Entretien avec Stuck In The Sound
Les Stuck In The Sound enfin de retour avec un nouvel album. S’il surprend au début, Pursuit présente les Stuck sous un jour nouveau : toujours autant de puissance, mais de manière plus posée, avec plus d’assurance. Le Transistor a rencontré le groupe juste avant leur release party au Bus Palladium pour discuter clip, amour, mort et live.
Stuck In The Sound
Pour Pursuit, les Stuck ont fait tout le contraire que pour Shoegazing Kids. « L’album d’avant on l’a fait en un temps hyper ramassé. Ca a été fait à la méthode classique : on l’avait enregistré en studio, puis on était parti à New York pour le faire mixer par Nick Sansano. C’était marrant, mais on avait quand même à la fin quelques frustrations, parce que y’a des choses qui ont dû se faire dans l’urgence. »
C’est pour cette raison qu’on attend ce nouvel album depuis bientôt deux ans. « On a pris six mois pour monter notre studio. Avec notre endroit à nous, on peut prendre le temps qu’il faut, pour composer, pour enregistrer. Et du coup ça donne un album très différent, le précédent était plus brut. Pursuit, on a pu le peaufiner et travailler les arrangements, trouver le type de son qu’il fallait pour chaque chanson. »
Au final, Pursuit paraît moins dense que son prédécesseur. « Ca fait un album plus hétéroclite, ça part plus dans des directions différentes. Ca n’est plus un fil continu qui se développe pendant 45 minutes : c’est des scènes différentes à chaque chanson. » Conçu sans limite de temps, l’album est né dans la détente et la bonne humeur. « On a juste pris notre pied quoi. On a fait chanson par chanson sans concept derrière. Ca part de rien, on fait des riffs, on rigole, on s’amuse. A la fin on est content, on est satisfait des titres qu’on a faits. Mais c’est drôle de voir des gens chercher des concepts. »
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, Pursuit ne sera donc pas le fameux troisième album de la maturité. « Shoegazing Kids, c’était pas vraiment un concept, c’était plus une thématique. On avait choisi de parler de l’adolescence, des choses qu’on a traversées tous les quatre en tant qu’ados. Et c’est vrai qu’on est sorti de ça avec Pursuit : c’est juste le plaisir sain de faire du son. Cet album là en plus il marque dix ans de taf, Stuck c’est un truc qui dure depuis 2002. » Ce nouvel opus est plus une célébration : de CQFD au clou des Trans. « Et CQFD c’est encore pas le début, on avait trois ans de Stuck déjà. On avait été sur une compilation en Seine et Marne, on avait tourné pas mal dans cette région-là, avec quelques dates en province. On avait même fait un album zéro tiré à 500 exemplaires. Le CQFD c’était en décembre 2004 et le FAIR c’était à la sortie du premier album donc 2007. Et en 2012, on fête les dix ans de Stuck. »
http://www.dailymotion.com/video/xo03w6
Un troisième album qui prend des airs de conclusion. « Je kiffe cet album parce qu’il me rappelle le premier qu’on a fait aussi, où on se posait pas la question d’écrire une œuvre dans son ensemble. On faisait titre par titre et c’est pas grave si on mélange bourrin avec un titre pop, une balade derrière et des petits sons électros. On s’est vraiment amusé quoi. » Mais surtout d’accomplissement. « Il inaugure aussi plein de choses. Il inaugure un rêve qu’on avait depuis dix ans c’était de se construire un studio, un studio à nous. Et on a fait cet album là dans ce studio. On a passé six mois de notre vie à faire les maçons. On s’est fait mal, on s’est cassé les mains… »
On retrouve donc des chansons qui rappellent les débuts du groupe, comme ‘Bandruptcy‘. « On retrouve cette fraicheur-là dans ce titre, le côté chanson déstructurée qui monte, qui descend, qui se calme, qui s’énerve. Et en plus c’est une chanson qui parle de Stuck. J’adore les paroles de cette chanson, d’ailleurs on les a écrites tous les quatre. C’est sur le doute au quotidien du zicos, et l’arrogance aussi. C’est toute l’ambiguité dans la prétention d’un groupe à scander son nom, à dire Stuck In The Sound bien haut bien fort, alors qu’on doute en permanence. »
Et d’autres qui traitent d’amour… mais d’une manière un peu plus adulte qu’avant. « Toujours on a eu ce truc, de parler d’amour dans nos chansons… Mais comme Shoegazing Kids était sur l’adolescence, on parlait surtout de pulsions extrêmes. Les pulsions de mort et les pulsions sexuelles, c’est souvent lié : rien de tel qu’une bonne partie de baise après un enterrement. » Sur cet album, José a fait appel à Marie-Flore. « Je voulais trouver les mots, parler d’amour à travers les mots d’une femme et pas avec la vision d’un garçon. Par exemple sur ‘Silent & Sweet’. Et sur ‘Tender’, j’avais déjà les paroles mais je savais pas comment organiser le truc et elle m’a aidé à trouver le fil conducteur. Sur ‘Let’s Go’ aussi, y’a bien sept-huit titres où elle nous a aidés. »
http://www.dailymotion.com/video/xm7rw8
Pour porter ce nouvel album, Stuck a frappé un grand coup avec ses clips. « C’est notre culture, on a grandi avec tous ces films des années 80 et les mangas. Et en plus on s’est dit en 2012, faut arrêter d’être les intégristes du rock indé et s’ouvrir un peu, il faut fusionner, tout mélanger. Donc avec ‘Brother’, faire un manga sur un titre qui mélange du Sonic Youth et du Michael Jackson, je trouve ça fun. Et faire un clip pirate comme ‘Pursuit’, je trouve ça cool, ça fait bien 2012. »
Aux Trans Musicales, on les annonçait comme la relève du rock hexagonal. Ils éludent la question pour parler du concert. « C’était une des pires expériences de notre vie les Trans : on était programmés trop tard. Mais c’était blindé ! Et nous on avait pas joué depuis deux ans, on s’est dit que les gens voulaient voir du Stuck comme à l’époque. » Parce que Stuck In The Sound c’est avant tout du live, avec l’énergie comme marque de fabrique. « A cause du single plutôt pop, certains s’attendaient à ce qu’on joue les morceaux calmes. Sauf que nous, si en sortant la chemise est pas trempée c’est que c’était pas un super concert. On est pas des rockeurs, mais on aime bien tout péter sur scène. On adore faire des belles chansons calmes sur les albums, après en live, on préfère le côté explosif. »
Réclame
Pursuit, le troisième album des Stuck In The Sound vient de sortir chez Discograph.
Les Stuck seront en tournée en France, avec un crochet par la Belgique, avant de revenir sur Paris pour une Cigale le 22 mars. Ils seront aussi au festival Chorus des Hauts de Seine le 31 mars.
Remerciements : Xavier Chezlepretre et Henri Jamet
Catégorie : A la une, Entretiens
Artiste(s) : Stuck In The Sound
Production(s) : Discograph
[…] est sorti chez Discograph. Les Stuck In The Sound seront en concert à la Cigale le 22 mars. Lire l’Interview des Stucks […]
[…] pas avec le coude à Tours : La Femme (au Festival des Inrocks Black XS 2011), D’Austerlitz, Stuck In The Sound (Interview et en live au Midem), Concrete Knives (à Rock en Seine 2011), The Shoes (Interview et en live aux […]
[…] Lire l’interview des Stuck In The Sound […]
[…] On s’embarque sur un punk rock avec ‘Pursuit’ quand tout à coup, sans crier garde, le groupe s’offre un hommage à Caetano Veloso, un artiste brésilien. On n’a pas compris pourquoi ils l’ont balancée en plein milieu du set. Question surprise, on aurait plutôt vu David se pointer sur ‘Brother’ ou alors un duo avec Marie-Flore sur ‘Sile…… […]
[…] pour gagner l’album Pursuit des Stuck In The Sound accompagné d’un vinyle du single ‘Brother‘ avec le remix par Yuksek, postez une […]
[…] le 17 mars avec We Are Match (interview) et Thylacine, le 8 avril à l’EMB de Sannois avec les Stuck In The Sound (interview), et le 16 avril avec Jeanne Added à La Belle Electrique de […]
[…] le 17 mars avec We Are Match (interview) et Thylacine, le 8 avril à l’EMB de Sannois avec les Stuck In The Sound (interview), et le 16 avril avec Jeanne Added à La Belle Electrique de […]
Et toi t'en penses quoi ?
A lire aussi
Gallery