aux toilettes. Quand il revient, je n’ai pas fini son demi. Il est choqué !
01h03 on écoute Trash Radio, on commence à danser
01h12 on a fini notre dernière bière, on se met en route
01h17 Lynn et son copain nous ramènent en voiture
01h22 j’apprends qu’en Belgique, il y a plus de types de bières que de festivals : 350 bières différentes pour 280 festivals… en France ça doit être la même avec le vin, non ?
01h32 arrivée au Casa-Cosi, Gregory s’installe sur le canapé
01h34 on a un brumisateur de lavande pour oreiller à disposition ?!


Remerciements : Charlotte (Visit Flanders)

Catégorie : Reportages
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