Myele Manzanza et Monsieur MÂLÂ au New Morning
Une fois n’est pas coutume, Le Transistor couvre un concert de jazz. La raison de ce choix, c’est Myle Manzanza, un batteur hors pair. Né en Nouvelle-Zélande, le compositeur a grandi au son des rythmes afrobeat de son père, Sam Manzanza. Ses performances sont exaltantes en vidéo, il fallait donc le voir sur scène. En première partie, c’est dans la bonne humeur que la bande de Monsieur MÂLÂ a chauffé la salle.
Monsieur MÂLÂ
Sur la scène, c’est une bande dépareillée qui se présente : chaque musicien a son style, et, certains plus que d’autres. Tous rivalisent d’ingéniosité et de créativité pour composer des morceaux qui emportent le public.
En règle générale, les références partent dans tous les sens. Après le violon et le saxophone, un cor anglais fait son apparition, un instrument qui a manifestement bien inspiré le groupe. Puis le bassiste Swaeli Mbappé, originaire du Cameroun, va rendre hommage à Manu Dibango, avec son morceau Koss 5.
Par moment, on a d’ailleurs l’impression qu’ils sont encore en pleine séance d’improvisation, avec des notes qui ne veulent pas rentrer dans le rang. Mais c’est justement ce qui donne ce côté familial, accessible, agréable à leur concert.
Monsieur M L arrive à préparer l’auditoire, venant presque chercher chaque spectateur par la main, avec une belle intensité. C’est très impressionnant car dans la salle nous nous sentons tous connectés, nous faisons tous à cet instant partie de la même famille.
A la fin du set, tout le monde chantonne la ritournelle apprise en chœur sur le dernier morceau. Le bassiste a bien précisé à plusieurs reprises que le concert n’est pas fini et que la tête d’affiche vaut le détour, et pourtant la salle va quelque peu se vider.
Myele Manzanza
On est ici en présence d’un grand, très grand musicien. Myele Manzanza ne joue pas de la batterie, il la vit, il est à l’écoute de chacun des son qu’elle produit, se réjouit de la sentir vibrer. Le public est tout d’abord déstabilisé, car on passe ici à un niveau supérieur de manière assez brutale. Les compositions sont élégantes, brodées, léchées. Myele Manzanza est un virtuose, on est suspendu à ses baguettes !
A la basse, Swaeli Mbappé, qui enchaîne les deux sets, est manifestement fier d’être choisi pour accompagner Lewis Moody et surtout, Myele Manzanza. Les ambiances se succèdent, toutes aussi enveloppantes les unes que les autres. Le batteur part sur un morceau inspiré de Theo Parrish, et nous voilà transporté dans un club de Detroit, berceau de la techno. Un grand moment.
Et pour couronner le tout, Rosie Frater-Taylor qui la veille jouait au Duc des Lombards, fait son apparition. Sa guitare bien agrippée, elle monte sur scène pour interpréter un morceau composé avec Myele Manzanza. Une voix sensuelle nous raconte les désillusions apportées par sa dernière relation amoureuse et nous brise un peu le cœur au passage.
C’est un set sans aucune fausse note, car Myele Manzanza est un monstre de précision : du grand art. Et pourtant le musicien se raconte, donne son opinion, explique qu’il a récemment déménagé à Londres et dédié à cette ville son dernier volet de Crisis & Opportunities. Après le set, le compositeur se tient à côté de son manager pour signer des vinyles, et échanger avec les gens venus le voir. C’est important pour lui, car comme il l’a précisé lors de son set, il faut soutenir la musique live.
Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : Monsieur MÂLÂ, Myele Manzanza
Salle(s) : New Morning
Production(s) : DeepMatter
Ville(s) : Paris
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