Wand et Pogo Car Crash Control à la Maroquinerie

En rock garage psyché, Ty Segall a toujours le nez creux. Que ce soit sur ses différents labels ou en tournée avec ses Muggers, on retrouve souvent à ses côtés le leader de Wand : Cory Hanson, qui commence lui aussi à avoir moult projets. En trois ans, Wand a déjà sorti trois albums et bourlingué un peu partout. En avant première du Winter Camp festival, les Californiens étaient de retour à Paris, dans une Maroquinerie surchauffée par les Thee Oh Sees de Seine et Marne, les très actifs Pogo Car Crash Control.

Pogo Car Crash Control

On commence à les voir de plus en plus sur les scènes françaises et on a gardé un bon souvenir de leur set du MaMA. Leurs prestations enflammées sont associées à des titres dont les poétiques paroles commencent à leur assurer une réputation pas usurpée. Entre ‘Je suis crétin‘ et ‘Ta gueule et crève !‘ en final, leurs diverses odes rendent hommage au meilleur du garage punk noisy hurlé en français.

En ce début de soirée, la fosse n’est pas des plus compacte, mais mené par un chanteur angoissant et surexcité, ça n’empêche pas le jeune groupe de sauter dans chaque recoin, headbanger en tirant la langue, tchatcher le public… Bref, ils ont sué tout ce qu’ils pouvaient et récolté une belle ovation.

Wand

Avec Wand on est déboussolés, surtout car Cory Hanson n’a pas la tête de l’emploi, avec son look ’employé de bureau’ et ses manières posées, qui détonnent un peu dans cet univers habituellement déglingué. En gros, le mec est presque classe, et physiquement on dirait le petit frère de Mark Wahlberg. Pour autant, on voit clairement qu’il a la mainmise sur ses musiciens, tant le bassiste et le deuxième guitariste sont rangés au fond à gauche de la scène, pour laisser toute la place au centre pour leur leader.

Dès les premiers titres, on est également désarçonnés par les différentes parties hyper variées, en tout cas pour un groupe de ce genre. Les morceaux de bravoure rock’n roll noisy laissent parfois place à des voix réverbérées presque pop sur fond de frissonnantes nappes de synthé, comme sur ‘Fire on the Mountain‘ ou ‘Flying Golem‘. Mais toujours sous-tendu par des riffs de guitare sombres et métalliques. En contraste, Cory Hanson n’est pas de ceux qui s’arrachent les cordes vocales sur scène, ce qui lui permet de nuancer son chant.

Ce qui nous a surtout scotché durant ce live, c’est qu’on ne sait jamais ce qu’il va se passer et ce qui nous attend : phases guitar-hero, ponts langoureux, claviers psychés vaporeux, gros breaks de batterie épileptiques, ou moments quasi rock-prog. En fait, on avait rarement entendu autant de variations aussi cohérentes au cours d’un set.

Dans cette atmosphère sombre juste teintée de quelques spotlights convulsifs, Cory Hanson a l’air complètement habité, et lâche parfois des solos de guitare plaintifs et grisants, ce qui déchaîne encore plus les passions chez les agités des premiers rangs. D’autant que l’intro de leur fameux ‘Floating Head‘ déclenche un gros bordel avec slameurs et pogos vénères. Bref, on adore.

Réclame

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Remerciements : Jérémy Spellanzon

Catégorie : A la une, Concerts
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