Entretien avec Vundabar
Depuis le printemps 2013, les Bostoniens sont en tournée, armés de leur premier album, Antics. C’est au This Is Not A Love Song festival que Le Transistor s’était fait bluffer lors d’une session Ferarock : agés de 19 ans à peine, Vundabar produit un rock brut, très punk et surtout complètement décomplexé. Rencontre avec Brandon, Drew et Zach avant leur concert au Bus Palladium pour le MaMA festival.
Même s’ils ont l’esprit punk, les Vundabar n’assument pas leur image de petits cons blasés tout qui circule sur leur compte : « On nous cite toujours hors contexte ! Mais c’est juste que de faire tous ces concerts, ça peut parfois sembler pas inutile mais décourageant… Merde, je sais pas comment expliquer ça sans passer pour un connard. »
Parce que depuis la sortie de leur album Antics, les Vundabar n’arrêtent pas de tourner. « C’était il y a un an mais ça nous paraît une éternité ! L’histoire c’est qu’à aucun moment on avait prévu de tourner autant. Quand on l’a sorti, c’était un véritable déferlement : tout nous est tombé un peu dessus en même temps. Et du coup, on surfe sur la vague de cet album autant que possible.
Brandon : On est assez fiers d’avoir réussi à le sortir nous-mêmes, parce qu’on avait aucune idée de comment s’y prendre. Ensuite on a juste enchaîné les concerts, c’était la seule manière de le promouvoir. Parce que c’était pas une sortie officielle, avec toutes les coupures de presse ou autre, c’était parce que les gens ont aimé notre musique, que le bouche-à-oreille s’est créé. On a convaincu les gens un à un.
Drew : Mais on va pas se plaindre non plus, genre : oh non, on fait une tournée en Europe, ça craint !
Zach : En plus, on joue de nouvelles chansons maintenant ! »
Apparemment le groupe a déjà deux albums prêts à être enregistrés.
Brandon : On a pas de mal de choses en attente ! C’est plutôt des morceaux qu’on a composés avant de venir en Europe, parce que c’est vraiment compliqué d’écrire en tournée : on a pas de temps pour soi. J’ai besoin d’un peu de temps seul pour écrire ! (rires) Pauvre de moi ! Bouhouhou !
Drew : T’inquiète, tu vas t’en sortir ! »
A moins d’une heure de leur concert, les Vundabar sont détendus à l’idée de jouer devant une salle composée essentiellement de professionnels.
Brandon : Mon motto : ne jamais avoir trop d’attente, pour éviter d’être déçu ! On va passer une bonne soirée, faire un super concert, on va manger des fruits de mer…
Drew : Moi je le recommanderai pas à Zach… On aurait dû commander des burgers !
Zach : T’es sûr qu’il faut la raconter celle-ci ?
Brandon : La dernière fois qu’on est venu jouer en France, c’était sur la côte, et Zach a fait une intoxication alimentaire, il n’arrêtait pas de vomir.
Drew : On était en train de faire le soundcheck
Zach : Je pouvais pas tenir debout, j’étais plié en deux de douleur, je savais que j’allais vomir, mais je savais pas quand ça allait arriver ! J’ai failli tout rendre sur mon ampli, et je suis resté aux toilettes pendant près de 5 heures à faire des cauchemars d’huitres fantômes !
Drew : C’est bien ce que je dis : plus d’huitres pour Zach ! »
En jeunes gens très appliqués, ils recentrent l’interview.
Brandon : Pour répondre à ta question – parce qu’on digresse là-, je pense que quand on rentre à Boston, on va partir pour enregistrer le prochain album avec un ami, en studio. Et on va sortir un nouveau single et un clip vidéo le mois prochain. C’est assez excitant ! »
Si les Vundabar prévoient d’enregistrer leur prochain album en studio, ils ne désirent pas forcément trouver un label pour le sortir. « Notre approche relève plus du bricolage. Et on veut pouvoir garder le contrôle, sans avoir d’obligations envers un label genre devoir légalement faire des choses qu’on a pas envie de faire. Si le contrat nous permet cette liberté, pourquoi pas signer avec un label. Ce serait la situation idéale.
Drew : On veut bien travailler le son, mais sans partir dans quelque chose de trop produit non plus.
Zach : On veut définitivement enregistrer en studio cette fois-ci, mais garder ce son cru.
Brandon : C’est pas qu’on a quelque chose contre les productions très travaillées, c’est juste qu’on a un son en tête, qui est plus approprié à notre musique. Il nous faut garder un équilibre parce que notre musique est un mix de pop et de punk. »
Ce mélange de pop et punk force justement la comparaison avec les Parquet Courts et autres Fidlar.
Drew : Je sais pas si c’est le son DIY qui fait punk…
Brandon : En fait, on s’identifie pas non plus vraiment comme un groupe punk.
Drew : On suit pas forcément l’éthique punk.
Brandon : On a cette mentalité bricolage mais plus par nécessité en fait. Mais est-ce qu’on est prêt pour autant à abandonner notre son DIY ? Pas sûr… »
De toute évidence, les jeunes Vundabar sont lucides et n’excluent pas l’idée de reprendre les études à un moment donné. « Ca va dépendre, en fait… On a rencontré pas mal de de groupes, et ils sont tous diplômés. Donc c’est après leurs études qu’ils ont fait le choix d’être dans un groupe. Sauf que nous, avec juste le bac en poche, notre seule alternative sera un pauvre boulot dans un restaurant, pour le restant de notre vie.
Drew : Maintenant, notre but serait de pouvoir vivre de notre musique, mais le basique, genre payer le loyer… rien de fou. »
En ce moment, cette tournée ressemble à des vacances, et les cachets sont juste de l’argent de poche. « Sauf ça peut pas durer pour toujours. Dans l’absolu on aimerai bien faire des études, mais on ne sait pas quand.
Brandon : C’est pas comme si on faisait une croix sur le groupe, et qu’on avait définitivement prévu de retourner à la fac au prochain semestre : c’est plus une idée, que peut-être un jour, ça pourrait être une bonne chose.
Drew : On sait pas ce qui peut arriver. Pour l’instant, on aime faire des concerts, des voyages, on profite. »
Réclame
Antic, le premier album des Vundabar, est disponible sur Bandcamp
Vundabar sont actuellement en tournée en France, avec un concert à l’EMB Sannois le 7 novembre.
Remerciements : Le Baron Koliapov
Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : Vundabar
Salle(s) : Bus Palladium
Evenement(s) : MaMA
Production(s) : Koliapov production
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