Trans Musicales 2012 – Focus sur l’Etage et la Cité
Les Rencontres Trans Musicales de Rennes, c’est assez physique. L’après-midi, on guette les stars montantes à l’Etage, puis après une rude chasse à l’apéro, on file à la Cité avant d’aussitôt partir au Parc Expo pour la nuit. Premier volet de la saga Trans 2012 : ce qu’on a retenu de la programmation à l’Etage et la Cité, c’est-à-dire Goldwave, Pegase, O Safari, Gomina, Darko… et Lou Doillon.
Goldwave
Quand on écoute l’EP Night Lights, aucun doute que Goldwave ont de belles ambitions, mais sont-ils à la hauteur ? On démarre sur une batterie solide, le clavier part en mode fugue, le chant se pose… mais rien. Malgré les changements de rythme, les instruments n’arrivent pas à faire décoller la ligne de chant. Le post-rock est pourtant éloquent, soigné, et les percussions touchent juste. Mais les deux chanteurs se postent en contraste, banals au possible. Et pas un pour rattraper l’autre malheureusement.
Pégase
Comme le titre de leur EP, Dreaming Legend, l’indique, on est dans la rêverie. C’est joli, assez dansant, mais l’ensemble reste un peu téléphoné. En quelques morceaux, ils s’en tiennent à un schéma pré-établi : une intro douce, puis une voix saturée de réverb s’élève, et après une pause calibrée créant un suspense factice, Pegase explose, tel un petit feu d’artifice personnel. Dommage parce que la batterie est bonne, les chœurs sont jolis et le chant n’essaie pas d’en rajouter au niveau des sentiments.
O Safari
Tels K2000 (la voiture qui parle pour les plus jeunes d’entre vous), O Safari ouvre le set de manière conquérante avec ‘St Vincent‘. Le synthé règne, le set s’élève vers les hauteurs avec ‘Satellite’, puis la voix nonchalante vient raconter ses rêves, ses espoirs, avec la chaste ‘La Fille et le Garçon’… Sans aucune peur du kitsch, ils osent le vocodeur sur leur single ‘Taxi’ qui rappelle fortement Lescop. Ce qui dérange, c’est qu’on les sent prêts à tout ! Alors pourquoi ne pas délaisser les amours adolescentes pour développer une identité plus sensuelle, plus osée, comme sur ‘Television’ ? Par contre, la reprise de Dutronc est de trop, maladroite. Quand on s’attaque à un grand, on s’y prépare… ou on renonce avec humilité.
Interview de O Safari à paraître bientôt
Gomina
Malgré le nom peu aguicheur (et le visuel aussi d’ailleurs) du groupe à défendre, le Cargo, célèbre salle de Caen, s’enflamme et motive tout le monde. Si le début du set laisse perplexe, Gomina a l’air déterminé. Et effectivement, le décor a beau être dégoulinant, la rythmique et bonne et le chant tient la route. Il ressort un petit côté Cold War Kids – avant qu’ils ne virent mielleux, tout en restant rond et chaleureux. Le meilleur set des Etages auquel Le Transistor a assisté.
Darko
Sans même parler de la mèche qui donne un air emo au groupe, Darko ne convainc pas. La batterie maladroite, assurant le minimum syndical, ne permet pas de développer les envies – quelles qu’elles soient ? Du coup, le chant perd son impact et se perd dans la réverb, et le guitariste, dérouté par l’omniprésence de synthé, ne trouve pas sa place… C’est agréable en surface, mais les musiciens ne fouillent pas, ne cherchent pas à approfondir leurs compositions. Comme s’ils se contentaient d’une ligne mélodique, sans explorer. Au final, on garde une image de poseurs.
Lou Doillon
Par empathie, on est ravis que Lou ait réussi à dépasser ses peurs de comparaison familiales et se lancer dans la musique. Le fait est que son album est bien fait, mais Places ne méritait pas cette déferlante de presse. Sur scène, elle est charmante, fait tout pour paraître aimable, caressant le public dans le sens du poil, peut-être un peu trop… Elle se justifie de sa personnalité sur ‘Jealousy’, remercie sa bonne fée de mère à plusieurs reprise, rappelle la bénédiction de Daho, s’excuse à tout bout de champ de ses thèmes dépressifs… A nous faire croire qu’une actrice mannequin a du mal à gérer les projecteurs braqués sur elle.
Du coup, Lou Doillon reste statique, se cache derrière sa silhouette vertigineuse et une frange qui lui mange le visage, ne bouge qu’un doigt accusateur – un jeu de scène aussi minimaliste que celui de sa demi-sœur en somme. Heureusement que ses musiciens arrivent à animer quelque peu le plateau par leur connivence et arrive à créer une belle opacité intense vers la fin du concert sur le titre ‘Places’. Cependant, le public est chaleureux, la foule encourage Lou Doillon qui avoue sa pire crainte : décevoir (comme le souligne le titre ‘Devil or Angel’). Et pour détourner la conversation, elle concentre tout sur son travail de voix, qui certes a du caractère, mais elle en rajoute (encore une fois) peut-être un peu trop, parce que le ‘Should I Stay’ des Clash en prend un coup.
Remerciements : ATM
Catégorie : Concerts
Artiste(s) : Darko, Goldwave, Gomina, Lou Doillon, O Safari, Pegase
Salle(s) : L'Etage, La Cité
Evenement(s) : Trans Musicales de Rennes
Ville(s) : Rennes
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