Eagles Of Death Metal à l’Olympia
A la mi-février, les Eagles Of Death Metal reprenaient le chemin des concerts, avec une tournée désormais intitulée ‘The Nos Amis Tour‘. Et des Amis, il y en a plein l’Olympia, qui est blindé bien avant l’heure. On ne cesse de papoter, de s’enfiler des pintes, d’acheter des t-shirts au merch’… dans une vraie bonne ambiance ! Tout le monde a hâte, même de retrouver le même groupe qui assurait déjà l’automne dernier les premières parties d’EODM, White Miles.
White Miles
Ce duo autrichien – Medina à la telecaster et au chant, et Hansjörg à la batterie – est adepte d’un rock poisseux mais assez langoureux, presque sexy. Medina, en vraie leadeuse, harangue régulièrement la foule de sa voix éraillée, joue parfois à terre, s’en fout que sa veste en jean laisse plus qu’entrevoir sous soutif noir… Ca sonne bien gras, avec quelques solos de guitare tranchants, notamment sur ‘Crazy Horse‘ ou le morceau final ‘Into Your Spell‘. L’Olympia est donc maintenant dans les meilleures conditions possibles pour accueillir les EODM.
Eagles of Death Metal
Les lumières s’éteignent et deux mille spectateurs hurlent leur joie comme rarement on avait entendu ça. Le classique de Dutronc ‘Il est cinq heures, Paris s’éveille‘ retentit dans la sono et tranche avec cette ambiance incroyable. C’est juste beau, bien senti, et annonciateur d’un concert pas comme les autres.
Orné d’une cape en velours rouge, le roi Jesse Hughes entre en scène accompagné par sa cour, comptant dans ses rangs son fidèle acolyte Josh Homme. Le leader des Queens of the Stone Age se place derrière une des deux batteries, les baguettes en l’air, près à insuffler le rythme. Jesse Hughes a l’air époustouflé, presque choqué, il se mord les phalanges, salue tout le monde, va de droite à gauche frénétiquement durant près de deux minutes, puis se poste un moment avec ses doigts en forme de coeur. Les cris redoublent, assourdissants. Au moment de s’élancer, il sort : ‘Préparez-vous car ce soir on va vous balancer le plus gros concert de rock’n roll jamais vu, motherfuckers!’
La machine à riffs est déclenchée, ‘I Only Want You‘ fait immédiatement exulter tout l’Olympia qui danse déjà les bras en l’air. Le groupe assène quelques titres des premiers albums, dont un mémorable ‘So Easy‘, puis enchaîne des morceaux du dernier opus ‘Zipper Down‘, comme ‘Complexity‘, ‘Silverlake‘ et un énorme ‘Oh Girl‘, avec son gimmick de guitare fuzz et son refrain épique et entêtant.
Enfin, Julian Dorio, rejoint triomphalement le groupe pour prendre place derrière la deuxième batterie. Le groupe officie régulièrement avec deux batteurs, mais parfois, l’un d’eux ne joue pas. C’est ainsi que Josh Homme se retrouve à bouquiner le magazine de l’Olympia, avec Laurent Gerra en couverture : décalage hilarant ! Sinon, Josh n’hésite pas à se repeigner ou même à fumer tranquillement.
Mais c’est l’heure du désormais tube international, moult fois repris, ‘I Love You All The Time‘, chanté hurlé par l’audience. En fait, la patate et la bonne ambiance ne retomberont jamais. L’Olympia s’est transformé en piste de slam et des cercles de pogo se forment. Au passage Jesse Hughes check un mec qui survole la foule quand il n’est pas en train d’échanger des vannes avec le reste du groupe.
Les Eagles Of Death Metal et le public sont plus qu’à fond et ne font plus qu’un. Jesse Hughes reçoit même des cadeaux lancés depuis la fosse: une écharpe bleu blanc rouge tricotée main, ou un t-shirt ‘I Only Wannabe in Paris‘, en lien avec leur chanson qui se passe à L.A, et qui restera un des titres phares de ce concert. Mais le chanteur n’a pas arrêté de le rappeler: ‘I so much love you, motherfuckers!… And I am so drunk!’.
Etrangement, il explose volontairement sa guitare demi-caisse blanche en mille morceaux, et la balance dans la fosse. Sans doute lui rappelle-t-elle de mauvais souvenirs… Elle sera vite remplacée par une nouvelle guitare bleu blanc rouge (devant être vendue aux enchères au profit d’associations) qui fait un effet du tonnerre dès son apparition. Dans la salle, c’est encore plus le bordel. Le public est fou et ne peut s’arrêter de chanter à la fin des morceaux. Emu, Jesse Hughes scotche, halluciné, sur l’ambiance dans la salle. Après nous avoir une nouvelle fois hurlé qu’il nous aime, il joue deux titres seul, dont le ‘Brown Sugar‘ des Rolling Stones.
Pour le rappel, EODM s’offre un final à rallonge sur ‘Speaking in Tongues‘ : Jesse Hughes s’éclipse de scène pour réapparaître au milieu du balcon, assurant quelques solos de gratte parmi des spectateurs dansant autour de lui, profitant du moment pour les enlacer. Dave Catching prend le relais des facéties et joue de sa Gibson Flying V les yeux bandés, Josh Homme s’applique volontairement à faire des breaks de batterie de merde, Matt McJunkins y ajoute un long solo de basse saturée…
Revenu sur scène, le leader conclue triomphalement le morceau. La foule exulte, en redemande. Jesse Hughes balance son t-shirt puis le groupe s’étreint et salue un public dingue et joyeux. Ca a duré près de deux heures, sans aucun temps mort, mais on ne voulait plus que ça finisse tellement c’était bon, même si on n’a plus de voix. C’était juste un énorme concert Peace, Love & Rock’n roll.
Réclame
Ce concert des Eagles of Death Metal sera diffusé samedi 19 mars à 23h00 sur Canal+
Les EODM viennent d’annuler la suite de leur tournée européenne pour cause de tendinite au doigt de Jesse Hughes.
Lire le live report des Eagles of Death Metal au Trianon
Crédit photo : Chapman Baehler
Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : Boots Electric, Eagles of Death Metal, Queens of the Stone Age
Salle(s) : Olympia
Production(s) : Nous Productions
Ville(s) : Paris
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