JoeyStarr à l’Olympia
JoeyStarr en concert, ça ne se refuse pas. Ne serait-ce que pour l’énergie dégagée par le bonhomme… Par nostalgie pour le Suprême NTM quelque part aussi. En plus, pour l’Olympia, il devait sûrement avoir déployé un show hors normes. On s’attend à du gros son, donc.
Sur ce point-là, on est pas déçu. Avant même qu’il débarque, c’est la jungle sur scène. Son cri râle le précède, il déboule enfin flanqué de son fidèle Natty. Mais notre hyperactif ne finit jamais réellement ses chansons : ‘J’arrive’ se mue en ‘Underground Up’ et il gueule en guise d’outro. Le public est à bloc, donc il en profite pour placer un message à caractère politique… ou plutôt une menace : Sarkozy va repasser. La foule hue ce « nabot à tête de Judah » : niveau engagement, on est bon.
Côté performance scénique aussi, y’a rien à redire : JoeyStarr c’est un peu le Belmondo du hip hop : il fait ses cascades tout seul ! Il saute partout, il fait des roulades, il esquisse des grands écarts, il est partout sur scène ! Et dès qu’il peut, il se rapproche dangereusement de la fosse pour être en contact avec ses fans.
Son but est d’atteindre une vitesse de croisière. Sauf que s’il ne fait que quitter la scène pour faire des pauses clope ou autre (cf. son arrestation de 2001), on risque pas d’y arriver. Ca laisse cependant l’occasion d’écouter du rap grâce à Degom et Youssoupha, et de profiter des scratch acérés de Cut Killer et Armageddon – et comme ils ont des samples de son cri si reconnaissable, on se dit qu’on a presque pas besoin de lui.
Mais l’appel de la foule est plus fort ! Après tout, le public est là pour flatter son Egomaniac. De là, on replonge dans les souvenirs avec ‘Tout n’est pas si facile’ et ‘Laisse pas trainer son fils’ avant d’accueillir Nicoletta pour son featuring sur ‘Mamy Blue’. On hallucine un peu de la scène qui se déroule sous nos yeux : Joey Starr la complimente sur sa beauté anti-rouille et Nicoletta remercie Didier.
En fin de compte, il est plus en manque d’attention qu’égocentrique. Il passe son temps à interrompre la musique pour foutre un coup de pression à un peu tout ce qui bouge : les gradins qui sont trop mous alors qu’ils sont déjà debout, la fosse qui ose l’interrompre quand il parle, les smartphones qui font des images pourries sur le net, les « notables » qui n’ont pas payé leur place… Tout le monde y passe ! « Quoi c’était trop cher la place ? »
Pour un final digne de ce nom, la salle se transforme en armée de JoeyStarr grâce aux masques à son effigie distribués, et Didier embraye sur ‘Dans mon secteur’. Le rappel sera juste un gros bordel, un résumé de tout ce que le Starr veut être : militant avec ‘On Te Voit’, provocateur quand il dédicace ‘Ma Benz’ à une petite fille de 7 ans, supporter du PSG, grand frère gangsta avec ‘Pose Ton Gun 2’, GO du Club Med sur ‘Carnival’ et rebelle quand il finit sur le sample de Nirvana avec ‘Seine St Denis Style’.
On sort complètement assommé de tous ses beuglements… on s’attendait à ce que ce soit violent, mais pas de cette manière.
Réclame
Joey Starr a sorti Egomaniac, son deuxième album solo, chez Jive/Epic (Sony).
JoeyStarr sera aux Solidays.
Remerciements : Stephanie (Jive/Epic)
Catégorie : Concerts
Artiste(s) : Joey Starr
Salle(s) : Olympia
Production(s) : Jive Epic, Sony
Ville(s) : Paris
Alors là …! C’était juste du Joey Starr : une bombe atomique ! Un homme qui aime ce qu’il fait, qui aime qui il est, qui aime la vie, qui aime sa famille, qui aime son public ET qui assume le tout micro à la main. Il fait son show … heureusement ! Nous étions là pour ça comme au mois de décembre dernier au Bataclan d’ailleurs ! C’est un homme apaisé, il a muri comme nous. C’était une tuerie !!! Chapeau bas Didier 🙂 Moi en tous cas du haut de mes 40 ans et tout ce qui va avec … j’te kiffe. ^_^
C’est beau ! Moi il m’a fait surtout mal au crâne 😉
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