
Kompromat à l’Olympia
Le duo Kompromat, formé par Vitalic et Rebeka Warrior (Mansfield.TYA, Sexy Sushi), était attendu avec ferveur ce soir à l’Olympia. Un public électrisé, majoritairement LGBT+ friendly, s’est amassé dans la salle alors que la tentation de la terrasse était grande face à ce soleil d’avril. Mais l’envie de découvrir ce deuxième album PLДYING / PRДYING en live était beaucoup trop grande.
KOMPROMAT
Dès les premières notes de ‘Only in Your Arms‘, la salle est happée. Rebeka Warrior, impassible sous son imperméable noir et ses lunettes opaques, chantonne presque incantatoirement : Je ne sais si c’était un rêve… avant que Vitalic ne prenne le contrôle des machines. L’explosion arrive rapidement : ‘Traum und Existenz‘ résonne et frappe comme une lame froide, pendant que Rebeka Warrior fait le signe du triangle avec les doigts, geste de ralliement féministe.
Avec ‘Lift Me Up‘, la chanteuse tombe le manteau, dévoilant un tank top noir. Mon amour, je t’attends résonne comme une prière synthétique. Sur ‘Niemand‘, les voix s’élèvent en chœur en allemand. Une communion étrange se tisse entre Kompromat et son public. Loin des mises en scène flamboyantes auxquelles elle nous avait habitués, Rebeka Warrior embrasse ici une sobriété brute, dépouillée mais toujours habitée.
L’intensité ne faiblit pas. ‘I Let Myself Go Blind‘ et ses nappes synthétiques angoissantes fait place à ‘God is on my side’ sur laquelle le duo convie Vimala Pons à les rejoindre sur scène. L’atmosphère se fait plus mystique. Le public clap dans les mains, hypnotisé par ces formes lumineuses projetées, d’abord d’énigmatiques oiseaux, qui vient former le K de Kompromat, puis se désagrège lentement.
Le virage punk-indus se confirme avec ‘Auf Immer und Ewig‘ : plus nerveux, plus frontal. Rebeka Warrior slamme, se balade sur la foule… L’artiste remonte sur scène pour se livrer à une battle avec Vitalic sur ‘Herztod’. Mais elle ne résiste pas à l’envie de retourner dans le bain de foule, armée d’une lampe stroboscopique. Elle grimpe sur les épaules d’un spectateur anonyme, rappelant les performances excentriques de Sexy Sushi. Les accélérations et ralentissements intempestifs font tanguer l’Olympia.
Après ‘No Stranger to Heartbreak‘, où un rire sardonique fend l’espace, le duo quitte la scène sous une ovation. Mais le silence est de courte durée. Kompromat revient, accompagné de Rahim Redcar (feu-Christine and the Queens). Ensemble, ils livrent ‘I Did Not Forget You‘, fraîchement illustré par un clip. Avec ‘Intelligence Artificielle‘, la voix robotisée de Rebeka Warrior scande ses paroles, tandis que Vitalic disparaît dans une épaisse fumée. On croit la fin arrivée, mais ils enchaînent avec une reprise de ‘Alle gegen Alle‘ du groupe electropunk des années 80, Deutsch Amerikanische Freundschaft. La scène plongée dans le noir, seule la lampe stroboscopique de Rebeka Warrior éclaire l’espace. Graduellement, tout s’accélère, le duo pousse encore plus loin les BPM, et dans un dernier rush d’énergie, tout explose.
Pour la troisième fois, le duo salue et quitte la scène. Mais le public les réclame, trépigne… “’Vous avez fait le truc des pieds, vous l’avez bien mérité !’ lance Rebeka Warrior avant un ultime morceau, l’ultime morceau, le morceau de leur rencontre : ‘La Mort sur le Dancefloor‘. La dernière déflagration d’une soirée à haute intensité, où Kompromat a prouvé une fois encore que leur électro industrielle et viscérale est taillée pour brûler les salles.

Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : KOMPROMAT, Rebeka Warrior, Vitalic
Salle(s) : Olympia
Ville(s) : Paris
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