We Love Greenwashing
C’est la rentrée, il fait encore beau, direction le parc de Bagatelle pour la We Love Green annoncent tous vos amis bobo. Un festival eco-citoyen ? Mais c’est super ! Sauf que bon, la prog laisse franchement à désirer – mais tu comprends c’est pour la bonne cause – et que c’est super cher – mais tu comprends c’est pour la bonne cause. Elle a bon dos la cause : on rembourse la campagne présidentielle d’Eva à ce prix-là ?
Pour la deuxième édition du We Love Green, le festival ne se mouche pas avec le coude. L’an dernier, pour 60€ on avait le droit à deux jours de concerts avec Of Montreal, Peter Doherty, Soko, Metronomy, Selah Sue, Piers Faccini, Connan Mockasin, Future Island… Oh mais tiens, c’est un festival Because en fait ? Bon, c’était cher, mais c’était le lancement, vous comprenez, et faut rajouter l’assurance au cas où la tête d’affiche se pointait pas, on le connait le Pete.
Et cette année ? La prog est plus complète : ils ont réussi à étirer 16 groupes sur 3 jours ! En prime c’est pour le moins varié : Django Django, Electric Guest, Klaxons, Breakbot, Charlotte Gainsbourg avec Connan Mockasin – oh tiens, Because revient se mettre au Vert. Et pour les têtes d’affiche : Camille, James Blake, Norah Jones et Cody ChesnuTT… C’est pas dit que cette prog soit ni cohérente ni originale. A part Herman Dune qui vient faire une création, on ne comprend pas l’intérêt. Alors si, tous les amoureux de Beirut seront présents, mais pour 44€, on préfèrerait franchement les voir à l’Olympia pour un vrai set.
C’est pas ça qui va nous faire aimer l’écologie !
Non mais sans blague : vous vous rendez-compte que pour ces 109€, on était à Rock en Seine ? Avec 4 scènes et plus de 60 groupes de renommée réellement internationale. Certains disaient que les prix du fameux festival francilien avaient flambé, mais par contre, personne ne hurle au scandale sur la We Love Green… ?
A côté de ça, si tous les journaux vous annonce le We Love Green comme le truc eco-trendy du moment, on n’entend pas parler de la Green Pride. Le festival de sensibilisation à la santé environnementale (genre contre les antibiotiques dans nos viandes et le mercure dans nos poissons, contre les pesticides dans nos fruits, contre les sels d’aluminium et paraben dans nos cosmétiques – en gros tout pour nous éviter des cancers) s’était battu l’an dernier pour une journée avec un brunch bio (pour discerner le vrai du hype) et un concert au Trianon pour 22€ avec Archimède, Ornette, Rococo, Moziimo et Mani qui avaient accepté de jouer pour cette fameuse bonne cause (en gros, l’entrée servait à couvrir les frais de loc). Rien à voir avec un festival pseudo-citoyen basé sur la hype !
Pour la Green Pride, le collectif Appel de la Jeunesse vous donne rendez-vous les 6 et 7 octobre 2012. Le samedi c’est au Divan du monde que ça se passe pour les concerts d’Ornette (qui aime bien défendre les trucs qui en valent la peine, comme le Brain festival), Please Call Me Madame et What About Penguins. Et le dimanche du côté de Gare de l’Est pour le brunch et le défilé (certifié 0 émissions de gaz à effets de serre). Le cycle de conférence aura lieu du 25 octobre au 20 décembre.
ATTENTION ! Ecolo ne signifie pas plus cher ! C’est une honte de véhiculer cette image. Au contraire, si on roule à vélo ou qu’on prend les transports en commun c’est pas plus cher que l’essence et l’assurance de la voiture. Si on achète des fruits et légumes que de saison chez les producteur locaux, on économise le transport (et le bilan carbone par la même occasion). A noter la différence avec Equitable : là c’est pour que les producteurs de cacao ou de café touchent leur dû au lieu de se faire exploiter. Donc c’est donc normal de rajouter pour créer un réseau alternatif de distribution.
Catégorie : Editoriaux
Artiste(s) : Ornette, Please Call Me Madame, What About Penguins
Evenement(s) : Green Pride, We Love Green
Ville(s) : Paris
Cet article est trôp drôle, ça se saurait si vous aviez payé les 109 euros pour être à rock en seine, vous êtes juste dégouté d’avoir été recal par because pour vos accred parce que le transistor c’est plus bankable comme autrefois,
peut être que vous avez raté un virage quelque part …
Pourquoi penser directement qu’une critique est forcément guidée par l’amertume ? Le Transistor n’a jamais été “bankable”, c’est pas le but. Mais on a pas de problème pour nos accred, merci de t’en inquiéter. Alors qu’on écrivait l’article, on nous proposait encore des places. Seulement ce serait hypocrite de notre part : c’est pas parce qu’on paie pas qu’on se sent pas concernés par les prix. C’est la démarche qui nous pose problème.
Je partage l’avis d’agnes, je voulais aller à we love green , mais à ce prix c’est juste impossible, et faut vraiment être idiot pour proposer une sélection moyenne alors qu’en face pour moins de 30 euros on a 3 jours de concerts à la fête de l’huma…
Agnès, je t’aime !
Absolument d’accord sur le foutage de gueule international…
Et puis sinon en festival ecolo il y a le cabaret vert dans les Ardennes aussi (à charleville mézières pour être précis) 75€ pour 4 jours et 34 artistes… c’est tout de même mieux niveau tarifs, de plus la prog y était vraiment cool =)
Même si on aime beaucoup le Cabaret Vert au Transistor, je sais pas si on peut comparer le We Love Green avec un festival non francilien… Mais merci de ta participation 🙂
Bah il faut savoir s’expatrier, bien évidemment en faisant de son mieux pour minimiser au max l’impact sur l’environnement lors de son déplacement =)
Sans ironie vraiment la question est très candide : vous leur avez demandé pourquoi ils tariffaient si cher ?
non, mais je pense qu’on va justifier de toutes les manières : lieu (parc de bagatelle), une alimentation électrique “green” donc plus chère… maintenant si on peut pas faire payer un prix raisonnable pour un festival, on le fait pas… Quand je pense que le FNAC Live ne coûte rien et se paie quand même une prog fraîche !!
SANDWICH à 6€ quand même.
faut arrêter de déconner à ce prix là on le fait nous même.
En accord avec (presque) l’ensemble des points de vue de l’auteure, développés dans le corps de l’article comme dans ses commentaires.
Ce festival semble être réellement “le festival de trop” (Paris a t-elle vraiment de ce festival-là?).
En revanche, se lancer dans la comparaison “We love green” VS “Rock en seine” en mesurant le coût forfait/nombre de groupes alignés sous-entend déjà l’adoption d’une démarche consumériste… qui tend à affaiblir un peu votre juste remarque sur le fait qu’il est préférable d’aller écouter un “vrai set” dans des conditions d’écoute plus enrichissantes.
Aussi, “(…) ce serait hypocrite de notre part : c’est pas parce qu’on paie pas qu’on se sent pas concernés par les prix. C’est la démarche qui nous pose problème” => Ouf, enfin quelqu’un qui ose exprimer publiquement une opinion largement partagée, qui était totalement absente de l’ensemble des écrits portant sur ce festival.
C’est pas du consumérisme : je suis persuadée de l’intérêt des festivals, qui permet de faire découvrir de nouveaux groupes. C’est tout l’intérêt pour des groupes indés ou en développement, qui bénéficie du rayonnement des grosses têtes d’affiche. Maintenant aller à un festival pour voir un seul groupe, non… autant le savourer lors d’un réel concert 🙂
Et toi t'en penses quoi ?
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