Fenne Lily – Breach

Intimiste, touchant, et surtout solaire sur des sujets qui paraissent difficile, Fenne Lily nous happe dans son monde avec son album, Breach. Après un premier album On Hold, qui lui permit de tourner avec Andy Shauf, elle signe avec Dead Oceans et nous livre ses pensées suite à une tournée européenne. Quand elle se retrouve enfin seule, et à l’aise avec elle-même. Fenne Lily a beaucoup à nous apprendre.

Fenne Lily

“To be a woman”, c’est comme ça que Breach commence… sous les nappes éthérées, on ne sait trop bien si elle nous demande de ne pas avoir peur d’elle ou peur d’être une femme. En tout cas, ça nous parle. Puis ‘Alapathy’ rentre dans le vif du sujet, ou du moins du rythme. On replonge alors avec ‘Berlin’ dans une douceur, mais dure, qui nous parle de sirènes, de saignements, “And it’s not hard to be alone anymore”. Intrigué, on n’a qu’une envie c’est de l’écouter, de se poser avec elle et qu’elle nous raconte sa vie, qui paraît assez folle.

Déjà, quand elle était enfant, ses parents l’ont emmenée en tour du monde en bus, donc elle avait le droit à l’école à la maison, avec à la clé, une large collection de vinyles. C’est Nick Drake, Joni Mitchell et Feist qui l’ont poussée à s’essayer à la guitare. Sans se douter que ce serait Brian Deck et Steve Albini qui se pencheraient un jour sur sa prose pour l’aider à lui faire prendre forme. Et comme Brian Deck a bossé avec Iron & Wine et Counting Crows, il plane sur Breach une certaine émotion 90s.

Breach est un album sur la solitude, pour comprendre la différence entre être seule et se sentir seule. “J’ai réalisé que je n’avais pas besoin de me focaliser sur des relations pour avoir l’impression d’avoir quelque chose à raconter” Fenne Lily parle d’elle, elle arrive à poser des mots sur ses sentiments, et c’est ça qui est le plus désarmant. Nous avons même le droit à ses babillements qui remontent à 1998, donc quand elle avait à peine un an ! .

Si Fenne Lily s’est apprivoisée, ça n’a pas toujours été une partie de plaisir… Comme le prouve ‘I Used To Hate My Body Now I Hate You’. Pour l’artiste, qui a tenté différents traitements – pour finir par se tourner vers la weed pour éteindre son cerveau, cet album lui a permis de réaliser qu’elle était bien plus stable émotionnellement que ce qu’elle pensait, malgré des hauts et des bas. Au final, elle a l’air d’aller bien : ‘I’m not afraid to die’, nous confie-t-elle dans ‘Someone Else’s Tree’.

Réclame

Breach, le deuxième album de Fenne Lily, est paru chez Dead Oceans


Remerciements : Agnieszka Gérard

Catégorie : A la une, Albums
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