Eurocks 2012 : jour 2
Deuxième jour des Eurocks. On est prêt à réellement s’éclater et oublier qu’un violent orage menace le festival. Au programme : Sallie Ford & the Sound Outside, Jesus Christ Fashion Barbe, Mastodon, Thee Oh Sees, Dropkick Murphys, Die Antwoord, Wiz Khalifa, The Cure et Justice. On aurait bien aimé voir Miike Snow, mais les intempéries les ont empêchés de jouer plus de trois chansons.
Sally Ford & The Sound Outside
Sous le soleil de plomb, on écoute Sallie Ford & the Sound Outside. La demoiselle en petit combinaison joue de la puissance de sa voix, du rouge de ses lèvres et de ses lunettes rétros. Nonchalante, elle fait monter des sueurs blues en maltraitant sa guitare, puis lâche son instrument pour faire la moue en chantant « Give Me Shit Boy ». Entre les woo woo vintage et les références aux mauvais garçons, on pourrait croire qu’il n’y a rien de nouveau dans la recette. Mais ce groupe de Portland mélange les références des années 30 à 60, et donne envie de se replonger dans leurs influences.
Interview à venir…
Jesus Christ Fashion Barbe
Mastodon
Thee Oh Sees
Ils ont souvent changé leur nom, sûrement pour brouiller les pistes. Peu importe que ce soit The Ohsees, Orange County Sound ou Orinoka Crash Suite, le groupe fait un peu peur à voir. Avec l’abeille en culotte courte, le batteur au regard vide, la claviériste cachée derrière mais surtout le bassiste : les tatouages jusqu’au coup, on dirait qu’il s’apprête à prendre tout le monde en otage avec son instrument… Mais cette énergie destructrice sous de faux airs innocents fait souffler un vent de fraicheur sur ces Eurocks. Certes ça gueule beaucoup cet aprèm entre Mastodon et Cerebral Ballzy, mais la choriste ne beugle pas elle, elle miaule.
Dropkick Murphys
L’Irlande aussi a le droit à son groupe de punk. Et même s’ils sont de Boston, ils semblent en connaître un rayon sur le folklore celtique : chants de l’eurovision, mélodies de comédie musicale et chansons à boire, tout y passe ! Et sur fond de cornemuse, l’ambiance va bon train.
Die Antwoord
Avec leur look d’extraterrestre et leur rap futuriste, Die Antwoord ne passent pas inaperçus. Leurs albums studio étaient difficiles à avaler, mais en live, tout prend son sens. Ninja et Yo-Landi Vi$$er se démènent dans tous les sens, un coup baisant la caméra, un coup agitant leur derrière pour le plus grand plaisir du public. Malgré ces allures désinvoltes, le trio représente la Zef culture, un contre mouvement qui critique les beaufs. En Afrique du Sud, leurs paroles ont un réel sens engagé : de leur choix du démon Tokoloshe tiré du folklore Zoulou comme symbole à leur prise de position contre la circoncision de la tradition Xhosa sur ‘Evil Boy’.
Toujours dans la surenchère de provocation au niveau vestimentaire, ils quittent leur tenues d’Alcatraz fluo pour se dévêtir petit à petit : Ninja finit en caleçon Dark Side of the Moon et Yo-Landi Vi$$er en culotte brassière. Mais c’est l’idée est d’illustrer la chanson ‘Baby’s On Fire’ qui dénonce les mœurs déviantes de la classe moyenne blanche sud-africaine. Qu’à cela ne tienne, nous pauvres occidentaux nous marrons à la vue de Priape (dieu de la fertilité au pénis démesuré). Et même la pochette de Ten$ion, leur dernier album, où on voit Yo-Landi Vi$$er dévorer un cœur bien saignant avec des yeux d’alien, ne nous choquera pas.
Wiz Khalifa
The Cure
Les violents orages ont failli annuler la prestation de la tête d’affiche de ce festival. Finalement repoussé d’une heure, le groupe culte new wave a tout de même joué plus de deux heures… Une performance car peu de groupes jouent aussi longtemps. Il faut dire qu’en plus de 30 ans de carrière et treize albums studio, ils ont eu le temps d’accumuler des titres pour compléter leur setlist.
Justice
A cause des orages, le matériel de la Plage a été endommagé, empêchant SebastiAn de jouer. Du coup, le public affamé d’electro n’attendait que le set de Justice, surtout après plus de deux heures de rock avec The Cure. Mais au lieu de faire danser le public, Justice se lance dans un set alambiqué. Certes on apprécie qu’ils ne se contentent pas de balancer leur album et qu’ils cherchent à mêler les titres les uns aux autres. Mais toutes ces pauses pour effet dramatique ne feront que gâcher l’effet.
On se retrouve avec des morceaux lourds comme ‘New Lands’, parcourus de teasings de ‘Let There Be Lights’, de ‘Canon’ avec des bribes de ‘D.A.N.C.E.’ et de ‘Water of Nazareth’ annonçant par moments ‘We Are Your Friends’. A chaque fois que la foule commence à s’éclater et danser, Justice les coupe dans leur élan : le duo se regarde jouer des platines au lieu de penser à son public, ne conservant que ‘Audio Video Disco’ et ‘On n On’ intactes.
Tout est orchestré, manipulé, et après une nuit chargée en émotions et frayeurs, on aurait juste aimé se laisser aller. Ce set un peu égoïste frustre plus qu’il n’impressionne. Et leur délire mégalo avec la Toccata de Bach en intro n’est absolument pas justifié.
Remerciements : les (jolies) Ephelides
Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : Die Antwoord, Dropkick Murphys, Jesus Christ Fashion Barbe, Justice, Mastodon, Sallie Ford & the Sound Outside, The Cure, Thee Oh Sees, Wiz Khalifa
Evenement(s) : Eurockéennes de Belfort
Production(s) : Because Music, Ivox, Polydor
Ville(s) : Belfort
Pourquoi toujours montrer des photos cadrées que sur les artistes ?
Elle sont belles mais ne représentent pas vraiment le festival…
Bonjour ! pour de belles photos de festivaliers, je te recommande @daidix sur son site : http://www.olivier-off.com/ :))
[…] pousse des cris plus que suggestifs. Et comme on sait que les Sud-Africains sont capables de tout (voir Die Antwoord), on a peur que ce ne soit un costume de SS sexy… En tous cas, ça colle à l’ambiance un peu […]
[…] et les mélancoliques Real Estate… Bon, d’ici là il sera temps de se bouger un peu : Thee Oh Sees (vus aux Eurocks) va venir bousculer tout ce petit monde plutôt brutalement – du moins on compte sur eux pour ça […]
[…] Enfin, John Dwyer et sa bande Thee Oh Sees viennent réveiller les esprits avec leur punk brut. La batterie roule, les morceaux s’enchaînent rapidement… Cette nouvelle formation live depuis le hiatus de fin 2013 fait la part belle aux mélodies. Elles ne survolent plus les compositions comme par le passé, elles s’obstinent désormais à s’immiscer malgré les réticences du chanteur. Entre éclairs de folies et fulgurances de génie, l’infatigable leader balance ses riffs et ses paroles sans un regard. Les morceaux deviennent hypnotiques, mais toujours aussi violents. Finalement, cette courte pause de quelques mois aura été bénéfique. Lire le live report de Thee Oh Sees aux Eurockéennes […]
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