Entretien avec The Shoes
Cette année, The Shoes vient à peine de sortir son premier album Crack My Bones – bourré de collaborations toutes plus classes les unes que les autres – qu’ils enchaînent : Printemps de Bourges, Eurocks, nommés au Prix Constantin, sélection FAIR… Le Transistor a rencontré Guillaume pour discuter de cette année. Un entretien garanti sans jeu de mot pourri sur les chaussures.
The Shoes
A la base, The Shoes est un duo de producteurs très demandé. “Toute la ‘carrière’ c’est qu’une suite de rebondissements, c’est un jeu de dominos. Tu fais un truc avec un mec un jour, ça te fait rencontrer un autre mec, qui te présente son manager… il faut juste savoir se laisser porter par les événements.”
The Shoes a donc produit l’album de Gaetan Roussel… “Nous on connaissait peu Louis Attaque, mais on a rencontré cette boîte qui nous a mis sur des projets. Et… c’est une des plus belles rencontres qu’on a faite dans la musique. Dans le sens où Gaetan Roussel est devenu un ami, c’est un mec génial. Et puis on vachement appris à son contact. Ca nous a ouvert les yeux… plutôt que d’avoir cet espère d’élitisme stupide.”
Mais aussi celui de Shakira ! “Nous y’a une donnée qui est indétrônable, c’est qu’il faut qu’on s’entende bien déjà avec la personne. Ca peut être un groupe de brit pop, ou Gaetan… Le style ne nous dérange pas du tout. Moi je suis pas du tout dans un snobisme musical, je déteste ça. Après y’a des projets dans lesquels tu mets plus d’affect que d’autres. Par exemple le projet Wood Kid c’est quelque chose qui nous tient réellement à coeur.”
Crack My Bones part dans tous les sens, probablement du fait des collaborations dont il est truffé. “Les artistes qui sont sur l’album, c’est uniquement des amis. Et c’est des gens qui en sont au même stade de leur carrière que nous. On voulait pas faire un album avec du name dropping dessus. A part Gonzales, ça a quand même été un album de potes. Je pense pas qu’en France y’ait beaucoup de gens qui connaissent Cock’n’BullKid. On cherchait pas du tout à faire un album de producteurs avec des featurings flashy.”
A noter que avant The Shoes, Guillaume et Benjamin opéraient, entre autres, sous le nom de The Film. “Ca s’est pas forcément très bien fini donc… C’est pour ça qu’on a changé de nom, on voulait faire table rase de tout ça…” Cette expérience a manqué de leur faire arrêter la musique. “A un moment on y a vraiment pensé. Ca nous a fait déménager, on a changé de ville… On a d’ailleurs pendant un an arrêté complètement, avant de reprendre un projet… qui s’est avéré au final devenir The Shoes.”
The Film était donc une belle défaite, qui les a dégoûtés de l’industrie de la musique. “On voulait tout arrêter, puis on s’est rendu compte que… quoi faire d’autre ? On fait ça depuis qu’on a quatorze ans.” Mais ils ont réussi à en tirer des enseignements. “Et puis finalement, on a aussi retrouvé de l’inspiration dans d’autres musiques, on a un peu changé notre façon d’écouter la musique, notre façon d’appréhender les choses. De plus faire tout par nous-mêmes, seulement à deux. Avant on était très centrés sur nous-mêmes. On a essayé d’ouvrir ma porte du studio pour accueillir plein de gens. On a retrouvé l’envie de mener un projet à bout.”
C’est pour cette raison, entre autres, qu’ils ont fait intervenir tous leurs amis pour ce premier opus. “Mais on a décidé de pousser au maximum par nous-mêmes dans un premier temps, puis on s’est rendu compte que c’était pas ça du tout. Donc on a été sonner à la porte de Lexxx. On le connaissait pas, c’est devenu un pote par la suite. En fait Lexxx connaissait très bien Esser… Londres, c’est grand mais c’est un peu comme à Reims, les gens se connaissent.” Lexxx est donc intervenu pour le mixage de Crack My Bones. “On voulait le faire nous deux au départ, et on en a été incapables. C’était pas bien ! Faire des choix pour ton propre projet, c’est pas la même chose que faire des choix pour d’autres. Quand tu travailles en production, tu as une vision d’ensemble… Je vois pas pourquoi les autres artistes feraient appel à des producteurs et pas nous. C’est que ça a une utilité.”
De leur côté, The Shoes est venu prêter main forte à Yuksek sur son dernier album. “En tant que co-producteur. Pour l’aider à faire quelques choix… C’était juste moi, mais quand y’a un de nous qui fait un truc de son côté, ça reste The Shoes en fait.” C’est comme ça qu’on apprend que les deux inséparables sont une entité à part entière. “Parce qu’on a toujours été ensemble. On a été dans quinze groupes, mais à chaque fois y’avait nous deux dedans. On a peut-être essayé de tout changer, mais à chaque fois il restait nous deux. On a fait plein de projets, et finalement The Shoes est celui qu’on a eu envie de pousser le plus loin. Parce que c’est vrai qu’on se lasse très très vite.”
Etant donné que tout roule pour The Shoes, on se demande ce que le FAIR peut leur apporter. “A un moment on s’est posé la question si on devait l’accepter ou pas. On se l’est vraiment posée, parce que c’est vrai qu’on a eu une belle année. On voulait pas voler la place à un autre groupe qui le méritait ou qui en avait besoin plus que nous. On s’est posé la question et en fait on savait même pas qu’on était inscrits. On savait pas trop comment gérer ça, puis on s’est retrouvés avec la sélection annoncée… Et quand on a vu que c’était annoncé partout, que c’était affiché… C’est comme ça…”
Réclame
Crack My Bones, le premier album de The Shoes est disponible chez Southern Fried Records.
The Shoes seront en concert le 9 novembre à la Cigale avec Esser en première partie !
Remerciements : Brigitte Batcave et Jour J (Prix Constantin)
Catégorie : A la une, Entretiens
Artiste(s) : The Shoes
Production(s) : Brigitte Batcave, Jour J
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