Grey Reverend au Café de la Danse
Quand on se retrouve avec un seul album qui tourne trois jours sur votre platine, il faut se rendre à l’évidence : vous êtes tombé sous le charme. C’est ce qui s’est passé avec Of The Days de Grey Reverend, il fallait donc absolument tout envoyer balader pour courir au Café de la Danse. Ce soir-là, Grey Reverend ouvrait pour le compositeur allemand Nils Frahm.
Grey Reverend
Seul sur scène, coincé entre le piano et les claviers de Nils Frahm, L.D. Brown commence son set en toute simplicité. Il se présente sous le nom de Grey Reverend : « c’est un groupe, mais personne n’a voulu jouer avec moi », confie-t-il dans un sourire amusé. Mais qu’à cela ne tienne, il s’est lancé dans l’aventure avec sa guitare pour toute compagnie.
Dès ‘Walk The Same’, on se rend compte que L.D. Brown n’a besoin de rien d’autre : sa voix enveloppe instantanément, trop d’arrangements briseraient ce fil fragile mais magique qui relie la salle au chanteur. Par la douceur de ses compositions et la force de sa voix, Grey Reverend berce nos peines. Assurant le rôle du conteur des temps modernes, il retourne aux sources du rôle d’un chanteur.
Grey Reverend est clairement un projet solo. Parfois les chansons se finissent brusquement, comme si tout était improvisé, comme s’il se contentait de nous raconter ses blessures et autres observations amères et optimistes sur le monde. Seulement, c’est dans le dénuement qu’on reconnait le talent d’un songwriter : la chanson n’a besoin d’aucun habillage pour transporter. Ses compositions nous réconfortent, comme un châle le soir pendant la veillée.
L.D. Brown ne dit rien, ou des choses qui paraissent sans importance. « Cette chanson s’appelle ‘Box’, elle parle d’une boîte », annonce-t-il. Un élément tragi-comique vient rompre le rythme des chansons égrenées : il manque de s’étouffer au court d’une chanson, un évènement qui permet au public de compatir avec cet homme qui se tient devant lui, livrant ses pensées les plus intimes. Mais le moment qui retient toute l’attention, c’est quand il s’apprête à dédicacer une chanson à Elliott Smith avant de se raviser et de choisir Lana Del Rey… Sous des feintes nonchalantes, L.D. Brown semble avoir des milliers de choses à dire ! Aussi, pendant que Nils Frahm réquisitionnera l’audience, Le Transistor partira interviewer Grey Reverend dans sa loge.
On attendra tout de même la fin de ce trop court set, qui rappelle beaucoup le moment, juste avant la sieste, où la maitresse raconte une histoire … Ce moment hors du temps, où on se sent à la fois intrigué et compris.
Réclame
Le premier album de Grey Reverend, Of The Days, est sorti chez Motion Audio / Just Isn’t Music.
Remerciements : Florence (Ping Pong)
Catégorie : Concerts
Artiste(s) : Grey Reverend
Salle(s) : Café de la Danse
Ville(s) : Paris
[…] La question se pose alors de sa dédicace à Lana Del Rey pendant son cours au Café de la Danse. « J’ai écrit cette chanson pour Elliott Smith à la base. Cette chanson n’est pas tant un hommage à ce songwriter incroyable, c’est plutôt moi qui suis énervé après lui. Il souffrait de dépression et aussi d’addiction à l’héroine… Mais je me dis qu’avec un peu d’aide, il aurait pu s’en sortir. Et je suis triste, parce que j’aurais aimé qu’il continue la musique, même si c’est égoïste de ma part. Je pense qu’il était en avance sur son temps, je pense qu’il était incompris, et je pense que ça l’a affecté. » […]
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