Beauregard : Jour 1
Pour la quatrième édition du festival Beauregard, Le Transistor s’est piqué de s’aventurer sur les terres normandes pour visiter le château, tenter de comprendre qui était John et surtout voir plein de concerts ! Notre choix de de la première journée : The Lanskies, Miossec, Dionysos, The Kills, Superpoze.
The Lanskies
Originaires de Saint-Lô, le groupe joue ici à domicile. Leur réputation les précède, tous leurs amis sont présents. D’ailleurs, leur charismatique leader, Lewis, confie à la foule qu’il n’en a pas dormi, à cause de la pression : avec une moyenne de 20.000 festivaliers par jour, c’est leur plus grosse date.
Mais il en faut plus pour démonter le moral des troupes ! Lewis, que l’on remarque hilare sur les énormes écrans disposés des deux côtés de la scène, s’amuse, fait un peu le guignol, et se lance même dans un a cappella à la fin de ‘Realize’. Dès qu’il n’a pas voix au chapitre, dès que la batterie ou la guitare prend le pas, le chanteur fait remuer la fosse et hurler les filles. Très vite, tout le monde lui obéit et sur ‘Lucky Is A Number’, la foule saute en chœur.
Dans cette bonne humeur, The Lanskies en profite pour jouer une nouvelle chanson et annoncer un nouvel album. Pour le final, le groupe sort son single ‘Bank Holiday’ sur lequel Lewis pourra jouer avec la fosse et enfin s’offrir un beau slam.
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Miossec
Non, Christophe Miossec n’est pas un écorché vif. Mais il arrive de sa voix râle à déverser ses entrailles dans toutes ses chansons. Pris au dépourvus par ‘Chanson pleine de voix’, on réalise que l’acidité des mots lui brûlent la bouche… C’est peut-être pourquoi ses vers sont toujours brisés, comme laissés en suspens.
Le chanteur se demande lui-même si ça se voit « quand on a connu trop de drames » et on se sent obligé de répondre par l’affirmative. Mais en même temps, Miossec a vécu, et nous livre ses expériences. Sans leçon, au contraire, plutôt pour nous donner envie de partir au combat. Qui n’a pas envie d’aimer à en perdre la raison ? Qui n’a pas envie de ressentir quelque chose, n’importe quoi ?
Il passe en revue toutes les souffrances : si les hopitaux n’ont pas d’échelle de mesure de la douleur, en musique, on a Miossec. En les exprimant, il nous déleste d’un poids : on se sent moins seul à ne pas se sentir à la hauteur, à avoir peur de détruire nos proches, à avoir perdu tous ses repères.
Les thèmes sont lourds, mais l’accueil est chaleureux et les mélodies insouciantes. Comme une promesse que s’il se tient devant nous, s’il respire encore, il y a de l’espoir – même s’il insiste à clamer le contraire.
Et Miossec reste aussi le seul à savoir nous parler d’amour et de désir, sans détour, sans avoir honte, sans édulcorant.
Dionysos
De tous temps surréaliste, la bande à Malzieu reste un incontournable de la scène. Pour présenter le nouvel album Bird’n’Roll, Dionysos a vu les choses en grand : un immense show ambiance cabaret, avec même des danseuses à plumes rouges. Dans une emphase dramatique, ils manquent tout de même de briser le violon de Babet dès la première chanson.
Impossible de décrire toutes les galipettes de Mathias Malzieu : il est absolument démoniaque sur scène comme dans la fosse. Entre slams, gigues et cris à s’en décoller la plèvre, son concert haut en couleur endommagera l’écran disposé sur le côté du plateau. Et malgré tout, il garde son magnifique costume – cerné d’une cravate immaculée – intact. Quelle classe folle !
Depuis la sortie de l’album, le groupe a une tournée très chargée, et pourtant, l’énergie ne cille pas un seul instant. Tout peut arriver à un concert de Dionysos ! Ainsi, la foule se retrouve à imiter des cris d’oiseaux et à monter sur scène pour une compétition de Bird’n’Roll. On assiste éberlué, n’en croyant pas nos yeux : ce grand monsieur fait partir en vrille le rock français !
Et c’est dans un clin d’œil à The Kills, ils font des câlins à la foule sur ‘Last Goodbye’.
Shaka Ponk
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The Kills
Le concert démarre en grande trombe, ‘No Wow’ étant soutenu par quatre batteurs masqués. Puis sur ‘Future Starts Slow’, Alison Mosshart, qui arbore une magnifique crinière délavée, tourne sur elle-même en proie à une adrénaline palpable. Jamie Hince n’est pas de reste, puisqu’il s’avance pour un solo sur ‘Heart Is A Beating Drum’ puis recharge sa guitare sur son épaule tel un chasseur revenu victorieux.
Après le duo ‘Kissy Kissy’ qui les oppose, Alison continue de virevolter sur un ‘DNA’ tout en tension. Jamie électrise ensuite la foule sur l’imparable ‘Satellite’. De là, ils peuvent faire tout ce qu’ils souhaitent avec le public. Alison s’énerve dans tous les sens, dégageant une énergie garage incroyable… Mais le moment le plus émouvant restera lors de ‘Last Goodbye’. Si certains considèrent que The Kills ont perdu de son charisme, ils ont loupé un beau set à Beauregard.
Superpoze
La surprise de la soirée c’est bien Superpoze. A l’origine, c’est Hot Chip qui devait assurer les festivités. Mais apparemment les Anglais avaient mieux à faire… Donc au pied levé, le jeune Caennais a relevé le défi de jouer juste après The Kills. Seul derrière ses platines, il ne se laisse pas impressionner par la foule qui attend surtout que son set se finisse pour voir Metronomy.
Un peu comme un laborantin, il superpose de la bossa, du jazz et du rap, créant peu à peu une ambiance étonnamment sombre. Les rythmes pop et funky se mêlent au hip hop : Superpoze fait feu de tout bois. Il s’amuse d’un côté à triturer Beat Assaillant, puis repart dans ses compositions bien plus fraiches, puisqu’il décline son ‘Iceland Sound’ pareil à des neiges éternelles. Et pour ravir le public, il finira son set par un remix de Woodkid.
Remerciements : Vianney (Disc-Over)
Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : Dionysos, Miossec, Shaka Ponk, Superpoze, The Kills, The Lanskies
Evenement(s) : Beauregard
Production(s) : Barclay, Domino Records
Ville(s) : Hérouville-Saint Clair
[…] ne peut s’empêcher de penser à The Lanskies (qui jouaient également à Beauregard) quand on réalise que ce groupe est aussi la rencontre entre un chanteur anglais et un groupe […]
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