Les Inrocks Black XS – vendredi à la Cigale

Troisième soirée du festival, retour à la Cigale. Ce soir, Les Inrocks ont décidé que comme c’était vendredi, on allait tous chopper. Donc au programme on a Singtank pour la mise en bouche, Cults pour aguicher, Laura Marling pour le sujet de conversation, Milkymee pour consolider et James Blake pour donner envie d’aller plus loin. Chapeau à la programmation. 

Singtank

Singtank c’est un groupe dont on pourrait facilement tomber amoureux. Un duo parfait, constitué d’un charmant jeune homme mêchu et d’une jolie jeune femme douce. Des petites mélodies qui s’évaporent pour laisser une brume rêveuse derrière elles… On pourrait se méprendre complètement et les confondre avec n’importe quel groupe de Californie qui chante ses amours adulescents. «  Tonight everything is forgiven ».

Puis on réalise que entre les chansons, Joséphine interpelle le public de sa voix cassée en français. Et que si la jolie chanteuse aux longs cheveux dorés a un joli chemiser vaporeux, elle a aussi des bottes aux talons vertigineux… On comprend enfin quand la gentille ritournelle s’énerve pendant que la jeune femme répète « I Will Never Love Again ». Un groupe à double tranchant ? Le public semble avoir bien accroché en tous cas.

Cults

Cults au festival des Inrocks Black XS par Felix Reginent

Cults au festival des Inrocks Black XS par Felix Reginent

Dans la catégorie groupe de hipster, Les Inrocks nous présentent Cults. C’est le groupe parfait pour reposer ses neurones de sa journée à responsabilités. Les mélodies sont gentilles, on a une belle demoiselle qui demande à être sauvée tout en insinuant qu’on sait de quoi elle parle. Parce que Cults joue bien sur ces codes, malgré les musiciens qui semblent provenir d’un groupe de metal : pendant tout le set, Madeline ondule des épaules tout en tirant sur sa jupe, pendant que la fosse ne cesse de la siffler. Madeline sait bien faire la moue, ses lèvres sont d’ailleurs la seule touche de couleur de toute la scène. Et l’atmosphère glamour est à son comble quand elle descend dans les graves… on se croirait presque dans un cabaret !

Et quand enfin le son prend de l’ampleur, que ça commence à devenir rock, à avoir un semblant de consistance… on se rend compte que c’était juste pour le final ! A voir comment Cults abordera le tournant deuxième album, mais à moins de surprendre tout le monde, le groupe ne restera qu’un joli souvenir éthéré.

Laura Marling

Laura Marling au festival des Inrocks Black XS par Felix Reginent

Laura Marling au festival des Inrocks Black XS par Felix Reginent

A l’opposé de Madeline, on a Laura Marling. La demoiselle cherche, depuis déjà trois albums, à s’imposer comme songwriter, à ne pas se réaliser par rapport à un homme mais uniquement par la force de ses chansons. Ici pas de charmeuse de foule, pas d’ondulation, pas de talons – juste une décoloration. Juste une femme qui veut exister en somme…

Un premier album Alas I Cannot Swim, dénudé, décharné, à même le texte. Un deuxième album I Speak Because I Can rempli d’assurance toute nouvelle d’avoir largué le mec de Noah & the Whale. Et rapidement, un troisième album beaucoup plus léger, A Creature I Don’t Know, inspiré de sa relation avec Marcus Mumford ?

Le fait est qu’elle en fait tellement des tonnes – à ramener violoncelle et contrebasse – pour être prise au sérieux, qu’on en deviendrait presque suspicieux. Comme c’est de la folk, on se dit que ça peut pas être dangereux… Mais Laura, si tu veux te définir comme une femme indépendante, ne t’implique pas avec des artistes, parce que dans la musique, même Joan Baez est toujours référencée par rapport à Bob Dylan

Milkymee

MilkyMee au festival des Inrocks Black XS par Felix Reginent

Milkymee au festival des Inrocks Black XS par Felix Reginent

Devant le rideau ce soir, Milkymee. Une femme avec sa guitare pour toute compagnie, qui nous raconte de sa voix bien grave et chevrotante des histoires à dormir debout. Sans écouter les paroles, on se dit que le ton est bien sentencieux, comme si elle nous annonçait que dehors, une tempête était en train de dévaster la ville…

James Blake

James Blake au festival des Inrocks Black XS par Felix Reginent

James Blake au festival des Inrocks Black XS par Felix Reginent

James Blake c’est le savant mélange d’une voix soul sur de l’électro. En vrai, on nous apprend que c’est du dubstep – courant musical underground britannique – mais version mainstream. Un peu comme Evanescence qui faisait hurler tous les gothiques à l’époque.

Sur le papier, on aime les effets de basse et les envolées atmosphériques qui arrivent à imposer une ambiance. Puis la magnifique voix – à la fois hésitante et rassurante – de James Blake nous guide, se piquant ici et là de références gospel. Et on s’enfonce gracieusement dans une mélancolie toute romantique. La démarche artistique est certes très intéressante, mais rapidement, on se lasse des trémolos dans la voix du jeune homme. On est sans cesse entre deux eaux, un courant d’eau chaude et un glacé. On ne sait sur quel pied danser ? Bah non parce qu’on ne danse pas… Et au final, la chanson que le public adule, Limit To Your Love, est une reprise (réussie mais une reprise quand même) de Feist.


Remerciements : La belle Abi

Catégorie : A la une, Reportages
Artiste(s) : , , , ,
Salle(s) :
Evenement(s) : ,
Production(s) : ,
Ville(s) :

4 réactions »

  • Entretien avec Peau | Le Transistor :

    […] c’est vraiment ce qui m’intéresse bien en ce moment, ce que j’écoute : ces derniers temps c’est James Blake, Caribou, Four Tet… Je suis bien dans ce type de sonorités : ce bain-là de chaleur assez […]

  • Agenda – gagnez vos places pour Sound of Guns le 26 mars à la Boule Noire | Le Transistor :

    […] Medi ont planifié deux soirées pour défendre le deuxième album Running Still. A l’Alhambra, Laura Marling (au festival des inRocKs) vient distiller sa délicate folk. Au Café de la Danse, les chanceux de la semaine dernière […]

  • Gagnez des 45 tours de Singtank | Le Transistor :

    […] les avait croisés au festival des inRocKs en novembre dernier, et à l’évidence l’album In Wonder – à paraître fin mai – nous a plu. […]

  • Primavera Sound ou le parcours du combattant | Le Transistor :

    […] revoir Daughter (qui nous avait fait frémir au festival des inRocKs), qui joue en même temps que James Blake (festival des inRocKs) et les punks de Neurosis (qui seront à Villette Sonique pour les Parisiens) quoique… ce choix est […]

Et toi t'en penses quoi ?