Arno au Café de la Danse
Après une pause sombre et sobre sur Brussld, Arno revient en force avec Future Vintage. La pochette, un peu surréaliste, laisse un instant hésitant. Dès la première écoute, c’est la débandade, mais le Flamand n’a pas changé : avec sa franchise déroutante, son humour quelque peu direct, et sa voix brisée qui étrangement rassure. Pour présenter son douzième album solo, Arno remplissait trois Café de la Danse, avant de s’attaquer à l’Olympia au printemps prochain.
Arno
A 20h pétantes, les foudres se déclenchent. Arno, n’y allant pas par quatre chemins, se lance dans ‘We Want More’. En décor, on reconnaît l’homme au sac en papier sur la tête du clip ‘Show of Life’, qui clame à la manière de Magritte : « Ceci n’est pas Arno ». Pour remercier ses fans d’être venus si nombreux, l’artiste enchaîne avec ‘Fantastique’ et déterre même ‘Que Pasa’ de TC Matic. La foule est ravie, il peut donc s’accorder un moment pour souffler avec ‘Elle Pense Quand Elle Danse’, une chanson écrite sur l’ex-fiancée de son fils « Il était pas dans la merde ! mais il est maintenant avec une autre : il est guéri… pour le moment ».
Entre les morceaux, Arno aime bien discuter avec le public, lui raconter comment les chansons sont nées. C’est une conversation épiée à la terrasse d’un café bruxellois qui lui a donné l’idée de ‘Dis Pas Ca à Ma Femme’. C’est après avoir gobé une pilule ramenée d’Amsterdam, en plein trip sur son plat de moules, que lui est venu l’idée de reprendre la chanson ‘Comme à Ostende’ de Léo Ferré.
Arno sait amuser la galerie, mais il sait aussi aborder les sujets sérieux d’un air nonchalant. Pour introduire ‘I Don’t Believe’, il rappelle que dans son pays, 45% de la population vote pour l’extrême droite… Il arrive même à soulever la douloureuse polémique du mariage homo en présentant ses musiciens : « Il fera comme tout le monde, il viendra en Belgique. T’inquiète, on a de l’eau chaude chez nous aussi. »
C’est exactement ce qu’on recherche chez lui : cette remarque qui touche sa cible sans avoir besoin de provoquer. C’est aussi cette habilité de faire rire et pleurer à la fois, surtout quand il parle des femmes de sa vie, sa grand-mère ‘Lola’ avec ses roberts comme des bulldozers, ou sa mère qu’il traite d’allumeuse et d’emmerdeuse dans ‘Dans les yeux de ma mère’. C’est un Arno poignant qui s’arrache le micro des lèvres pour éviter de déverser ses tripes sur ‘Black Dog Day’, admettant qu’il ne peut survivre sans son amour. Alors que la minute d’avant, tout le monde était en train de danser sur ‘Je Veux Nager’, la foule se sent soudainement prête à ruer dans les brancards au son de ‘With You’.
Cette rage est toujours présente sur Future Vintage avec ‘Die Lie’, ses vérités sur l’homme sont toujours aliénantes comme sur ‘Quand les Bonbons Parlent’, son humour fait toujours chanter avec ‘Show Of Life’. Et pour prouver qu’il est toujours le même, il revisite son ‘Oh La La’ des débuts. Pour finir le concert en beauté, Arno offre ‘Putain Putain’ qu’il commente d’un « On est moche mais on s’amuse ! ». Et après presque deux heures de show, il reviendra pour une dernière ‘Vive Ma Liberté’ ; mais le public continuera à l’acclamer bien après que les lumières se rallument.
Catégorie : Concerts
Artiste(s) : Arno
Salle(s) : Café de la Danse
Ville(s) : Paris
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