Bayonne à la Boule Noire

Roger Sellers est de retour avec le deuxième album de Bayonne : Drastic Measures. Le Transistor avait été séduit par Primitives, le premier album, puis entièrement conquis par son concert au Pop Up du Label – et son look à la Tom Selleck. C’est pourquoi dès l’annonce de son passage à la Boule Noire, la soirée était réservée. Si le public n’est pas venu en nombre, l’enthousiasme a comblé les éclaircies dans la fosse.

Bayonne

Bayonne commence par les morceaux d’ouverture de son nouvel album Drastic Measures. La foule se laisse guider, cherchant les sonorités oniriques qu’elle connaît, comme sur ‘Appeals’. Arrive ‘Living Room’, le single de son dernier album, Primitives, qui commence comme une batucada, sur laquelle des arpèges viennent se poser délicatement. Un coup d’oeil dans la salle nous indique que Bayonne se danse avec des gestes amples à la manière d’une incantation mais en plus doux, chargé d’insouciance. Comme si personne ne regardait en somme.

Roger Sellers, toujours à fond, vient rajouter des instruments sur ses loops – un piano, une guitare, une batterie, un chant. ‘I Know’ s’ouvre sur des sortes de battements de coeur. Autour de nous, des anciens couples complices, des premiers rencards timides, et même un bébé, plongent dans ses limbes mélodiques. Ce concert est moins impressionnant qu’au Pop-Up, et Bayonne croule moins sous ses instruments… Mais l’intensité est toujours aussi palpable quand il se lance sur ses batteries.

Une réelle clameur accueille ‘Sincere’, et une lumière éblouissante le fait disparaître de la scène. L’ambiance va crescendo, c’est une ovation qui salue la fin du morceau et le début de ‘Gift’. Bayonne livre une musique prenante mais qui délasse au lieu de rendre nostalgique. Clairement, l’effet est bénéfique sur le moral. On le sent honnête dans sa démarche musicale, sans vouloir surjouer dans l’émotion. Alors on se laisse bichonner pendant que la musique emplit toute la pièce.

Bayonne s’échine, monte jusqu’à la transe, mais pour nous c’est juste un massage : doux et intense. Car c’est en live que sa musique prend toute sa dimension, entre prouesse technique et implication. Pour le final, il s’élance sur ‘Abilia’, le casque sur les oreilles, battant un rythme imaginaire, plus rapide que ces plages qui démarrent, jusqu’à ce que le piano intervienne pour imposer la cadence. Cette mélodie digne d’un manga japonais appelle vers d’autres cimes.

Le seul problème pour ce perfectionniste, c’est qu’un souci technique peut le stopper net dans son élan. Et le concert se finit un peu trop brutalement. Mais non sans prendre le temps de remercier son public fidèle.

Réclame

Drastic Measures, le deuxième album de Bayonne, est paru chez City Slang
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Remerciements : Aymeric [City Slang]

Catégorie : A la une, Concerts
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