Entretien avec Citizens!

Citizens! est un tout nouveau groupe. Des singles catchy parus sur une compilation Kitsuné et les chaleureuses recommandations de leur producteur, Alex Kapranos – oui, le chanteur des Franz Ferdinand – auront suffi à piquer la curiosité du Transistor. Semblant sortis de nulle part, les jeunes gens semblent avoir déjà des idées arrêtées sur ce qu’ils veulent faire.

Citizens!

Citizens! est tellement frais qu’ils n’avaient pas encore de nom quand la compilation Kitsuné est sortie. « Y’avait rien en face du titre, juste un blanc. Le groupe a été établi autour de nos chansons et de convictions communes. On savait que le nom viendrait une fois que tout serait en place. »

Entretien avec Citizens!

Entretien avec Citizens!

En même temps, Kitsuné pouvait pas non plus leur jeter la pierre. « A l’époque, Gildas [le patron du label] venait d’avoir un enfant et lui-même n’avait pas encore trouvé de nom pour son bébé. On lui a dit qu’il valait mieux prendre son temps pour ce genre de décisions. Maintenant on est contents de notre choix, même si c’est difficile à googler, ça tape sur une affiche. Mais on y travaille, on a des espions chez Google qui s’en occupent. »

La tentation est de fouiller le passé des membres du groupe. « On a tous joué dans des groupes avec différents degrés de succès, certains plus connus que d’autres… oui je sais ça veut absolument rien dire. Mais en résumé, on est nés… et on a monté Citizens! » Ils insistent sur le fait que rien d’important ne s’est passé avant 2011.
Lawrence : Non, à part le fait que Sunderland ait gagné la FA Cup en 1972.
Martyn : Non, c’était en 1973 !
Lawrence : On était pas nés, mais ça c’est important.
Martyn : On pourrait te raconter nos vies, mais c’est pas si intéressant que ça. Par contre, on peut raconter comment le groupe a commencé.

Le jour où Citizens! est né… « On s’est rencontré à une soirée chez des potes. Dans ce type de soirées, tu croises toujours les mêmes personnes. Des fois, tu guettes une personne en particulier… Nous, c’était celui qui passait toujours des disques de Martin Rev alors que tout le monde essayait de danser sur Rihanna. Et comme personne n’a envie d’embrasser le mec qui passe des musiques suicidaires lors des soirées, on s’est trouvés.
Martyn : Et puis il y avait notre pote Mike, un batteur génial, mais comme il sortait de six ans de prison, il pouvait pas trouver de bon groupe.
Lawrence : Et Thom venait de se casser la jambe, donc Chelsea a dû se passer de ses services, c’était la fin de ses ambitions de footballeur professionnel. Il était justement en train de noyer son chagrin à la soirée où Tom et moi on s’est trouvés. Sur le moment, on s’est dit qu’on allait commencer un nouveau groupe. C’est comme ça qu’est né Citizens!
Martyn : Oui, le passage sur la prison était une blague.
Lawrence : En même temps, il porte une légère moustache… ça pourrait être pour passer incognito ?

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Monter un nouveau groupe quand la scène londonienne en pullule, c’est ambitieux. « C’est parce que les groupes londoniens autour de nous n’étaient pas assez excitants à notre goût. On avait l’impression d’être dans une vague de revival : on met le tout dans un beau packaging et on croise les doigts pour que ça marche. C’était pas très artistique, pas très passionné. » Et pourtant ce genre de groupes vendent des disques. « C’est pas ce qu’on recherche. Si tu fais un album juste pour vendre des albums, ça n’a pas vraiment de sens, et ça sera pas non plus un très bon album de toute façon. On était pauvre avant, et on est pauvre maintenant, donc on a rien perdu au change. On veut pas sonner cucul mais oui, on a gagné au change : on a notre groupe et notre album. »

Avant de se tourner vers Alex Kapranos, les Citizens! ont rencontré beaucoup de producteurs. « On a rencontré des personnes très intéressantes, mais on n’a rencontré personne qui se sentait suffisamment concerné par notre groupe… Jusqu’à ce qu’on rencontre Alex. En fait, Mike était en prison avec un des amis d’Alex. Non, on avait des amis en commun et il a entendu les démos. On s’est retrouvés d’abord pour boire une bière, et tout est parti de là. » C’est fou comme le hasard fait bien les choses tout de même. « Bon d’accord, on va être honnêtes. Simon Cowell nous a recrutés, on a passé une audition X-Factor, on va être l’équivalent des Rolling Stones pour les One Direction ! »

Blague à part, c’est apparemment Alex qui s’est lui-même proposé d’être leur producteur. « C’était une extraordinaire opportunité de faire quelque chose d’extraordinaire. Y’a tellement de groupes qui se jetteraient sur l’occasion quand un producteur leur dit qu’il peut les faire sonner comme un groupe synth-pop des années 80 ou les Arctic Monkeys… comme ils ont vendu plein d’album, beaucoup veulent faire comme eux ! » Les Citizens! savaient qu’avec Alex, ils pourraient trouver leur son. « Nous, on voulait pas sonner comme untel ou untel, on voulait sonner comme les Citizens! On adore les Arctic Monkeys, on adore certains groupes de synth-pop des années 80, mais on adore aussi Kanye West, on adore Queen… »

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Leur but commun, c’est de faire de l’inattendu. « Y’a tellement de musique, tu reconnais le groupe dès que tu allumes ta radio. T’as pas besoin d’écouter la fin, tu connais les parties de batterie, et tu sais comment ça va sonner. Pour nous, il faut qu’une chanson soit ouverte. Dans une même chanson, rien ne devait se faire écho. Si on commençait sur un style heavy rock, bien lourd à la Led Zeppelin, la batterie devait sonner comme les Flaming Lips par exemple. »
Ils veulent sonner comme du Kanye West qui produirait du Arcade Fire. « On veut pas sonner comme les Strokes. On a envie d’ouvrir une nouvelle voie, comme eux l’ont fait y’a 10 ans. On a décidé que notre son correspondait à une Volkswagen Beatles poussée du haut de l’Empire State Building… Imagine le son que ça fait quand la voiture entre en contact avec le sol de cette hauteur. Avec tous les cris des gens au passage ! Et la vue imprenable ! Et le vertige !! »

Réclame

Here We Are, le premier album des Citizens! est à paraître le 28 mai chez Kitsuné/Cooperative Music.
Les Citizens! seront en première partie de The Rapture le 26 avril à l’Olympia. Puis au Printemps de Bourges au 22 Est le 27 avril. Ils seront le 7 juin au Point FMR. Le 9 juin au festival Garorock. Et au Rock Dans Tous Ses Etats aussi le 30 juin.
Live Report de leur concert à la Flèche d’Or pour la Soirée Coop.

 


Remerciements : Quentin et Michael (Coop)

Catégorie : A la une, Entretiens
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