Mogwai au Casino de Paris

En 2021, Mogwai avait marqué les esprits avec As the Love Continues, un dixième album impeccable, nommé au prestigieux Mercury Prize. Pour garder le rythme, le groupe écossais est revenu en début d’année avec The Bad Fire (c’est le terme employé pour évoquer les enfers dans les Highlands), qu’il venait défendre au Casino de Paris.

Mogwai

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Tous les fans de post-rock se sont donnés rendez-vous, la salle affiche complet. Humblement, le groupe arrive sur scène et lance un “We’re Mogwai from Scotland. It’s good to be back” avant de se lancer dans ‘Got Gets You Back’, un brin méditatif, parfait pour se délasser après une journée de travail, et se plonger dans leur nouvel album.

Avec ‘Hi Chaos’, Mogwai monte en intensité. “Merci beaucoup, thank you so much”, glisse Stuart Braithwaite, casquette vissée sur la tête et allure d’éternel ado, entre deux nappes sonores. Chaque morceau est une petite épopée en soi, avec une ascension que l’on suit sans savoir où elle nous mènera, et quelle sera la vue ou l’issue.

Dès les premières notes de ‘I’m Jim Morrison, I’m Dead’, paru il y a plus de quinze ans sur The Hawk Is Howling, la foule réagit au quart de tour. La montée est lente, comme si tout le monde retenait son souffle. Même Stuart ne tient plus en place et se met à sauter sur place frénétiquement.

If You Find This World Bad, You Should See Some of the Others’ (titre à rallonge tiré d’un discours de Philip K. Dick.) s’étire dans un motif lancinant avant de partir dans une déflagration sonore libératrice. Les tubes lumineux, avant de se muer en stroboscope, passe un instant par les couleurs du rainbow flag. Puis pour remercier le public de son attention pour le dernier album, Mogwai revient sur ‘Kids Will Be Skeletons’, paru sur Happy Songs for Happy People en 2003, qui paraît presque pop dans ce contexte.

La tension se relâche sur ‘What Kind of Mix Is This?’, car l’intro est ratée, le groupe doit recommencer. “Live music everyone”, lance Stuart Braithwaite en guise d’excuse amusée. Après le très lourd ‘Drive the Nail’, on bascule dans un son plus aérien avec ‘Pale Vegan Hip Pain’, plus rêveur. L’effet vocoder sur ‘2 Rights Make 1 Wrong’ accentue encore cette sensation d’irréel. Nous sommes dans une bulle hors du temps.

L’intro infinie de ‘Every Country’s Sun’ laisse sa place à ‘We’re No Here’ pour que le public puisse headbanger à souhait, tandis que les amplis et pédales d’effets sont malmenés jusqu’à la dernière seconde. Le set se finit très abruptement sur ‘Lion Rumpus’, et les fans s’inquiètent d’un rappel qui tarde à arriver.

Mogwai revient pour un unique morceau ‘My Father, My King’, pièce monumentale aux accents orientaux, véritable hommage au père de Stuart Braithwaite. Un écho évident à son autobiographie Spaceships Over Glasgow: Mogwai, Mayhem and Misspent Youth, écrite suite à son décès…

Un rappel de vingt minutes pour une conclusion épique. Et s’il y a une leçon à retenir de ce concert c’est que Mogwai, ça s’écoute fort.

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Catégorie : A la une, Concerts
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