Mama Event 2015 – vendredi

Troisième et dernier jour du MaMA Event 2015 on peut pas dire que Le Transistor ait chômé ! A quatre mains, on vous raconte comment de salles en salles, on a (dé)couvert pas moins de onze artistes ! Le calme de Kid Wise, le big band de Tahiti Boy and the Palmtree Family, la fougue de Ropoporose, les étonnants Heymoonshaker, les timides Meadowlark, le foutraque millimétré de I Me Mine, les assauts de Mutiny on the Bounty, le retour de Is Tropical, la renaissance de Las Aves et l’inaltérable Rachid Taha.

Kid Wise


Les Toulousains de Kid Wise ouvrent cette dernière journée à La Cigale. Ce n’est pas vraiment blindé mais le public semble vraiment captivé. Entre la voix chaude et envoûtante de leur chanteur, les synthé planants et les arpèges de violon lancinants, on navigue presque entre pop et post-rock.

Tahiti Boy & the Palmtree Family


La dernière fois que Le Transistor a vu Tahiti Boy and the Palmtree Family, c’était il y a presque trois ans pour la sortie de leur superbe EP Fireman. Depuis, David Sztanke et son groupe ont sorti un album, Songs of Vertigo, qui ne répond malheureusement pas aux espoirs engendrés par l’EP. Cependant, sur scène, l’intervention des choristes insuffle une vie à des mélodies un peu trop conventionnelles – sauf quand elles les font tomber dans du Starmania

Le chanteur s’est un peu détendu sur scène, même s’il continue de se cacher derrière un déguisement du parfait hispter (casquette, lunettes, barbe…). Par contre, le charme est brisé quand, entre chaque chanson, David Sztanke, tout à sa joie de pouvoir partager sa musique armé d’une pop jazz band, se perd dans des anecdotes inutiles qui cassent l’ambiance au lieu de créer une atmosphère.

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Lire le live report de Tahiti Boy and the Palmtree Family au Nouveau Casino

Ropoporose


Au fond de la sombre Boule Noire, une douce voix captive la foule. D’un coup, la batterie s’emballe, les claviers s’opposent immédiatement pour les dompter mais en vain. Et voici que la jeune guitariste se retrouve à crier pour se faire entendre au-dessus des coups secs de son frère sur la caisse claire.

Car Ropoporose, c’est deux frangins, encore des enfants puisque la chanteuse vient à peine d’avoir son bac (avec mention, félicitations au passage Pauline !). Ensemble, ils produisent des compositions alambiquées et groovy, parfois répétitives jusqu’à l’obsession, parfois tribales et syncopées pour nous hanter. A l’aide de boucles, ils construisent les morceaux, avec des mimiques electros par moments, mais surtout un esprit rock, comme sur leur énergique ‘Empty Headed’.

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En concert le 9 novembre avec Puts Marie au Point Ephémère
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Heymoonshaker


Apparemment, notre époque semble subir un revival beatbox. D’ailleurs les Bretons de Krismen & Alem officieront dans ce même registre en fin de soirée. Mais les deux de Heymoonshaker se distinguent par leur mélange beatbox-rock, avec de la guitare sonnant étonnamment hyper gras et bluesy. Le public de La Cigale réagit à tous leurs solos, électriques ou vocaux; et les filles semblent raffoler de la plastique des deux musiciens. En tous cas, ils savent faire le spectacle et varier les plaisirs tout au long du set.

Meadowlark


Après maintes péripéties pour arriver à Paris, le duo Meadowlark se lance dans son concert sans filet. Peu aventuriers, ils commencent par leur très joli single ‘Eyes Wide’. Malheureusement, il manque un ingrédient à leur formule, comme quelque chose qui agripperait l’oreille. Car leurs compositions sont de longs fleuves tranquilles, avec une dose de dream electro des années 90 (mais si, Robert Miles !).

I Me Mine


En l’espace de quelques chansons, I Me Mine fait passer la Boule Noire par toutes les atmosphères. D’un morceau dominé par des guitares des années 80, on file vers une pop un peu sombre voire inquiétante, puis on se retrouve plongé dans un solo très Pink Floyd. Avec leur look Flight of The Conchords perdu dans Orange Mécanique, on dirait qu’ils supplient le public de ne pas les catégoriser !

Les compositions fluctuent d’oriental à electro sans crier gare, et perdent un peu l’auditeur en chemin : c’est à la fois intriguant et fatiguant. Mais leur attitude fun laisse une impression bien sympathique. Il faudra attendre que leur album sorte en novembre chez Microcultures pour percer le mystère.

Mutiny on the Bounty

Le Bus Palladium est très sombre et résonne des coups de boutoir de Mutiny on the Bounty. Leur math-rock instrumental saccadé est assez trippant et retient notre attention un bon moment. Ces Luxembourgeois nous évoquent même un espèce de mix entre Foals et Battles.
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Is Tropical


Quand la chanteuse a débarqué sur le deuxième album de Is Tropical pour le single ‘Dancing Anymore’, rien ne laissait présager qu’elle allait s’intégrer dans le groupe. Un peu à la manière d’une amourette de vacances. Or Kirstie Fleck est bel et bien sur scène, à chanter – d’une voix de crécelle, les nouveaux morceaux. Il faut bien avouer qu’avec son look gothique désabusé, elle fait un peu peur : cheveux gras avec pour toute tenue, un bandeau et un collant soulignant sa maigreur, elle se dandine telle une groupie qui aurait réussi à atteindre la scène et danse en attendant d’être éjectée par la sécurité.

Malgré tout, on reste accro aux compositions de Is Tropical, comme l’enivrante ‘What???’ l’accrocheuse ‘To The Land’, ou la rêveuse ‘Lies’. On apprécie de pouvoir revivre chaque morceau en redécouvrant des détails enfouis sous les nombreuses couches de sons accumulées. A voir si ces enregistrements si riches fonctionnent encore sur le troisième album Black Anything. Le fait est que ce soir, la Cigale a dansé.

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Fragments


Afin de permettre au délicat post-rock de Fragments d’être apprécié dans de bonnes conditions, le MaMA avait programmé les Rennais au Backstage By The Mill. C’est là que la magie de Sylvain Texier a une fois de plus opéré. Le batteur, placé au centre sur le devant de la scène, semble tenir toutes les ficelles de ces compositions en équilibre. Ce marionnettiste aux doigts de fée va d’une douceur infinie mais non innocente faire bouillonner nos émotions.

Même quand le public se dissipe un peu, les morceaux arrivent à chatouiller les cimes pour émerveiller les plus attentifs. A ses côtés, les guitaristes se tordent dans tous les sens, et apportent de légères touches electro pour que ‘Paper Clouds’ s’envole, pour que ‘Frozen Sky’ procure des frissons, et pour nous laisser à la fin, suspendu à leurs instruments pour un final explosif… qui n’arrivera jamais. Et le concert de se finir dans un sourire partagé. Très beau. Très fort.

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Las Aves

Pour ceux qui se souviennent de The Dodoz, Las Aves est un choc. De ce groupe de rock toulousain, il ne reste que les musiciens… ici méconnaissables. Géraldine, le poing levé semble vouloir en découdre de son slam avec qui oserait l’affronter. Et finalement, le mélange hip-hop et rock est bien amené, sans tomber dans les clichés d’aucun des deux genres. Avec en prime l’énergie qui n’est pas sans rappeler celle d’Atari Teenage Riot. A suivre !

Rachid Taha


Avec son verre de rouge, sa grande chemise débraillée et son chapeau haut de forme, Rachid Taha donne un air de fête à cette fin de soirée. Et le Divan du Monde est plein à craquer pour l’accompagner. D’ailleurs il fallait arriver tôt pour pouvoir espérer rentrer… Il a l’air bien déglingué le Rachid, mais tellement joyeux! Et il entraîne tout le monde dans son allégresse.

La plupart de ses succès et des reprises mythiques y passent, dont le fameux ‘Ya Rayah‘ qui retourne le Divan du Monde. Et mine de rien, ça jouait grave et envoyait des ondes positives à foison.

Lire le report de Rachid Taha au Trianon


Remerciements : Victoria [Cecile Legros]

Catégorie : A la une, Reportages
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