Memoryhouse à la Flèche d’Or

Deux ans de faux départs, d’EP prometteurs et de covers de rêveurs, c’est ce qu’il aura fallu au duo canadien pour sortir un premier album, The Slideshow Effect, et venir déballer leurs morceaux de lovers adolescents à la Flèche d’or.

Flanqués d’un batteur pour l’occasion, Evan et Denise ont bien révisé leurs classiques dream pop : lumière douce, footage vidéo noir & blanc, nostalgie portée en étendard, rien ne manque. Sauf peut-être l’envie d’y être…

Memoryhouse

Memoryhouse

Formant un duo étrange, assez déconnectés l’un de l’autre, sans véritable communion, ils peinent à propulser leurs rêveries au-delà de leur propre bulle. Elle, détachant son phrasé à outrance, paraît plus assurée qu’en version studio, mais pas très à l’aise dans ses graves. Lui, assure l’effet planant du set à grands coups de guitare lointaine et réverbée. À l’arrière, le batteur apporte une rythmique plus pop, un poil poussive pour ce genre d’exercice.

Les yeux fermés, comme tournée vers elle-même, Denise tue dans l’oeuf toute tentative de communication d’émotion par ses inflexions de voix. Comme une Zooey Deschanel frigide, elle reste un vecteur hermétique, sirène palichonne d’un moment Nutella.

Un charme faiblard s’installe peu à peu mais semble se craqueler à chaque morceau. D’une voix morne et sans envie, elle conclut l’une de ses rares prises de parole par un “I Got Nothing Else To Say”; effectivement tout est dit. L’audience n’a alors pas l’air plus convaincu qu’elle par sa prestation.

Annoncé comme le moment dansant du set, le single ‘The Kids Were Wrong’ peine à décoller et le duo achève de franchir la limite entre torpeur romantique et ennui-légume vapeur. Aussi excitant qu’une pub Air France en version longue ou un behind the scenes de Sofia Copolla, la ballade se conclut au bout de quarante-cinq minutes, le temps d’une bonne sieste en somme.

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Remerciements : Marie (PIAS)

Catégorie : Concerts
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