Arctic Monkeys aux Eurockéennes

Le clou du festival, c’était les Arctic Monkeys. Avec leur quatrième album tout juste dans les bacs, le public brûle de les revoir sur scène. A peine deux ans après Humbug, nos Britanniques sortent Suck It And See, à croire qu’Alex Turner est réellement un workaholic. En festival, on ne peut pas tricher et il est question d’en avoir le cœur net : les Arctic Monkeys sont-ils à la hauteur de leur réputation ?

Lors de leur dernier concert au Zénith, on scrutait anxieusement l’écran qui faisait un gros plan sur le visage d’Alex Turner, à la recherche de mimiques qui auraient bouleversé leur jeu de scène. Car aucun des Arctic Monkeys ne bougeait d’un poil, chacun campé à l’endroit de la scène qui lui était désigné. Et pourtant, leur présence était magnétique. Un an et demi plus tard, à peine apparaissent-ils sur scène, qu’on retrouve cette exacte même impression. Comment font-ils ? C’est comme s’ils avaient jeté un sort à la foule.

Cela dit, nos jeunes musiciens semblent avoir parcouru un long chemin. Musicalement, leur son est moins hésitant, moins expérimental, et scéniquement, ils sont plus électrisants que jamais. La rythmique, lourde et dansante à la fois, donne cette impression d’incantation, et le poète n’est plus tétanisé par la foule, il devient alors sorcier. Ou un apprenti sorcier du moins : quand il plaque un accord sur sa guitare il semble jouer un rôle, comme si, en coulisses, un certain Josh Homme le regardait pour vérifier qu’il a bien appris sa leçon de rock star.

Les albums ont passé et à la lumière de Suck It And See, on comprend ce qui fascinait sur Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not sans pouvoir mettre le doigt dessus, on comprend ce qui énervait sur Favorite Worst Nightmare et ce qui intriguait sur Humbug. Leur musique est très langoureuse, sensuelle, un rien sexuelle, comme un amant qui fuit au petit matin après une nuit torride.

Non, ce n’est pas encore ce soir qu’Alex Turner se livrera, mais il a l’air de mieux assumer son statut. On se souvient du timide jeune homme, avec son carnet toujours dépassant de la poche arrière de son Jean. Désormais, il affronte la foule au lieu de fixer son regard sur un point à l’horizon, il accepte le challenge et ne laissera pas le public prendre le dessus. Ce soir, c’est lui qui mène la danse, il arrive à dompter la fougueuse foule, pour qu’elle reste pendue à ses lèvres.

On a hâte de les revoir à Rock en Seine !

Réclame

Suck It And See, le quatrième album des Arctic Monkeys, est déjà disponible chez Domino. Les Arctic Monkeys seront à Benicassim et à Rock en Seine – sans autre date française d’annoncée… à ne pas louper donc !


Remerciements : Benjamin (Ephelide)

Catégorie : Concerts
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