


Le singer-songwriter Adrian Crowley était de passage en France pour présenter son dixième album Measure of Joy. C’est dans l’intimité de la salle de la Boule Noire que l’Irlandais a livré ses compositions folk. En première partie la musicienne anglo-libanaise Nadine Khouri, à la voix de velours, qui le rejoindra sur scène pour quelques morceaux.
Seul, sous un projecteur rouge, Adrian Crowley démarre son set avec ‘The Trembling Cup’. S’il a une voix grave capable de percer les brouhahas les plus tenaces, ce soir, le silence s’impose de lui-même : le public est captivé. Et son accent irlandais renforce l’aspect brut et sincère de ses textes.
« If I cover up my eyes, I’m not alone », murmure-t-il sur une mélodie lente et feutrée. Chaque titre est une histoire, chaque note une respiration. L’univers narratif qu’il tisse se déploie avec ‘Lost at Last’, pour laquelle Nadine Khouri l’accompagne. L’ombre d’un jeune Leonard Cohen plane sur leur interprétation…
Avec ‘Brother Was A Runaway’, Adrian Crowley plonge dans des souvenirs douloureux : « I didn’t realise when he said goodbye, he meant goodbye for good. » L’émotion est palpable, le public retient son souffle. Il enchaîne avec ‘Measure of Joy’, plus enlevée, non sans quelques anecdotes sur un mellotron apparemment capricieux. La salle sourit, suspendue à ses lèvres.
Après un passage sombre sur ‘Echoes’, il se fait plus léger sur ‘Swimming in the Quarry’, remerciant au passage son nouveau label, Valley of Eyes Records, et le félicitant de la sortie de son tout premier disque. Le set s’achève sur ‘A Cherry Blossom Soft Confetti’, où il confie, timidement: « It’s really been a pleasure. »
Pour le rappel, l’artiste livre une version habitée de ‘Northbound Stowaway’. Dans l’assemblée, Bertrand Belin, conquis, glisse qu’Adrian Crowley est un chimiste. Une alchimie parfaite entre mélancolie et élégance, qui laisse une empreinte durable bien après les dernières notes.
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