Nick Hornby – Juliet, Naked
Tout a commencé par une chronique de Juliet, Naked sur Playlist Society. Pour ne pas me gâcher le plaisir, je décide de finir le livre avant de lire la critique. J’ai tourné la dernière page, et rien ne m’est passé par l’esprit, je n’en pensais rien – c’est peu commun. C’est en lisant le billet sur Playlist Society que je me suis retrouvée avec beaucoup à dire sur le sujet. Attention à ceux qui ne l’ont pas encore lu, je dévoile beaucoup de l’intrigue histoire.
Nick Hornby, c’est généralement inégal. Si High Fidelity est un régal, 31 Songs m’a fait bailler (comme l’explique Playlist Society, on en a tous rêvé, Hornby l’a fait, il l’a foiré), A Long Way Down m’a laissée perplexe, j’ai préféré l’adaptation cinématographique au roman pour About a Boy, j’ai peiné à finir How to Be Good, Fever Pitch m’est tombé des mains… mais j’ai adoré Slam. Je crois que j’ai plus ou moins a fait le tour.
Quant à Juliet, Naked… Au début, ça m’a plu cette histoire de critique de critique, ces gens qui décortiquent un album au point d’en perdre de vue le but premier : le plaisir de la musique. Ce côté ‘Smart critiques, Stupid creates’.
Puis j’ai aimé ce parallèle entre le critique imbu de sa personne qui sait mieux que sa compagne, parce que lui il a tout étudié à ce sujet et le musicien imbu de sa personne qui hait son public pour aimer ce qu’il a composé… Le premier est tellement intelligent qu’il réfute les pertinentes interprétations des amateurs, le deuxième est tellement intelligent qu’il sait que ce qu’il a écrit est de la daube. Les deux sont couillons, en fait.
Et en trame de fond, Hornby en profite pour glisser cette observation de l’évolution des mœurs : les rencontres sur Internet et surtout l’écoute de la musique ! Toute ces description de la vie des forums, la surprise liée à encodage des titres, tous ces rites qui ont changé depuis ce fameux disquaire de High Fidelity en somme…
Mais tout a été ruiné par l’improbabilité de l’artiste qui ‘comme par hasard’ contacte la copine de l’expert, qui ‘comme par hasard’ est de passage sur l’Angleterre, ‘comme par hasard’ il vient de rompre, ‘comme par hasard’ ils se plaisent… Et puis je me dis que sans ces ‘comme par hasard’, il n’y aurait pas d’histoire.
Sauf qu’à cela s’ajoute l’improbabilité du forum à la place du blog (comme l’a si bien fait remarquer Playlist Society) et puis on se dit que Duncan est vieux, s’il s’extasie encore sur iTunes, il est loin du WordPress… Il y a aussi l’improbabilité de l’attaché de presse très empressé “Et j’ai pensé que vous devriez être l’un des premiers à l’écouter” (comme Playlist Society, je me suis demandé comment Hornby a pu rencontrer notre Damien Capitan national), et puis on se dit que Duncan est un universitaire chercheur avéré sur la question de Tucker Crowe, pas un ‘vulgaire blogueur’…
Ca fait beaucoup d’improbabilités quand même au final. Et ces improbabilités agacent…
Et pour couronner le tout, le gnan-gnan de cette scène complètement ratée (je pensais que c’était moi qui étais passé à côté de la scène, mais Playlist Society a confirmé mes doutes : c’est Nick Hornby qui est passé à côté). La scène de la rencontre est fade, plate, alors que Duncan rencontre enfin son idole après 20 ans à l’avoir analysé sous toutes les coutures… Cela dit, on est souvent déçu quand on rencontre une idole, non ? Il est comme nous au final, une réelle dégringolade de piédestal… Mais la cerise confite sur le sundae chocolat écœurant à souhait, c’est l’artiste, touché, qui se voit enfin au travers du regard que lui porte le représentant de ceux qu’il a toujours méprisés et qui se remet en question … C’en est trop. N’en jetez plus… Là c’est gâché.
Malgré tout, dès que le prochain Nick Hornby sort, je me ruerai chez WHSmith pour l’acheter, comme tous les autres.
Et je suis sûre qu’ils vont en faire un film.
Remerciements : Benjamin (Playlist Society)
Catégorie : (re)Découvertes
Artiste(s) : Nick Hornby
RT @le_transistor: [Article] Nick Hornby – Juliet, Naked – http://www.letransistor.com/2324-decouve…
[…] This post was mentioned on Twitter by Agnès Bayou and Agnès Bayou, Le Transistor. Le Transistor said: [Article] Nick Hornby – Juliet, Naked – http://bit.ly/a4dDE8 […]
C’est vrai que les deux sont couillons, et de là découle un peu la déception de Juliet, Naked. Couillons, pas dans le sens bête, mais dans le sens extrême, des personnages couillons dans lesquels on lit comme dans un livre ouvert.
Nos points de vue convergent en tout cas. Merci pour cette critique “en réponse” et pour les liens !:)
oui, Hornby ne se foule pas et joue sur des stéréotypes… je suis (encore) entièrement d’accord avec toi, et ça commence à m’agacer d’ailleurs ! 🙂
Et toi t'en penses quoi ?
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