Entretien avec FIDLAR
En 2012, un groupe de skate-punk débarque avec son ‘Cheap Bear’ et une philosophie de vie : Fuck It Dog, Life’s A Risk. Après une tournée européenne en 2013 pour leur premier album éponyme, les Californiens n’ont plus donné de nouvelles – à part poster des conneries sur leur page Facebook. Enfin, en décembre dernier, FIDLAR annonce une tournée, qui passe par Paris en juin ! L’occasion de ressortir l’interview réalisée aux Eurockéennes.
En gros, FIDLAR c’est un peu la version punk de la déferlante YOLO. Mais Elvis Kuhn reste impassible : « C’est juste que l’expression YOLO n’existait pas quand on a commencé. »
Avec leur skate-punk décomplexé, FIDLAR apporte une vague de fraîcheur sur la scène rock actuelle.
Max : On a grandi dans cette mouvance punk. Sauf qu’on a passé notre adolescence dans les banlieues, donc c’est pas comme si on allait avoir un propos politique. Notre musique n’appelle pas à un mouvement de rébellion.
Zac : Pendant un long moment la musique était juste merdique… enfin surtout trop réfléchie, avec les gens qui essaient d’être cool avec des compositions expérimentales, ou abstraites.
Elvis : Pour nous, c’est juste une histoire de faire ce qu’on a envie de faire, et de prendre son pied en le faisant. Dans l’idée, qu’il faut pas se prendre trop au sérieux. Ce qui est un peu l’idée du punk au final.
S’ils reprennent des morceaux de Descendents, ils s’amusent aussi à chanter blink-182 en concert.
Max : C’est pas du second degré on écoute souvent l’album Dude Ranch !
Zac : C’est la musique avec laquelle on a grandi, c’est le genre d’album qui nous a donné envie de monter notre propre groupe. On avait 10 ou 12 ans quand on écoutait ces chansons, et on se retrouvait totalement dans ces personnages de gamins fous de skate un peu idiots.
Elvis : Moi j’ai grandi avec blink-182, puis par la suite quand j’ai découvert le punk de l’époque précédente j’ai prétendu que j’avais jamais aimé ce groupe. Parce que ce n’était pas cool… Sauf qu’il faut bien admettre que j’adore toutes les chansons, donc je me suis demandé pourquoi j’étais hypocrite comme ça ! Donc finalement j’ai assumé, que ce soit cool ou pas.
Au passage, FIDLAR compte deux fils de True Sound of Liberty, ce qui peut instaurer une crédibilité.
Max : Ca a pas vraiment aidé, parce que c’est une scène punk complètement à part.
Zac : Je pense que la seule aide qu’on a pu avoir de la part de Greg Kuehn, le père de Max et Elvis, c’est qu’il nous a laissé enregistrer et répéter dans son studio.
Elvis : Ensuite, on a fait le boulot d’enregistrement tout seuls. Et on a pas utilisé nos parents comme un laissez-passer, c’est pas un truc qu’on affiche publiquement.
Contrairement aux apparences, FIDLAR était un projet de studio et non de scène.
Zac : J’habite dans un studio d’enregistrement, donc c’est plus facile. En fait, je suis ingénieur du son, j’aime beaucoup enregistrer les groupes, les histoires de son me passionnent. Mais pour la production, ça s’est fait plus en collectif.
Elvis : C’est comme ça que le groupe a commencé : c’est dans un studio qu’on s’est rencontrés.
Zac : Oui, l’idée c’était pas de jouer en live, même si on est arrivé ensuite à cette conclusion.
Elvis : Au début, les chansons avaient été enregistrées en version brute, on avait gardé les premières prises. Ensuite on a voulu mettre les mains dans le cambouis pour tester des trucs. On a passé un mois à essayer tout ce qui nous passait par la tête. Donc tout le processus de production est expérimental.
Zac : Ce qui fait qu’on a gardé la partie brute pour le live, pour que ce soit plus fun.
Brandon : De toute façon, si le concert sonne exactement comme l’album, quel est l’intérêt d’aller voir le groupe en live ?
Malgré cette expertise du son non négligeable, les Californiens se paient une image de punk underground.
Max : On a pas vraiment essayé d’avoir une image d’underground punk : les concerts à l’arrache c’est parce que personne ne voulait nous faire tourner. Ou alors on perdait de la thune avec des dates pourries avec seulement 10 personnes dans la salle.
Zac : Alors que quand on joue chez des potes, on sait qu’il y aura 200 personnes, et que tout le monde va pouvoir se bourrer la gueule, c’est plus sympa.
Max : En même temps, l’idée n’est pas non plus de devenir un groupe branché. Au début, on n’a pas dit qu’on voulait faire un groupe pour exploser, et enchaîner des tournées européennes. C’est juste arrivé super rapidement.
Max : On a rien planifié
Zac : En même temps on planifie jamais rien !
Cependant, FIDLAR s’amuse aussi à créer son propre merchandising et ses affiches.
Max : On fait toujours le maximum du possible nous-mêmes. Mais avec la tournée on a plus le loisir de faire nos t-shirts ou autre.
Brandon : Plus ça marche, plus on est occupés, et plus ça devient compliqué de tout faire soi-même. Parce que ça va faire bientôt un an qu’on tourne, pratiquement non-stop.
Zac : On fait trop de dates pour pouvoir s’occuper des flyers, sauf de temps en temps, pour un concert spécial.
Elvis : Je pense que l’idée maintenant, c’est d’être capable de payer nos amis pour faire ces trucs-là à notre place. Mais on n’y est pas encore – même si on tourne en Europe !
Max : On est payés mais on fait pas de bénéfices, on rentre juste dans nos frais.
Zac : On s’en sort, mais l’argent qu’on gagne, on le réinvestit pour repartir en tournée.
Elvis : Donc notre but, c’est de pouvoir payer nos potes pour qu’ils nous aident. Jusqu’à présent on les dédommageait, mais on aimerait les rémunérer à hauteur de leur effort, de leur compétence.
Zac : Histoire que FIDLAR devienne un collectif, voire une famille !
Réclame
FIDLAR sera en concert le 16 juin au Badaboum
Lire le live report de FIDLAR au Point Ephémère
Lire le live report de FIDLAR aux Eurockéennes
Remerciements : Marion [Ephelide]
Catégorie : A la une, Entretiens
Artiste(s) : fidlar
Evenement(s) : Eurockéennes de Belfort
Production(s) : PIAS
Ville(s) : Belfort
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