Printemps de Bourges 2014 – Jeudi
Si le festival a commencé depuis quelques jours, c’est la première journée de Printemps de Bourges pour Le Transistor. Après avoir vu les Inouïs au 22 en début d’après-midi (on te fait un point global très vite), on a débuté la soirée avec Jeanne Cherhal qui présente son nouvel album à l’Auditiorium, puis on fait un crochet par le W pour voir un des premiers concerts de Détroit, enfin on s’est attardé au 22 pour faire quelques découvertes : le nouveau Bum de Cheveu, les jeunes Britanniques Marmozets, le duo décoiffant Royal Blood, le collectif mancunien Murkage et les jeunes prodiges The Strypes.
Jeanne Cherhal
La jeune Nantaise venait présenter son cinquième effort, Histoire de J. Un album très personnel mais aussi très inspiré de son expérience Amoureuse. Car en 2012, Jeanne Cherhal rendait hommage à Véronique Sanson en reprenant sur scène son tout premier album paru en 1972. Ce soir par contre, en costard blanc mais talons argentés, elle présente ses nouveaux morceaux, oscillant de son léger ‘Bingo’ composé avec JP Nataf, à son ‘Noxolo’ écrit à la mémoire de la Sud-Africaine tuée pour son orientation sexuelle, et son ‘Non C’est Non’ en soutien à la cause féministe qui en prend un sacré coup en ce moment.
Puis, pour faire chanter la foule, Jeanne Cherhal ressort son fameux ‘Voilà’. Enfin échauffée, elle enlève sa veste et dévoile un ventre arrondi par la grossesse – qui fait écho à son ‘Comme Je T’attends’. Ce qui ne l’empêche pas de lever la jambe bien haut sur ‘Canicule’ : elle revient même en robe à paillettes pour son « moment Bobino » comme elle l’appelle, à chanter ‘Les Nuits d’une Demoiselle’ sa version 2.0 de Colette Renard. Le final sur ‘Finistère’ et ‘Je Suis Liquide’ clot le set d’une belle intensité.
Détroit
Plusieurs choses dérangeaient dans ce nouveau projet. Que ce soit le buzz déplacé sur la date de sortie mal choisie, car journée internationale contre les violences faites aux femmes. Ou ce besoin – racoleur – de noter le nom de Cantat sur la pochette. Des détails que l’on s’était empressé de mettre de côté pour se plonger dans Horizons, tant l’envie de profiter de sa voix et de ses textes était forte. Mais sur scène, à voir Bertrand Cantat se lamenter sur « son ange » qui dort pour l’éternité, à guetter les morceaux qui rappellent sa précédente formation comme ‘Le Creux de Ta Main’, tous ces détails reviennent en mémoire.
La foule l’encourage, certes, mais attend impatiemment que le groupe dégaine les singles de Noir Désir. L’ambiance, morne et morose, sera à peine rehaussée par Samara de Shaka Ponk sur ‘Sa Majesté’. Et quand enfin Détroit se lance dans les anciens morceaux qui ont fait de Bertrand Cantat un grand compositeur, la foule reconnaît à peine ‘Le Fleuve’ ou ‘Fin de Siècle’ tant le groupe ne parait pas marqué par la cohésion. Seul ‘Tostaky’ aura gardé de son intensité malgré tout, peut-être parce que déjà massacrée par tant de monde depuis sa sortie en 1992.
Lire la chronique d’Horizons de DétroitCheveu
Le retard accumulé de Détroit ne permettra pas de voir le début du set. Mais arrivé dans la salle, l’ambiance est bizarre… La batterie d’Olivier Demeaux tourne et David Lemoine, monté sur les claviers prêche à la foule – ou débite des inepties plutôt. C’est prenant, et légèrement hypnotisant, mais Cheveu nage dans cette ambiance plus qu’étrange. Certes le nouvel album Bum est moins accessible que leur fascinant 1000 Mille, mais quand même. Et en fait, le groupe a connu un problème qui l’a paralysé pendant plusieurs minutes, une coupure de courant sur scène, dont Cheveu ne s’est pas relevé. Pourtant David a fait toutes les conneries imaginables pour les meubler… dont un slam en silence !
Au pire, tu peux toujours lire le live report de leur concert à la Maroquinerie.
Marmozets
Jeune groupe britannique, les Marmozets donnent ici leur premier concert sur le continent comme ces insolents d’Anglais aiment à l’appeler. La chanteuse, dont la voix ressemble à celle de Gwen Stefani, est d’une douceur trompeuse. Car les quatre garçons qui l’accompagnent s’échinent sur de la pop aux allures très metal, ce qui leur donne des airs d’Evanescence…
Cette première expérience ne s’avère pas fructueuse car malgré tous leurs efforts, la foule ne semble pas prête à bouger avec eux. Alors Marmozets emploie les grands moyens et décide de méthodiquement démonter la batterie pour la descendre dans la fosse. Ca manque de spontanéité, mais leur détermination mérite d’être soulignée.
Royal Blood
Gros coup de cœur dans la salle pour ce duo peu anodin. Là où la majorité des duos privilégient une guitare, Royal Blood accorde sa basse dans les aigues, l’agrémente de boucles, et la batterie – très bourrine – se charge du reste. Malgré tout, la voix cherche les mélodies, ce qui donne une pop surfant sur une base bien metal… Ce qui pourrait donc s’annoncer comme une tendance vu la programmation de la soirée. La foule réagit bien tant leur mélange de violence sur refrains accrocheurs prend. Mais sans savoir trop pourquoi, Le Transistor reste sceptique… A suivre donc.
Murkage
Le groupe qui détonnait un peu dans la soirée, c’était Murkage, ce groupe est né d’un collectif mancunien, qui donne dans le hip-hop monté sur batterie dévastatrice. Sur scène, 3MC, dont un voilé à la manière de Lawrence d’Arabie, se démènent, soutenus par un DJ aux ordis qui balance de l’electro hard-core. Le batteur, habillé en joueur de basket, sue des litres sur ses fûts et frappe si rapidement et avec une telle précision, qu’on le prendrait pour un hubot ! Le fait est que ça marche, ne serait-ce que pour l’énergie que le groupe dégage. Un set fun, détendu et en même temps ils arrivent à mettre la pression et à faire s’asseoir la foule alors que beaucoup patiente simplement en attendant que The Strypes commencent.
The Strypes
Quatre (très) jeunes Irlandais ultra lookés, qui manient très bien la guitare et l’harmonica. Sans détour, leur désir de ressembler aux Rolling Stones est plus que frappant. Complètement impassible, le chanteur fait réagir le public à l’aide de son tambourin, pendant que son acolyte taquine sa guitare sur des solos époustouflants pour son âge et que le bassiste se lâche en petits sauts de scène bien placés. Leur jeu de scène est clairement prêt pour les stades, ils gardent même la face quand leurs stop-and-go tombent à côté de la plaque. Mais passé la surprise et la fascination, pas sûr que le projet de ré-édition d’un back catalogue tienne la route passé leur premier album Snapshot.
Voir le portrait photo de The Strypes aux Eurockéennes
Remerciements : Pauline (Printemps de Bourges)
Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : Bertrand Cantat, Cheveu, Détroit, Jeanne Cherhal, Marmozets, Murkage, Royal Blood, The Strypes
Evenement(s) : Printemps de Bourges
Ville(s) : Bourges
[…] Les deux demoiselles se sont rencontrées dans le groupe de Ludéal, puis de fil en aiguille, se sont retrouvées à ne compter que sur elles-mêmes dans ce monde de rock. C’est donc un duo batterie-basse que propose The Buns, un combo très influencé par les années 50, mais surtout survolté d’une énergie sulfureuse. Assumant leur féminité looké rétro jusqu’au bout des ongles, elles savent pourtant se faire entendre. Leur set est comme une explosion qui vient happer le public jusqu’aux portes de la salle. Belle surprise ! A noter que leur performance a été repérée par le duo basse/batterie Royal Blood ! […]
[…] Histoire de faire dans la dentelle, le duo entre en scène sur ‘99 Problems’ de Jay Z. Puis chacun se met de son côté de la scène, et Royal Blood commence à tabasser sur des envies hard rock. Bientôt, des petits pogos se déclenchent sur des tubes accrocheurs aux faux airs de Metallica. Les clichés du genre s’enchaînent, déchaînant des slams, et surtout des ovations dans le public. Si les mélodies sont bien efficaces, le Transistor reste un peu de marbre face à ce produit, certes bien emballé, mais peu appétissant. Lire le live report de Royal Blood au Printemps de Bourges […]
[…] musiciens appliqués qui jamais ne tombent dans la facilité de la copie. On est loin des groupes comme The Strypes, à qui on attribue la capacité à maîtriser leurs références « étant donné leur jeune âge […]
[…] Les quatres très jeunes irlandais ont clairement mis le feu à la scène Kerouac. Même s’ils n’ont pas encore vingt ans, leur look mods et leur énorme énergie rock’n roll nous envoient dans les 60s. Leur bassiste semble possédé : il en fait des tonnes, prend des poses de guitar-hero, et déclenche même l’hilarité du chanteur en se laissant tomber sur le sol. Entre riffs garage tonitruants, solos de guitare jouée dans le dos et harmonica disto, on est restés scotchés à leur patate. D’ailleurs tout le public est surexcité. Pas étonnants qu’ils aient été adoubés – entre autres – par les Artic Monkeys… Lire le live report de The Strypes au Printemps de Bourges […]
[…] Little Victories, le deuxième album de The Strypes, est paru chez Mercury/Universal. Lire le live report de The Strypes au Printemps de Bourges […]
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