The Do
The Do revient enfin avec un très attendu deuxième album. Après une tournée aux Etats-Unis, et un voyage en Asie, Both Ways Open Jaws est très cosmopolite, à l’univers très imagé. Chaque chanson transporte dans un nouvel environnement, comparable à Londres et ses quartiers typiques et colorés : ‘Too Insistent‘ au marché de Portobello, ‘Bohemian Dances’ à Camden, ‘Slippery Slope’ à Brick Lane, le quartier indien, et ‘The Calendar‘, très Jane Austen pourrait rappeler le Kew Royal Botanic Garden… Rencontre avec Olivia et Dan, toute en sourires et en souvenirs. Avec la plume d’AnneCécile Kovalevsky pour saisir l’instant !
Pour Both Ways Open Jaws, Olivia et Dan se sont enfermés tous les deux dans un studio. « Ce temps là c’est que pour nous. Si tu penses au public, tu fais toujours des compromis, forcément. Les contraintes, c’est nous qui les mettons… Et on se lance plus des défis que des contraintes. » Cependant, ils sont conscient qu’à deux, ils risquent de se perdre. « On peut perdre parfois complètement nos repères mais heureusement qu’on a quelques oreilles fiables pour venir nous rassurer ou pour nous dire franchement quand ça va pas. » Mais ils écoutent très peu de gens. « On veut pas s’embrouiller plus qu’on est brouillés déjà. Parce que brouiller des œufs brouillés déjà ça devient compliqué. Mais on déjà brouillé quand on fait ce qu’on fait, on s’embrouille et on brouille les pistes, et ainsi de suite… »
Both Ways Open Jaws est un album très inspirant et donc, très inspiré. « On la cherche pas l’inspiration. Elle vient… mais il faut aussi la provoquer un peu… après il faut avoir confiance en son sens artistique et aller pousser des portes qu’on ose pas ouvrir. C’est pourquoi on veut être que tous les deux, parce qu’on a pas peur du ridicule en studio, on a pas peur de se faire peur et de se surprendre, que ce soit nul ou que ce soit magnifique. » C’est dans ces moment d’intimité que l’inspiration arrive. Dan raconte comment est née ‘Dust It Off’. « On s’est retrouvés fin de journée, crevés, on avait fini d’enregistrer un morceau, et Olivia est allée au piano, comme ça, alors qu’on allait partir, et hop elle a commencé à faire ce truc. On a refermé la porte, je me suis mis à côté d’elle et on a écrit ce morceau en l’espace d’une heure. Je pense que c’est arrivé parce qu’on s’est lâchés. On a inconsciemment allumé quelque chose… »
Olivia : « Y’a aussi des choses concrètes qui peuvent provoquer une chanson… Dust It Off, on l’a écrite à la veille de notre départ pour le Vietnam. On imaginait plein de choses et pour moi c’est notre chanson vietnamienne. Pas mal de chansons naissent aussi comme ça, dans l’attente de quelque chose, dans la projection… »
Dan : « Mais surtout ça vient quand y’a plus de pression, quand on se sent bien. C’est de la magie vraiment tout ça… Et après, comme dirait, René Char : c’est de la magie dont on a besoin, faisons-là. »
Olivia utilise l’écriture comme une sorte d’exutoire. « Je pense qu’on exorcise toujours quelque chose. Il y a toujours cette recherche dans l’art qui est très forte. S’il y a une douleur quelque part, une fois qu’on la transforme en une œuvre d’art, c’est comme si elle était sortie de nous. Moi en tous cas, à chaque fois je me sens un peu plus guérie, même si ça dure pas longtemps… » Et le pouvoir de cette guérison peut être démultiplié une fois sur scène, comme sur la viscérale ‘Gonna Be Sick‘. « Pendant la dernière tournée américaine, à chaque fois que je la jouais, elle me mettait en transe. Comme une bascule en fait et j’atteignais un petit au-delà. Maintenant sur scène, je joue beaucoup moins de guitare dont du coup je dispose de tout mon corps pour ressentir tout ce qui se passe, et j’ai besoin de chanter et de bouger. »
Malgré tout, The Do attache une importance toute particulière au second degré. Dan explique. « Le second degré c’est surtout la capacité de s’ouvrir des portes, la capacité de ne pas avoir peur du ridicule. Quand y’a un son qui est un peu dissonant, comme un jeu de casserole, ou comme quand on tape sur un instrument qui n’en est pas un, c’est forcément un peu d’humour, un peu de deuxième degré, juste de distance. »
Cette approche ludique de la composition est essentielle.« On exorcise nos peines pour pouvoir sentir la joie… Pendant les répétitions, on était dans un studio et il y avait des Africains qui faisaient des séances comme ça d’exorcisme. C’est incroyable, parce qu’ils chantent, ils dansent… et comme on exorcise ses démons, ils ouvraient la porte et faisaient sortir les démons avec un grand torchon. Et finalement ils étaient là toujours quand même à chanter, et ils sortaient ils étaient habillés en blanc, ils avaient le sourire. On peut exorciser et être heureux. C’est très fort comme image. »
Olivia : « Mais on avait peur qu’ils envoient les démons vers nous ! »
Leur voyage au Vietnam leur a donné l’occasion d’être témoin d’un rituel qui les a beaucoup marqués. « Ils brûlaient des papiers en forme de voiture, de cheval… mais des papiers très très beaux, de toutes les couleurs. C’est de l’exorcisme aussi, en fait ils offraient des cadeaux aux morts. Juste cette image… Je pense qu’on est entre ce papier qui est très beau, très coloré, et finalement très enfantin, parce que c’est des objets très basiques, qu’on donne au feu… au gens que tu as perdus, et ça s’envole. Et pour moi c’est du deuxième degré, c’est du décalage… il reste une distance de la mort, d’avoir ces objets très enfantins… »
Après toutes ces confidences, peut-être se livreront-ils sur l’énigmne du titre de l’album, Both Ways Open Jaws. « C’est une formule secrète. Répète ça 17 fois dans ton lit tout nu, et tu verras il se passera un truc… »
Réclame
Both Ways Open Jaws est paru le 7 mars chez Cinq7
The Do seront en concert le 9 et le 10 mars au Trianon et le 14 mars à la Défense au Magic Mirror pour le festival Chorus.
Remerciements : Pauline (Cinq7)
Catégorie : A la une, Albums, Entretiens
Artiste(s) : The Do
Production(s) : Cinq7
RT @le_transistor: [Article] The Do – http://www.letransistor.com/5109-entreti…
Both Ways open Jaws RT @le_transistor [Interview] The Do – http://www.letransistor.com/5109-entreti…
[…] on se console de pas avoir d’invitations pour la soirée privée Deezer Offline avec The Do (en interview et en live avec photos). Pour les incontournables de la scène française, les Têtes Raides sont […]
Vraiment tres décue de l’album et du concert. Ce n’est pas a la hauteur des critiques, alors rendrez l’argent au label et soyez objectif : c’est creux , juste un enieme groupe marketing de bobos.
Alors que moi j’ai préféré cet album au premier… comme quoi ! 🙂
Sandra, tu devrais écouter l’album plusieurs fois. Je suis un grand fan du groupe et j’ai moi même eu du mal avec le dernier album. Prends un casque, et écoute le en détail.
[…] choix : The Do (en concert et en interview), Lise, Mariama, Severin (en interview), Kaolin, Aaron (photos et interview), Gush (en session et […]
[…] Comme il nous l’a confié en interview, le duo a clairement une approche ludique de la musique et s’amuse à teinter son set de références circassiennes en hommage au chapiteau qui les accueille. Sur scène, ils sont maintenant six, libérant Olivia de sa guitare encombrante, et lui permettant de laisser libre cours à une chorégraphie ensorcelée. Elle ressemble à une poupée dans sa robe passée – avec des chaussures faites pour marcher sur la lune, car la tête constamment dans les étoiles, elle risquerait de s’envoler. […]
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