Entretien avec Shaka Ponk
Pour beaucoup, c’est par Bad Porn Movie Trax que tout a commencé… Et ce fut un choc ! A peine remis de nos émotions, de l’impact de leurs live, Shaka Ponk revient avec un nouvel album, The Geeks and The Jerkin Socks – avec en prime une chanson avec Bertrand Cantat. Ah ils sont forts ! Le Transistor a profité de leur passage aux Solidays pour tailler la bavette avec Frah et Samaha.
Shaka Ponk
Depuis qu’on les a quittés, il y a à peine un an, il y a eu quelques changements au sein du groupe, notamment l’apparition de Samaha sur scène. « On se rend pas compte des changements nous. Le fait que ce soit un collectif rend la structure plus fluide. On est vraiment beaucoup plus de personnes que ceux qui sont devant. C’est très instinctif. On est arrivés à une formule sur scène qui est celle qu’on voulait avoir depuis le début. C’est pas évident mais on y est. »
The Geeks and The Jerkin Socks a aussi un son moins fracassant que l’album précédent. « Cet album on l’a fait en tournée donc est peut-être un peu plus festif, un peu plus léger … C’est un autre cadre, les autres albums c’était un peu rats de laboratoires. Là c’était à peine sortis de scène on prenait les batteries… c’est ça qui doit ressortir aussi. Après on a rajouté du rétro, comme la pochette de l’album qui fait un peu vieille science fiction avec les yeux blancs… »Le titre fait d’ailleurs mélange de film de science fiction et délire adolescent. « On voulait l’appeler The galactics and the surfin jocks puis ça a dérivé via téléphone arabe en The Geeks and the Jerkin Socks, ce qui était encore plus rigolo et adapté à notre esprit geek. Du coup on s’est retrouvé avec une histoire de chaussette à branlette… On aime bien ce nom d’album et on le revendique bien ! »
Et chez Shaka Ponk, rien n’est réfléchi d’avance. « Musicalement parlant, on a tellement aucune méthode de rien, concernant le style de morceau, ce qu’on a fait avant, ce qu’on aimerait faire après, comment vont réagir les gens ou pas… C’est un peu l’anarchie totale ! » Ils admettent d’ailleurs que cette situation puisse être stressante pour le label. « L’album précédent ayant pas mal marché, on nous a demandé d’essayer de pas trop partir en sucette sur des délires comme on en a l’habitude. Mais c’est impossible, on peut pas faire ça. Du coup, on a essayé de faire notre truc en sachant que c’était un peu risqué. C’est un peu risqué parce qu’on touche un public un peu rock roots avec riff et tout ça, et puis là on avait envie de son fifties, electro wap doo wop… »
Frah reste confiant que le fan de Shaka Ponk est ouvert d’esprit. « Il est habitué à des morceaux assez différents sur un même album. Donc même quand on fait des trucs spé, s’il aime bien la fibre de base de Shaka… Bon on en a qui nous disent ‘Vous faites chier ! C’était plus rock l’autre’… Bon bah le prochain ce sera peut-être du trash metal ! Du coup on en perdra d’autres !! » Le mélange de style des albums se retrouve dans le public. « T’as les purs mecs de concerts, assez jeunes, qui se sautent dessus, t’as les mecs en costard qui trippent bien, y’en qui viennent avec leur fils ou leur fille parce qu’ils aiment bien tous les deux et du coup ils se regardent un peu en chiens de faïence parce que c’est la première fois qu’ils se retrouvent à un concert ensemble… C’est un tel éventail de gens différents, c’est rigolo ! De la scène, on a une vision qui est assez étonnante. »
Malgré tous ces changements, Goz est toujours fidèle au poste. « Avant il était sur le petit trampoline, maintenant il a un écran de 3 mètres sur 4 ! Il est de plain-pied, il peut danser avec nous ! Et puis y’a plein d’autres personnages 3D… On s’est lâchés sur la guest list virtuelle, c’est-à-dire qu’il y a plein de monstres, nous on s’éclate à faire ça. Ca apporte un truc… » Cette mise en scène a permis une rencontre étonnante. « L’autre soir à un festival, on jouait après Gaétan Roussel, et il est venu nous voir pour dire ‘Mais Putain les Gars, c’est quoi ce délire ?!’ Donc ça valait coup de sortir le matos pour nos personnages ! »
En parlant de rencontres, c’est un peu de cette manière que Bertrand Cantat s’est retrouvé à chanter sur ‘Palabra Mi Amor’. « Ca s’est fait tellement naturellement qu’on s’est pas posé plus de questions que ça. L’an dernier, ses potes faisaient la première partie de Shaka, et il est resté. Il nous a découvert et il est venu nous voir pour nous féliciter. Nous on était super contents, on est tous un peu fans à la base…
Frah : plutôt beaucoup même ! A la question « pourquoi vous chantez pas en Français ? » qu’on nous pose depuis sept ou huit ans, nous on répondait ‘Le jour où Cantat chantera avec nous, on le fera’… tellement on avait d’admiration pour ses textes. »
C’est tout de même un choix à assumer étant donné le contexte. « Nous on est super fiers parce qu’on a un grand respect pour le monsieur. Et le seul moment où on s’est dit que ça risquait de craindre un peu, c’est pas du tout par rapport à toutes les polémiques qui ne nous regardent pas et dans lesquelles on va pas s’engouffrer tellement ça serait réducteur de se permettre de parler de ces choses là – mais le seul petit hic, les gens attendent Bertrant Cantat dans Noir Désir, du coup on voulait pas décevoir avec notre Bertrand Cantat mélangé dans Shaka. On avait peur que certains fans de Noir Désir soit déçus parce qu’il revient encore une fois en duo. C’est la seule tâche noire dans le tableau, mais c’est une petite touche de noir dans une palette de couleur…
Samaha : tu parles de moi là ?
Frah : faut qu’on trouve une solution d’ailleurs Sam à ce niveau là
Samaha : faut qu’on me trouve un prénom… parce que touche de noir…
Frah : donc on revendique à 100% l’amitié qu’on a pour lui et puis l’admiration artistique…
Samaha : de toute façon, il en a besoin de chanter, c’est dans ses tripes.
Frah : il fait ce qu’il veut. Il part dans des projets artistiques qui le touchent, il se pose pas de questions, s’il a envie de revenir sur scène avec un projet perso – comme il est en train de le faire… Il souffre juste de la connerie de certaines personnes qui font des amalgames et qui bloquent l’avancée de certains projets, mais sinon il a besoin de personne pour enflammer la France entière avec son aura. »
Samaha : Il a pas besoin de nous, ça s’est fait, on s’entend bien et puis voilà.
Frah : On se sent bien, il écrit, on s’amuse, et ça donne ‘Palabra Mi Amor‘. »
En Bonus, la session P20RIS réalisée par Benjamin Lemaire :
Réclame
The Geeks and Jerkin Socks, le troisième album de Shaka Ponk, est déjà disponible chez Tot ou Tard. Shaka Ponk seront au Paleo festival, au Couvre Feu, à l’EMB de Sannois le 24 septembre et au Zénith de Paris le 25 novembre.
Lire le report de Shaka Ponk aux Solidays
Remerciements : Amélie (Tot ou Tard)
Catégorie : A la une, Entretiens
Artiste(s) : Shaka Ponk
Evenement(s) : Solidays
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