Marsatac – vendredi
Nous voici enfin sur place ! Le site du festival a des allures de squat berlinois, avec skate park en prime. Marsatac occupe pour l’occasion les anciens locaux de la Seita, comme quoi la musique danse sur les cendres du tabac ! Le festival est à taille humaine, on peut courir d’un bout à l’autre pour tenter de tout voir… résultat, on voit beaucoup, mais par bribes. Retour cette soirée est très marquée urban style : Pigeon John, Xzibit, Theophilus London, Anthony Joseph, La Fine Equipe, Psykick Lyrikah, Turnsteak, Filewile et Chinese Man !
A noter que le site héberge une création, dans la rue intérieure, par The Creators Project. C’est assez flippant, on s’engage dans une rue bétonnée, réservée auparavant aux camions, et on entend les sirènes d’alarme résonner… Puis on entend une voix robotiser nous ordonner de rester neutre ou tente de nous encourager à la délation. Les effets sur le mental se font apparemment une fois que l’alcool a déjà fait son chemin… Mais on a préféré ne pas trop s’aventurer après quelques échauffements.
Pigeon John
Comme on avait déjà vu Stupeflip aux Solidays, on est parti vérifier ce qu’on avait ressenti à l’écoute de l’album de Pigeon John. Et quand il clame être un ‘Gangster For Real’, on ne peut s’empêcher de réprimer un rire. La machine à hit est bien huilée, mais c’est sans fond. Un mec qui s’agite sur des samples imparables sans aucun intérêt. Cela dit, le single avait fait l’effet d’une bombe !
Xzibit
Place au roi de la caisse aux Etats-Unis. Car on a beau dire, on connaît surtout ce rappeur par son émission Pimp My Ride, la seule digne d’intérêt de tous les programmes MTV !
Dès le début, alors qu’on aperçoit que des DJ derrière des platines, la foule est déjà bien à bloc – en même temps, Marseille c’est le temple du rap ! Des coups de feu retentissent – avec l’alarme de la rue d’à côté, c’est un tantinet flippant – et Xzibit débarque. Son flow rageur est porté par le gros son balancé par les enceintes. Sauf que la qualité de la régie de la Cartonnerie ne lui rend pas justice, on n’entend pas les paroles… donc ça rend juste un sample répétitif à puissance maximum – parfait pour décoller les tympans.
Quant à lui, il n’a pas bougé d’un poil. Son énorme chaîne se balance en rythme avec ses gestes bien agressifs… La nostalgie nous prend, mais nos oreilles nous supplient de quitter la salle. Dommage.
Theophilus London
Alors là, c’est vraiment dommage que notre photographe ait pas pu le shooter, parce que la tenue de Theophilus valait largement le détour. Il avait un beau débardeur argenté et portait de super lunettes de soleil. Le public commence à s’échauffer, c’est le style parfait pour danser. Le son ne suit pas vraiment, donc on pourra pas déterminer s’il chantait faux ou pas… Mais là n’est pas la question apparemment. Le tout, c’est qu’il est jeune, bien charismatique, et qu’il arrive à faire décoller un dancefloor. Toutes les mains se balancent en rythme sur ‘Flying Overseas’, tout le monde est grave remonté sur ‘Gurls, Girls, Money’ (ce qui fait tourner le monde en fait)… Ca marche bien.
Anthony Joseph
Comme on peut pas être partout sur un festival, on s’est réparti les tâches avec Mathieu, qui vous ramène des photos du live d’Anthony Joseph.
La Fine Equipe
Encore un groupe du coin, Marsatac fait valoir les artistes de sa région ! En passant, on a essayé de déterminer si c’était bien Xzibit qui était en train de mixer avec La Fine Equipe… Et en effet, c’est le seul black aux platines. Mais c’est dommage, notre photographe n’était pas là à ce moment là ! En tous cas, y’avait l’ambiance !
Psykick Lyrikah
Honte à nous, on a loupé Psykick Lyrikah ! Heureusement Mathieu était bien présent !
Turnsteak
Les rumeurs vont vite dans un festival, aussi, on s’est retrouvés à la Seita pour voir Turnsteak. C’est donc un duo de DJs, Dams et FX, qui aime à scratcher dans tous les sens. Le résultat est bien fracassant, jusqu’à ce que le hip-hop vienne arrondir les angles du mix. Le flow est agressif mais doux comparé au sample anguleux. Bref, on trippe bien.
Filewile
En Suisse, ça se prononcerait FaïlyWaïly – parce que le dub n’a pas de frontières ! On aime les effets de voix de la chanteuse, Joy Frempong, qui en rajoute, s’amuse, fait vibrer ses lèvres avec ses doigts et le batteur se fait plaisir à mimer toutes les sons. Donc Filewile c’est des percus électronique plus un bassiste armé plus des platines acérées avec une chanteuse jazzy pour assouplir le genre – et bien ça gère.
Chinese Man
C’est l’émeute au Printemps de Bourges ! Chinese Manse retrouve à jouer à domicile et la foule n’est pas prête de rater ça. L’ambiance est à son comble, tout le monde danse, se laisse aller au gré des samples métissés mais sans animosité aucune. Sur scène, nos DJ sont calés derrière leurs macs, heureux de voir la foule s’amuser autant. Sur le front, deux MC secouent la salle blindée de leur flow.
On sent que le set a été taillé pour Marseille, puisqu’ils se plaisent à revisiter des oldies de leurs archives – et ils déborderont allègrement sur le timing pour balancer un show digne de ce nom. Certes, le public a plus réagi à leurs mix et anciens tubes qu’à leur dernier album Racing With The Sun, mais Chinese Man fait encore et toujours partie de la fierté marseillaise et c’est sous les ovations de la foule que le collectif quittera la salle.
Remerciements : Loraine Bernanos
Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : Anthony Joseph, Chinese Man, Filewile, La Fine Equipe, Pigeon John, Psykick Lyrikah, Theophilus London, Turnsteak, Xzibit
Evenement(s) : Marsatac
Production(s) : Brigitte Batcave
Ville(s) : Marseille
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