Carbon Airways était le duo sensation des dernières Trans Musicales. Enguerrand et Eleonore ont notamment attiré l’attention des médias par leur jeune âge : il a fallu obtenir une autorisation de la préfecture pour que Brossard puisse les programmer. Aux Eurocks, il semble qu’il n’y ait plus de problème puisqu’ils clôturaient le festival.

Carbon Airways

La préfecture de France-Comté avait en effet demandé les bulletins de note pour s’assurer que leur activité musicale ne perturbe pas leur scolarité. « Maintenant Eleonore a eu ses seize ans, donc c’est plus simple.
Eleonore : Enguerrand, il lui reste encore un an…
Enguerrand : Pourquoi je suis pas né en 1996, quoi ?! »

Pour ces Eurocks, Carbon Airways est programmé facé à Cypress Hill. « On les a vus y’a trois ans aux Eurocks, c’était notre premier concert. Et là on peut pas les revoir parce qu’on joue en même temps. Cette année-là, on avait vu Prodigy aussi, mais c’est pas là qu’on a découvert, on connaissait déjà avant. »

Question culture musicale, le duo nie avoir subi l’influence de leurs parents. « On fait pas du tout la même chose que ce que nos parents écoutent. On ne prend pas de modèle, on retranscrit ce qui se passe dans nos têtes. » Par contre, Enguerrand et Eléonore ont eu la chance de commencer la musique jeune. « Déjà, nos parents nous ont mis en conservatoire. Puis vers 11 ans, on s’est mis à la basse et à la guitare. Ca reste dans la famille des cordes ! Et puis comme on aime bien tester des trucs, explorer… »

En 2009, les frangins ont reçu leur premier ordi. « On n’a pas commencé à composer tout de suite parce qu’on avait pas de logiciel… Au début, on y est allé vraiment tout doux. » Rapidement, ils ont commencé à chercher de nouveaux sons. « On écoute pas mal de musique, de tout sauf le folk, on a jamais écouté du folk. Par contre, on est allé direct vers l’electro, pourquoi chercher ? »

Aux débuts, Carbon Airways faisait appel à un groupe de post-rock pour la production. « On a travaillé avec le leader du groupe Stellardrive, c’était lui notre ingé son à la base. Mais on a changé complètement, parce que Sébastien faisait du mix mais plutôt rock, et nous on penche plutôt vers l’electro. Donc maintenant on est avec Sam maintenant. » Leur son est très noir pour des jeunes de treize ans, âge auquel ils ont commencé à composer. « C’est pas glauque non plus. Mais c’est juste ce qui sort de nos têtes, vraiment. »

Leur nouvel EP, Oxydizer, vient de paraître. « On a sorti Shake Your Rage mais en deux parties, donc c’est le troisième EP qu’on sort. Et y’en a un autre qui arrive cet été. » Quatre EP en deux ans de carrière, Carbon Airways les enchaîne. « C’est pour apporter de la nouveauté et rester actif. Et puis le prochain sera notre premier sur le label anglais Bad Life. »

L’étape suivante semble bien être le décisif premier album. « Peut-être l’année prochaine. Sûrement avec ce label anglais. Pour l’instant on n’a pas encore travaillé ensemble : on leur a envoyé les morceaux, et ils ont répondu qu’ils étaient intéressés. » Le projet est encore à l’état de discussion avec le label. « On est pas encore allés à Londres. Ca se fait petit à petit, mais c’est pas signé encore. C’est pour ça qu’on commence par un EP. » Ce label peut leur apporter une crédibilité au niveau professionnel. « On veut échanger avec eux, apprendre des choses. Et puis ça nous permettrait de rencontrer un producteur et de bosser avec lui. »

Jusqu’à présent, c’est par les concerts que le duo s’est fait une réputation. « Quand on a commencé, on est allés jouer dans un bar, c’était pour s’amuser… mais c’est encore pour s’amuser ! » De fil en aiguille, ils se sont retrouvés à être invité à Miami. « Le programmateur du festival de Miami qui nous a repérés dans la programmation des Trans Musicales. Et c’est à Miami qu’on a rencontré le label anglais. » Le duo souhaite garder le projet ludique, mais ne manque pas d’ambition pour autant. « Ca a l’air de s’être déroulé facilement mais c’est parce qu’on a résumé pour simplifier. »

Carbon Airways en est maintenant à deux concerts par mois, en plus de leurs études. « C’est souvent dans la région, mais pas nécessairement non plus. On est quand même sortis de la France, on tourne en Allemagne aussi. Et puis, vingt-quatre concerts par ans environ, c’est déjà bien. » Désormais rodé aux interviews, Enguerrand embraye. « On fait nos petites aventures, on n’aura pas de regrets si ça s’arrête un jour. Ce sera pas pour ça qu’on sera moins proches, parce que depuis le début on est toujours proches de toute façon. » Il ajoute ensuite, comme pour conclure : « On a quatorze mois d’écart mais dans nos têtes c’est comme si on était jumeaux. »

Remerciements : Marion (Ephelide)

Catégorie : A la une, Entretiens
Artiste(s) : Carbon Airways
Evenement(s) : Eurockéennes de Belfort, Trans Musicales de Rennes
Production(s) : Le Citron Vert