1973
1973 sort son premier album, Bye Bye Cellphone, chez Blonde Music. C’est l’occasion de rencontrer les trois musiciens à la musique estivale et au sarcasme aiguisé. On parle de psychologie inversée, de leur succès auprès des filles et de foot, le tout parsemé de références cinématographiques ou historiques.
1973 – Princes
Les débuts du groupe sont particuliers. Jérôme et Nicolas se connaissent depuis le lycée : ils ont commencé à écrire quand ils étaient en colocation, et ont demandé de l’aide à Thibault. Mais à l’heure du tout numérique, s’ils avaient déjà composé quelques chansons, leur groupe existait principalement sur MySpace. Nicolas précise : « Ca faisait déjà deux ans que le projet existait. On travaillait chacun de notre côté, donc ça avançait très lentement en fait. Quand on a signé chez Blonde, on avait 6 ou 7 morceaux à tout casser.
Jérome : A cette époque, on était vraiment un groupe virtuel, c’était un obstacle à surmonter, parce qu’on était pas un groupe dans la réalité, à jouer ensemble tout le temps. C’était vraiment des projets qui vivaient de manière digitale à l’origine. »
Si ça avançait lentement, c’est surtout parce qu’ils sont très occupés chacun de leur côté. Parmi les collaborations à leur actif, on dénombre Dominique Darkan, Nouvelle Vague, Darkel, Luciole ou encore Mélanie Pain… Donc forcément, ils commençaient à être connus dans le milieu. C’est là qu’ils ont envoyé un disque démo à tout Paris, sauf Blonde Music : « On savait qu’elles nous connaissaient, donc on s’est dit que si jamais elles voulaient bosser avec nous, elles nous l’auraient déjà dit en fait. Entre temps, Blonde music, vexé -ou pas- par cet envoi massif de CD, nous a contactés pour qu’on travaille avec eux.
Jérome : C’était pas calculé du tout, mais le système de frustration extrême a extrêmement bien marché. »
N’étant même pas un groupe “In Real Life”, qu’est-ce qui les a décidés à envoyer des démo ? « C’est même pas nous en fait. Cest une copine qui aimait beaucoup ce qu’on faisait, elle a fait la maquette et l’a envoyée à tout Paris. » Et cette copine, qu’est-elle devenue maintenant ? « Beaucoup de gens en ont eu marre d’essayer de nous bouger le cul, elle a abandonné… » Jérome précise : Elle a découvert les Gush… elle supportait l’équipe d’Arsenal et maintenant elle est chez Chelsea, quoi. En même temps, les Gush ils sont plus beaux ! » J’osais pas le dire !
Au final, être une rock star, ça aide pas vraiment avec les filles, même leur ‘Complicated Girl’ de la Simple Song s’est mariée maintenant… D’après Nicolas, il s’agirait de Solène, une camarade de lycée qui leur a fait tourner la tête à l’époque, et qui aurait rencontré son mari lors d’une de leurs soirées… Mais ils sont réputés pour raconter pas mal de salades aux journalistes. Mais c’est pas grave, ça fait une jolie histoire. D’ailleurs, en parlant de demoiselles, Thibault est comblé : sa fille est née le jour de leur concert en première partie de Air. Cette petite Charlie est donc née sous les meilleurs auspices !
Pour résumer 1973, Nicolas se lance : « Des potes Français qui chantent en Anglais et font de la pop un peu burnée où on se fait un peu chier sur les arrangements et les mélodies. » Mais la cohésion n’est pas de ce groupe, car l’étiquette ‘pop’ dérange Thibault : « Ca fait partie des blocages à la con que j’ai ». Jérôme tente une médiation : « Je crois qu’il assimile ça à la variété mais y’a de la très bonne pop cela dit. » Nicolas, en bon chanteur charismatique, tranche dans le vide : « Les blocages je m’y connais, moi par exemple, je déteste quand on me dit que je suis blond… Mais ça fait partie des aléas, t’apprends à vivre avec ! »
En parlant de chanteur charismatique, ça a l’air d’être une sorte de running gag dans les interviews… Nicolas est presque vexé que la réponse ne me paraisse pas évidente mais concède : « On a chacun des rôles bien définis, façon Almost Famous… Tout ça vient d’une blague : à un moment, ils se disent ‘On s’était mis d’accord dès le début, je suis le chanteur charismatique et toi t’es le guitariste mystique !’ »
1973 tire son nom d’une chanson inachevée… Le groupe s’est construit sur un échec en somme ? Nicolas rectifie : « Moi je dirais plutôt que notre groupe est une ode aux choses qui restent inachevées. Ma ‘Complicated Girl’ est partie ailleurs, mais la vie continue. C’est pas la destination qui compte, c’est le voyage !
Jérome : Le premier morceau, c’était pas ‘1973‘, c’était ‘Complicated Girl’… C’est après qu’on a commencé à être envahis par des doutes et rongés par la culpabilité d’avoir composé un morceau incroyable, avec l’angoisse de devoir dépasser ce titre !
Thibault : C’est comme l’histoire de la ‘greatest song in the world’ dans la chanson ‘Tribute‘ de Tenacious D. Jack Black avait trouvé cette chanson incroyable mais il s’en souvient plus ! Il écrit donc une chanson en hommage à cette chanson… Le nom de notre groupe est un hommage à la plus belle chanson qu’on ait pu créer en somme ! On est un peu dans cet esprit-là, on a créé un groupe sur les cendres de cette chanson inachevée pour ne pas l’oublier. »
1973 c’est aussi beaucoup de Love. Leur blog parle de ‘Spread the Love’ –j’ai même trouvé des tags dans ma rue. « Nos éditrices sont allées tagger devant chez nous en mode commando, elles se sont tapé un petit délire. » Mais d’où vient cette image hippy ‘pop bio’ ? « On avait une chanson, qu’on a bazardé -encore une- qui s’appelait ‘Love is Cool’… C’est un peu con mais en fin de compte, ça peut être vrai parfois… D’où ce loveis1973…
Thibault : Toute cette imagerie hippy, mis à part Nico avec ses pieds nus, c’est pas fondé ! »
C’est d’ailleurs comme ça que je remarque le N sur son pied, c’est au cas où il se perd ?
Nicolas : « Non, c’est un Z en référence au film de Costa Gavras. C’est par rapport aux évènements en Grèce à la fin des années 60, l’insurrection contre la dictature des colonels, la prise des beaux arts… »
Jérôme aurait le même tatouage. Je trouve donc un lien avec ce fameux 1973, date des premières manifestations contre ce régime totalitaire…
1973 ne se revendique pas rock, Jérôme est même anti-rock : « On se refait pas, je casse pas des grattes sur scène. J’étais au bus palladium pour aller voir un concert de Patrick Eudelin et pendant une heure j’étais choqué. J’avais l’impression que n’importe qui dans la salle aurait pu venir jouer sur scène, on n’aurait pas vu la différence. »
Si c’est pas Sex Drugs and Rock’n’roll, c’est quoi?
Nicolas : « La sainte trinité de 1973 ? La pop, c’est sûr.
Thibault : Plutot dans le genre Sea sex and sun…
Jérôme : Sea, sex and Pop?
Nicolas : Sea, sex and sea?
Thibault : Plutôt deux fois qu’une!! »
Pendant le brainstorming, Jerôme gratouille et s’exclame : « J’ai trouvé 3 accords, j’ai trouvé une nouvelle chanson !! Note bien, ce sera la 8e du 2e album »
Et elle s’intitulera ?
Jérôme : Sea, sex and sea !
Nicolas : Mais plutôt ‘See, Sex and Sea…’ vois le futur que je te propose…
Thibault : Genre ‘See ? Sex and Sea’… »
A suivre, la session avec 1973…
Reclame
Album : Bye Bye Cellphone de 1973 sort le 7 juin chez Blonde Music
Remerciements : Audrey (Blonde Music)
Catégorie : Entretiens, Sessions
Artiste(s) : 1973
Production(s) : Blonde Music
Ville(s) : Paris
RT @le_transistor: [Article] 1973 – http://www.letransistor.com/1228-entreti…
[…] This post was mentioned on Twitter by 1973 and Agnès Bayou, Le Transistor. Le Transistor said: [Article] 1973 – http://bit.ly/cXPp8d […]
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