Rodrigo y Gabriela au Zénith
C’est un Zénith comble qui s’apprête a accueillir Le duo flamenco rock du moment, Rodrigo y Gabriela. C’est le weekend et on se presse de se détendre de peur de ne pouvoir en profiter. Sous le soleil hispanique du Zénith, une promesse de chaleur pour des parisiens emberlificotés de mailles, bonnets et gilets.
Wallis Bird
Pourtant à l’intérieur on sent une hausse des températures ? Wallis Bird enflamme bel et bien le Zénith. Une énigme quand on découvre finalement ce petit bout de femme en train d’essayer de se démener seule avec sa guitare récalcitrante. C’est brut, c’est faux, c’est rustique, énergique. Une bonne grosse soirée d’après France-Irlande dans un pub de Dublin… au Zénith. Véritable pile électrique, Wallis Bird martèle son univers à grand coups de sabots et de médiators, trois guitares succomberont ainsi à ses assauts non sans avoir poussé avant de longs riffs d’agonie et quelques cordes au suicide. Non dénuée d’humour, la jeune femme rebondit sur son apocalypse scénique pour mieux faire participer la salle. Un masochisme qui paye : un changement de guitare devient break d’applaudissements.
Rodrigo y Gabriela
Ouvrant comme traditionnellement sur une intro métal ponctuée par Tool, les deux guitarillheros font leur entrée et exécutent sans plus attendre ‘11 :11’, leur titre hommage à Pink Floyd, dans un silence de cathédrale. Un seul titre et déjà la dextérité du duo laisserait sans voix ?! Heureusement, les acclamations, elles, ne se font pas attendre et c’est sur la rythmique des mains d’un Zénith d’ores et déjà conquis que le duo entame ‘Hanuman’, titre quant à lui dédié au guitar hero Carlos Santana.
Seuls en devant de scène entourés d’un décor ultra-minimaliste et d’un écran géant alternant images psychés et rétroprojection de scène, les deux petits lutins mexicains ne rechignent pas à la débauche d’énergie. Qu’elle parait vaste cette scène quand le spectacle n’est qu’a deux. Paradoxalement, il paraîtrait difficile de caser ne serait-ce qu’un backing band en rab’, tant l’espace sonore est occupé par l’exubérance rythmique de Gabriela. Candidate à d’irrépressibles et incessantes tendinites, la jeune Mexicaine a une profondeur d’interprétation inouïe. Elle frotte, gratte, tape, caresse, martèle, on en viendrait presque a se demander qui est le type qui joue de la grosse caisse en coulisses. C’est que sans aller jusqu’à en faire les virtuoses du genre, Rodrigo y Gabriela ont un univers d’une richesse technique impressionnante soutenu par un jeu d’une incroyable précision.
Fans de métal – ils ont d’ailleurs fait leur gammes dans le combo heavy Tierra Acida – mais aussi de jazz, de flamenco, de rock, de blues, Rodrigo y Gabriela s’offrent une grande liberté de styles. Le duo qui avait déjà marqué les esprits en reprenant ‘Orion’ de Metallica et ‘Stairway to Heaven’ de Led Zeppelin sur son premier opus, aime à explorer les genres et sortir des carcans. En témoigne leur dernier album 11 :11, dont chacun des titres est un petit clin d’œil au maître d’un genre, et les différents guests de renom qui aiment à monter sur scène avec eux le temps d’un titre. Al di Meola en 2009, c’est Alex Skolnick, disciple de Joe Satriani et ancien guitariste du groupe de trash metal Testament, qui bénéficie du happening parisien de ce soir. Une jam session aux allures de master class sur laquelle Rodrigo rebondit en enchaînant les riffs de ‘Seek & Destroy’ de Metallica, ‘Raining Blood’ de Slayer et ‘Cowboys from Hell’ de Pantera. Dans la salle, on saute, on danse, on sourit, une chaleur hispanique règne définitivement sur le Zénith. Tout le monde se laisse entraîner par les rythmes frénétiques des deux guitaristes sur ressorts. Trois tendinites et deux guitares elbow plus tard, Rodrigo y Gabriela saluent définitivement la salle sous les ovations d’une foule conquise; parée à affronter le froid de novembre le cœur chauffé de plaisir et des rythmes ensoleillés plein la tête.
Réclame
Rodrigo y Gabriela seront le 1er Décembre au Trianon, Paris.
Remerciements : Matthias (Because)
Catégorie : Concerts
Artiste(s) : Rodrigo y Gabriela, Wallis Bird
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