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Mi-décembre, un lundi soir, difficile de se motiver à braver l’hiver et l’immense Parc de La Villette pour se rendre au Trabendo. Mais ce soir, c’est le dernier concert de la tournée de Sprints. Le groupe irlandais a sorti son tout premier album Letter to Self tout feu tout flamme en janvier, et depuis n’a de cesse de faire de lui. Si la foule comptait son lot de cheveux blancs, l’énergie déployée sur scène aussi bien que dans la fosse était bouillonnante.
Lorsque Sprints prend possession de la scène, la tension monte d’un cran. Dès les premières notes, la voix de Karla Chubb s’impose, soutenue par une batterie tribale qui donne un souffle viscéral à ‘To the Bone’. Sur ‘Adore Adore Adore’, on reconnaît des influences à la Bloc Party, sur ‘Delia Smith’ un côté Arctic Monkeys et assez souvent une envie de Strokes. Mais avec leur touche, intense et vulnérable à la fois.
Rapidement, le pit s’ouvre, et la chanteuse – qui arbore un t-shirt Osees – prend le temps de rappeler quelques consignes : “Faites attention, ne forcez personne.” En réponse, la foule opte plutôt pour les slams sur ‘Heavy’. Sprints alterne entre déflagrations sonores et moments plus posés, notamment avec ‘Shaking Their Hands’, qui permet à la chanteuse de reprendre son souffle. Mais l’accalmie est de courte durée : la foule se lance dans un circle pit sur ‘Up and Comer’.
Les chaussures volent, les corps s’entrechoquent, et le public suit chaque montée en puissance avec enthousiasme. Devant la ferveur de la foule, Sprints ose même proposer deux nouvelles chansons. Pendant tout le concert, la chanteuse s’assure que tout le monde passe un bon moment, ajoutant, essoufflée, après ‘Cathedral’ : is that fast enough for you? (est-ce que c’est assez rapide pour vous ?)
Avant d’attaquer l’ultime ligne droite, Sprints envoie un message clair : “Free Palestine”, avant de relancer la machine avec ‘Little Fix‘, où la pression atteint son apogée. La chanteuse sépare la foule pour laisser monter l’ingé son sur scène, puis se jette dans le public pour un slam mémorable. Un fan, Edward, est même salué pour avoir ramené une vingtaine de personnes ce soir-là.
Le concert se clôt sur une note inattendue avec une reprise de ‘Fairytale Of New York‘ des Pogues, que le groupe veut faire chanter au public – même si malheureusement seule la moitié de la salle connaît les paroles. Qu’à cela ne tienne, toute la salle se met à danser dans une atmosphère festive, très christmassy.
Yar a sorti son premier album Hysteresis chez Le Cèpe Records.
Sprints a sorti son premier album Letter to Self chez City Slang.
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