Entretien avec The Wankin’ Noodles
The Wankin’ Noodles sortent enfin leur tout premier album : Tu Dormiras Seule Ce Soir. Avec un nom pareil, on se doute bien qu’ils ne se prennent pas trop au sérieux. On s’est pas loupé : Le Transistor a passé presque une heure à discuter avec eux ! Du coup, on a écrémé ce qu’on pouvait pour vous présenter les Wankin’ Noodles dans toute leur splendeur !
The Wankin’ Noodles
Comme The Wankin Noodles est un groupe breton, on brise la glace à savoir s’il sont rennais ou briochins. « On est français, je pense que nous on est tous maintenant européens… » En cette période électorale, ça sonne comme un programme. « On attend la position des candidats sur notre album. On a bien senti que ça créait un malaise parce que pour l’instant aucun ne s’est prononcé. On sent que ça va se jouer à l’entre-deux tours. De toute façon, y’aura un des morceaux de l’album qui finira en hymne national. » Ca commence bien.
Ca fait un bout de temps qu’on attend ce premier album. « Il y a eu la recherche de label. Il y a eu des éventualités de signature, mais toujours soumises à plein de négociations sur le contenu. Et puis on s’est rendu compte que ça allait prendre vachement de temps. Et puis on s’est dit qu’on avait pas envie d’attendre. Parce qu’on avait là entre les mains quelque chose qui nous plaisait. Et surtout quelque chose qui collait avec ce qu’on essaie de faire en live. »
Du coup, main dans la main avec leur éditeur et poussés par leur tourneur, The Wankin’ Noodles ont monté leur label. « C’est quelque chose de très modeste en tous cas financièrement, mais qu’on a pensé, on prend des risques. Et on s’est dit qu’on allait le proposer en licence. Et on s’est finalement dit que c’était pas possible d’un côté de vouloir être super indépendant – en tous cas juste pour cet album là – et en même temps vouloir continuer à les draguer. Donc on s’est lancé en se disant qu’on verrait bien. On provoque un peu notre chance. »
Tu Dormiras Seule Ce Soir a été enregistré dans les quasi conditions du live. « On a décidé de pas aller dans un studio, de pas s’enfermer dans des petites cases avec des jolies pièces qui sonnent bien et tout. On voulait que ce soit comme un concert. » The Wankin’ Noodles ont investi l’Ubu, le club rock de Rennes et ont tout enregistré en deux semaines. « C’était volontairement court, pour qu’on ait pas le temps de se retourner. Y’avait le lieu, le son du lieu et puis la démarche, un peu conquérante, quoi : il fallait aller à l’essentiel, pas s’arrêter sur des petits détails de textes, sur des petits détails de batterie, de machin. »
A enregistrer aussi rapidement, on se retrouve avec plein de petits erreurs, qu’ils assument complètement. « Pour avoir des parties de voix énergiques, y’a pas 36 façons : il faut se jeter devant un micro. Se foutre une grosse claque, et ca sort comme ça que ça sort, en sachant que ce sera pas parfait. Pour avoir une batterie qui vit, on peut pas laisser un batteur tout le temps avec un clic. Il faut être sur les rails avec tout le monde pour ressentir le feeling du morceau. »
Les bandes ont été confiées à Tom Peters, un mixeur anglais. « Il a travaillé comme nous, c’est-à-dire très vite, à nous renvoyer des morceaux dans la foulée. Il a tout compris à notre son, en tous cas, ça a révélé notre énergie. Il a mis vachement en avant ce côté brut et puissant et sauvage qu’on recherchait. » The Wankin’ Noodles se retrouvent avec un album très court. « On voulait faire un truc homogène, une petit bombe de 35 minutes. C’est à écouter au volume maximum, il suffit juste de faire chier ses voisins pendant une demi-heure. Et après voilà, quoi : l’expérience est là. »
Sur Tu Dormiras Seule Ce Soir, chaque chanson raconte comme une histoire. « On a des textes un peu débiles comme ça, notamment en anglais, mais on a aussi des textes où on a un truc à dire donc on le dit. Et y’a pas de fioriture. C’est un peu une espèce de surréalisme très concret quoi. On va au bout d’une idée, d’un concept. »
Au fil des chansons, The Wankin’ Noodles decrivent un personnage. « C’est une création vraiment collective. Ce personnage, c’est le garçon d’aujourd’hui. Il est dans son temps mais un peu rétro quand même. Il adore les filles, qui ne pense presque qu’à ça, et en même temps les déteste parce qu’elles lui font du mal. » Mais même si ce personnage fait pleurer les filles, The Wankin’ Noodles sont pas mysogynes. « On est pas objectifs : quand on traite de la relation garçon fille, on se place du point de vue du garçon. On raconte des histoires et on se marre avec ça. On est des masculinistes ( Ouais, je viens de l’inventer celle-là). En gros, on est les Spice Girls au masculin. »
Pour la petite histoire, le guitariste qui a joué sur Tu Dormiras Seule Ce Soir, c’est Jean-Sylvain qui a depuis monté Juveniles avec ses potes des Russian Sextoys. « Quand on a senti que Jean-Sylvain avait plus envie des Juveniles que des Wankin Noodles, ça nous a rappellé la nécessité d’être soudés dans un groupe et que tout le monde soit passionné par le projet. C’est ce qui a fait que d’un commun accord avec lui, on s’est dit qu’on se séparait après l’album et pour pouvoir continuer notre passion. Et François est arrivé depuis. »
Au sein de la scène rennaise, certains ont pris parti pour l’un ou l’autre des groupes. « On peut pas être dans une vraie rivalité sur la musique en tous cas… Avec les Fifty Miles From Vancouver et les Juveniles, on répète dans le même studio, on se croise souvent, et y’a absolument pas de problème de rivalité. Tout le monde est à bloc, chacun est concentré sur son truc. C’est des projets tellement différents : notre truc c’est l’absurde avec de l’humour. »
Le fait que les Juveniles viennent de signer avec le label AZ/Universal n’a pas atteint le moral des Wankin’ Noodles. « L’idée c’est pas de se soucier juste de son succès relatif sur quelque temps, c’est de faire durer la scène rennaise. On a eu la chance de faire partie d’une scène qui se renouvelle vachement. On a connu les Bikini Machine, et d’autres groupes qui nous ont aidés, et nous aussi on commence à voir en dessous de nous des groupes un peu plus jeunes qui commencent aussi à avoir leur style. Et on a envie de les encourager aussi, c’est ça qui est chouette. » Leur philosophie est tout autre. « Si tu fais de la musique pour écraser les autres, c’est que t’as rien compris. Ce qui compte c’est pas qu’il reste un ou deux groupes et que les autres rentrent après deux ans d’aventure : il faut que les avancées des uns soient bénéfiques aux autres groupes de Rennes… Mais de toute façon, on est briochins. »
Réclame
Tu Dormiras Seule Ce Soir, le premier album des Wankin’ Noodles sort le 18 avril.
The Wankin’ Noodles seront le 25 avril à la Marock en première partie de The Minutes.
Remerciements : Marion (Ephelide)
Catégorie : A la une, Entretiens
Artiste(s) : The Wankin'Noodles
Production(s) : Radical Production
[…] fait beaucoup de développement sur la scène locale. Il bosse aussi avec Manceau, Juveniles et les Wankin Noodles (interview) et nous soutient depuis le début : on l’avait rencontré aux trans. Ils permettent un vrai […]
[…] Frédéric Renaud malheureusement- de Les Nus, pour voir resurgir des Johnny Colères d’antant, et Apochela, qui n’est autre que le nouveau nom de scène des Wankin Noodles. A l’Aire Libre, la douce Leonie Pernet s’installe avec Benjamin Clémentine (live report au […]
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