Bilbao BBK Live – deuxième volet
Deuxième volet du festival Bilbao BBK Live ! Aujourd’hui, on s’est marré avec The Inspector Cluzo, on s’est senti nostalgique avec The View et hype avec The Big Pink, on a délaissé Keane pour Enter Shikari et on est retombé en adolescence avec Garbage et Sum 41. Tout ça sous le soleil d’Espagne !
The Inspector Cluzo
On aurait bien eu envie de crier cocorico à l’annonce de The Inspector Cluzo sur l’affiche espagnole, mais en fait, ils sont juste chez eux : on est en Pays Basque (Euskal Herria pour les connaisseurs) et le drapeau sur scène le revendique. A part ce détail, nos deux compères passent leur temps à papoter, rappelant un peu Chevallier et Laspales.
Un peu comme une animation de bal pop post-feria, ce concert est blindé d’animations. Entre chaque chanson, le rythme est coupé par des dialogues à la Tenacious D, puis on est enfin lancé que Malcom décide de faire monter une demoiselle du public pour danser sur sa chanson sexy, en l’occurrence ‘Move On Up‘ version Studio 54.
Heureusement, le final donne tout son sens au concert. Le duo part dans une impro et font au fur et à mesure tomber chaque élément de la batterie pour finir avec une caisse claire et une grosse caisse retournée. Un bordel monstre, quoi.
The View
Des Ecossais, on connaissait Hats Off The Buskers, leur premier album étonnant sorti en 2006. Il avait bien été suivi de Which Bitch?, mais bien moins intéressant, on avait un peu laissé tomber l’affaire. Aussi quelle surprise de les voir sur la grande scène, présentant un quatrième album, Cheeky for a Reason. Ca nous permet de retrouver avec plaisir la voix si particulière de Kyle Falconer, capable de tout chanter et surtout de tout crier.
On sautille sur les délires de ‘Wasteland’ et ‘Skag Trendy’ et on chante à tue-tête ‘Same Jeans’ et ‘Superstar Trademan’ avec bonheur… mais on tombe de haut quand on entend leurs nouvelles compositions, de la pop facile, passe-partout et mielleuse. Ce qui fait que le batteur, avec son look Eagle of Death Metal, tombe un peu à côté de la plaque. A la limite ‘Bunker (Solid Ground)’ est sympa, mais pas aussi barrée qu’à leurs débuts.
C’est dommage parce que ces bons musiciens avaient des idées. Et pour une fois, on ne peut pas utiliser l’excuse des méchants major qui les ont pervertis : ils sont chez Cooking Vinyl. Ce sont donc les musiciens eux-mêmes qui se seraient imposé des compromis pour grimper dans les charts ?
The Big Pink
En 2009, les Inrocks criaient au génie à l’écoute de A Brief History of Love par The Big Pink. Depuis, le duo a sorti un nouvel album, Future This et se retrouve sur la troisième et minuscule scène à l’entrée du festival. Mais Robbie Furze offre une prestation très passionnée. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils sont heureux d’être là : il n’arrête pas de crier son amour au public. La foule, de son côté, est un peu moins intense dans ses réactions, ce qui n’empêche pas le chanteur d’être à fond. Après tout, tout repose sur lui parce que c’est pas Milo Cordell, coincé derrière ses platines, qui va l’aider, et encore moins la batteuse.
Mais la mise en jambe exécutée, le chaleureux ‘Hit The Ground (Superman)’ passe très bien, suivi du déchirant ‘Give It Up’ que Robbie décide d’illustrer en descendant dans le crash, pour déboucher sur une explosion avec ‘The Palace’. Le nouvel album défendu, The Big Pink enchaîne sur le single ‘Too Young To Love’ sur lequel la foule saute et finit sur ‘Dominos’ pour faire chanter le public. Un set bien court, qu’ils ont réussi à optimiser.
Enter Shikari
Sur la grande scène, Keane est en train de chanter la sérénade au public. A l’opposé du site, Enter Shikari prouvait que tous les britanniques ne sont pas maniérés. La toute petite troisième scène est bien blindée pour un concert de post-harcore – avec des relents de screamo si on en croit la voix démontée de Roughton. Certes, leurs albums ne s’écoutent pas forcément, mais c’est à voir en live : déjà le chanteur a assuré la moitié du concert monté sur un grillage, mais uniquement parce que la foule a essayé de la faire tomber. Le public se retrouve ainsi cerné entre la scène et le chanteur, aussi Rou decide-t-il de se balader dans la fosse sur ‘Arguing With Thermometers’ (en chantant « We’ll Take You Down », oui ils ont de l’humour).
Le final vaut le détour en lui-même. La foule hurle « One More » alors que le dernier slap retentit encore. Rou disparait dans la foule pour réapparaître en slam et entreprend alors de nager vers la scène. A ce moment, la batterie déverse tout ce qu’elle a de plus bourrin et Rory décide de descendre rejoindre son chanteur. Batty C envoie alors un flycase sur la foule, et Rory fait son solo perché dessus. La dernière image, sera Rory en train de gentiment arracher sa guitare des bras du public. Ca ne pouvait être qu’un bon concert.
Garbage
Comparé au public de Beauregard, les Espagnols sont bien plus motivés. C’est comme si le public attendait de se lâcher depuis tout le weekend : parce que The Cure, Radiohead ou Keane c’est pas non plus super dansant. Du coup, portée par le public, Shirley Manson se sent plus à l’aise : elle papote avec le public, les rassure en ces temps de crise, explose de rire sur ‘Stupid Girl’, ne se laisse pas impressionner quand le son coupe au milieu d’une chanson, et se roule même par terre sur ‘Why Do You Love Me’. C’était encore mieux qu’à Beauregard, et c’est pas peu dire !
Lire le live report de Garbage au festival Beauregard.
Sum 41
Pour finir cette journée, il fallait un groupe qui rassemble. La programmation du festival a choisi le groupe mêle punk, rock, metal et pop qui depuis 1996 : Sum 41. Ca tombe bien, ils ont sorti un cinquième album, Screaming Bloody Murder, il y a maintenant un an, et continuent la tournée, sortant même un clip du troisième single, ‘Blood In My Eyes‘ à la fin de l’été (même s’ils ne l’ont pas du tout jouée au final, c’est pas leur genre).
S’ils se sont fait connaître par les teenage movies et une malheureuse acquaintance avec Avril Lavigne, Sum 41 n’en laisse rien paraître. Ils assument tous leurs choix, même leur Underclass Hero qui ressemblait à un mauvais mix de The Offspring et Green Day. Donc sur scène, la foule monte pour ‘We’re All To Blame’ et la foule hurle d’un même cri déchirant le fameux « Sacrifice » sans aucun complexe. Certes, on a parfois l’impression que les ‘Over My Head (Better Off Dead)’ ou ‘In Too Deep’ ont mal vieilli, mais on ne peut lutter car une immense compétition de air guitar s’organise de manière impromptue. Parce qu’après mûre réflexion, il semble que Sum 41 ne se prenne pas du tout au sérieux, tant mieux d’ailleurs !
Lire le live report de Sum 41 à la Marock en septembre 2010.
Remerciements : Stephane Merlin et Christophe Cassan
Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : Enter Shikari, Garbage, Sum 41, The Big Pink, The Inspector Cluzo, The View
Evenement(s) : Bilbao BBK Live
Production(s) : 4AD, Cooking Vinyl, Cooperative Music
Ville(s) : Bilbao
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[…] De l’autre côté, c’est plus léger : The View c’est de la pure pop mâtiné de punk, rock, folk. On les adore pour leur côté barré en live, pour leur premier album Hats Off To The Buskers inégalé. D’ailleurs, le live est tellement important chez eux, qu’ils sortent une compilation des titres qu’ils jouent le plus en tournée : Seven Year Setlist. Une sorte d’album photo de leurs meilleurs moments fortement arrosés de vodka, mélangeant des titres de leurs quatre albums studio, avec trois inédits. Et malgré les réticences qu’on pourrait formuler, la dernière fois qu’on les a vus au Bilbao BBK Live, on s’est pris au jeu pour finir par danser…. […]
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