Pitchfork Music Festival – The Blaze, Loyle Carner et Jacques

Dernier jour du Pitchfork Music festival. Pendant trois jours, Le Transistor a bien arpenté la Grande halle dans tous les sens, et est prêt pour le grand final. Ce qu’on a retenu de cette dernière soirée : le jazz surprenant de Tom Misch, le rap généreux de Loyle Carner, la grande star du moment Jacques et une confirmation de claque electro avec The Blaze.

Tom Misch

Le début du set de Tom Misch se fait jazz mais un peu mou, aussi la tentation est grande de se poser pour économiser ses forces. Mais lorsque le Britannique lâche son single ‘South of The River’, on commence à se laisser gagner par son funk. Petit à petit, les morceaux se font de plus en plus dansants, pour finalement réussir à faire bouger la foule ! Presque un exploit après trois jours de festival intenses. Pour finir en beauté sur ‘Watch Me Dance’. Dommage que Loyle Carner ne l’ait pas rejoint pour leur featuring sur ‘Crazy Dream’.

Loyle Carner

On rentre désormais dans le vif du sujet, car l’heure n’est plus à la découverte surprenante : ici, les fans sont venus voir la nouvelle sensation du rap britannique. Britannique ça se sent, car il s’est floqué son propre maillot de foot XXL pour le coller en fond de scène. Pour son DJ, c’est lampe pour déco feutrée, avec même une plante verte pour la déco. Dans cette ambiance classieuse, Loyle Carner débarque et annonce qu’il attend cette date avec impatience.

Entre deux morceaux, le rappeur se paie de jolis slams, fait sortir son meilleur potes de derrière les machines pour un duo de rap, et nous raconte tout l’amour et le respect qu’il porte à sa maman. Puis il se casse en petit freestyle bien ficelé, avant de remercier chaleureusement le public d’être venu aussi nombreux. Bref, Loyle Carner a trop la classe.

Jacques

Tout le monde l’annonce comme le messie de la musique électronique française, alors forcément, Le Transistor s’en voulait de pas avoir croisé son chemin plus tôt. Or, on se retrouve dans un méandre de rythmiques, dans tous les sens, assailli de sons qui viennent de toutes parts… Mais le public réagit, ce qui est assez rare dans ce festival. Jacques cherche des influences orientales puis part en boucles techno plus violentes, bien répétitives. Jacques chante aussi, enfin… Mais au final il ne se passe pas grand chose. Le jeune homme n’interagit pas si ce n’est pour nous expliquer avec une pointe de condescendance du haut de son escabeau qu’il a trop de chance d’avoir visité tous les pays représentés par cette forêt de drapeaux. Et puis il se casse, l’air de rien, sur un vague à plus. Fallait pas se déranger.

The Blaze

Dès le début du set, le son de The Blaze tabasse, mais avec une certaine délicatesse. Rapidement le public se retrouve donc happé, hypnotisé par le gros cube luminescent. Etrangement, il y a comme une sensualité qui se dégage de leurs compositions, et parfois quelque chose de naïf, ce qui pour le coup nous prend à dépourvu. Une fois la foule bien accrochée, le duo passe la troisième vitesse, et commence à s’agiter derrière ses consoles. Et voilà tout le monde à fond sur fond couleurs abstraites ou de voiture qui crame lentement, en douceur.

Le single, ‘Territory‘, dont le clip a marqué les esprits, arrive, et délasse, repose, détend. Sans trop comprendre comment, The Blaze rassure, avec des arrêts suivis de reprises inattendues même si prévisible. Et nous quitte, nous laissant sur une note positive, d’ouverture, prêts à affronter le monde sereinement.


Remerciements : Jean et Pauline [La Cadence]

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