And So I Watch From Afar au Nouveau Casino

Après le boulet de canon qu’on s’était pris aux Eurockéennes l’année dernière, difficile de se relever de And So I Watch You From Afar. Une écoute intensive de leur Bandcamp a mené à l’achat de leur premier album. Mais en vain, ce premier essai n’arrivait pas à retranscrire l’énergie scénique. Une dose de live s’imposait, c’est comme ça que Le Transistor s’est retrouvé au Nouveau Casino pour revoir les Irlandais et découvrir Gangs, leur deuxième album, sur scène. On notera en première partie les surprenants Geste.

Des synthés tout droit sortis des années 80, l’introduction fait très peur. Mais rapidement on reconnaît le gimmick entêtant de ‘Set Guitars to Kill’. Nos Belfastiens sautent sur place tels des athlètes impatients de se jeter sur le terrain. Et bientôt, ça tourne à l’asile d’aliéné sur scène à mesure que la tension monte. Légère pause, juste le temps pour le batteur de placer des breaks, et les voilà repartis à leur vitesse de croisière digne d’une autoroute allemande. Oui, ASIWYFA c’est sportif.

Une fois les retrouvailles effectuées, les Nord-Irlandais partent sur Gangs. Et aussi étonnant que ça puisse paraître, la salle se met à danser, revigoré d’une énergie toute positive. Aucune intention derrière les morceaux, juste des notes qui nous portent, on se laisse enivrer par les vagues de variations successives.

Leurs compositions sont toutes aussi trippantes que leurs confrères de post rock, mais on se sent moins emprisonné dans un étau. Au contraire, on sent qu’on peut s’évader, encore plus sur ce nouvel album que sur le précédent – même si ‘Don’t Waste Time Doing Things You Hate’ reste un morceau incontournable.

Contre toute attente, ASIWYFA a assimilé ses influences heavy et metal pour incorporer des sonorités plus subtropicales. Et on se retrouve à chanter sur ‘7 Billion People All Alive At Once’. Dans un sens, ils violent tous les codes du genre et osent le renouveler. On plane, on tombe dans un gouffre, une clameur s’élève, le tout semble tourner à la gigue irlandaise… on est perdu mais l’expérience est plus qu’exaltante.

Think:Break:Destroy’ laisse tout le monde sans voix : ASIWYFA restent fracassants, mais pas plombants pour autant. Et la drogue devient fraternelle. Car nos Belfastiens parlent, interagissent avec le public avec cette chaleur humaine commune aux pays pluvieux. Puis vient le coup de grâce avec ‘Search:Party:Animal’ : à la limite du strident, elle calme tout le monde.

Moment de sublime sur ‘The Voiceless‘ : le guitariste descend alors dans la foule, et sans rien dire, le public s’accroupit autour de lui. Une fois remonté sur scène, il bénira la foule de sa guitare. Allez en paix, Ite Missa Est. Plus rien ne sera jamais pareil.

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Réclame

Le deuxième album de And So I Watch You From Afar, Gangs, est paru chez The Richter Collective.

Le groupe nous a assuré revenir à l’automne prochain.

Première impression des ASIWYFA aux Eurocks 2011.


Remerciements : Laure (Alias) et Elise (Nouveau Cas)

Catégorie : Concerts
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