Car Seat Headrest à l’Espace B
Car Seat Headrest, c’est le projet de Will Toledo, qui à 23 ans vient de sortir son douzième album. Pas de typo, les quatre premiers ont été publiés en 2010. Teens of Style est le premier sorti sur un label, Matador en l’occurrence, rapidement suivi de Teens of Denial, entièrement enregistré en studio pour le coup, et produit par Steve Fisk (Nirvana, The Posies, The Wedding Present…). Pour son troisième concert à Paris, l’Espace B affichait complet.
Car Seat Headrest
Si le dernier album Teens of Style était assez juvénile, avec des accents qui rappellent la pop de The Vaccines, Teens of Denial instaure réellement Car Seat Headrest comme un groupe à suivre. D’ailleurs pour casser l’image tendre que son précédent album a laissée, ils commencent avec un ‘Fill in the Blank’, en mode grosses guitares, si bien que Will Toledo doit hurler sa jolie mélodie pour se faire entendre. Comme si ce n’était pas assez fort, le batteur accélère et défonce tout sur son passage, provoquant une ovation de la foule.
D’une voix très grave qui détonne avec son physique poupon, Will Toledo fout la pression « On a déjà joué à Paris et ça s’est bien passé, donc on a de grosses attentes sur ce concert ». Il s’enfonce d’un chant lancinant et d’un air désabusé – que quelques notes dissonantes viennent contredire – dans ‘Way Down’… pour mieux taper du pied au fond de la piscine et enchaîner sur ‘Cosmic Hero’ avec une petite mélodie éthérée (que des guitares rugissantes tentent d’effrayer !)
A peine le temps d’un remerciement, que Car Seat Headrest repart avec ‘Time To Die’, véritable hymne pour les célibataires qui se retrouvent flippés de voir tous leurs potes se marier. Sous une couche volontairement brouillonne, un petit bee-pop surprend toute la salle, qui se prend à taper dans les mains. Will Toledo embraye avec une cavalcade sur ‘Vincent’, encouragé par la foule… à la suite de quoi, le batteur réclame 30 secondes de répit, « this song kills me » précise-t-il après avoir tapé comme un sourd sur ses fûts pendant 5 minutes !
Mais l’exigeant Will Toledo lui laisse à peine le temps de souffler : Car Seat Headrest est déjà sur ‘Unforgiving Girl (She’s Not An)’, pour ensuite s’engouffrer dans l’épopée ‘The Ballad of the Costa Concordia’ qui voit surgir un référence à Dido armée d’un tambourin ! Après autant d’emphase, le chanteur se retrouve seul pour ‘Twin Fantasy (Those Boys)’, un morceau cru mais pas vulnérable pour autant – même si sa voix de tête qui ne tient pas la route désarme.
Et pour clore ce concert, le groupe s’éclate en punk avec ‘Connect the Dots (the Saga of Frank Sinatra)’ – avec un roulement de batterie qui ferait presque danser Will Toledo – pour éclore en superbe ‘Gloria’ de Patti Smith. Décoiffée, la foule est ravie, mais le chanteur ne pense qu’à quitter la salle, et fend la fosse pour sortir, faisant poliment fi des fans qui cherchent à attirer son attention.
Réclame
Teens of Style et Teens of Denial, les 11e et 12e albums de Car Seat Headrest, sont parus chez Matador / Beggars
Remerciements : Sebastien [Beggars]
Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : Car Seat Headrest
Salle(s) : Espace B
Production(s) : Beggars
Ville(s) : Paris
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