MaMA Event 2015 – mercredi
Chaque année, le MaMA festival s’installe dans le quartier de Pigalle et réquisitionne les salles alentours. Avec quatre jambes, Le Transistor, on a réussi à couvrir 10 artistes sur 8 salles. Beau score pour ce premier jour, avec le doux Elvis Perkins, les énergiques Born Ruffians, les sombres Einleit, les dévastateurs Last Train, l’élégant Bruce Brubaker, les séduisants Say Yes Dog, les gentils Shake Shake Go, le retour des Innocents, les enfantins The Pirouettes, et les exotiques Jambinai.
Elvis Perkins
L’Américain et sa charmante bassiste tentent d’ensorceler une Cigale encore peu remplie en ce début de soirée. Leurs ballades folk mélancoliques sont plaisantes mais on a assez vite envie de voir ce qu’il se passe dans les autres salles. Vu la programmation, c’est pas le choix qui manque.
Born Ruffians
Contre vents et marées, les Born Ruffians viennent de sortir leur quatrième album, Ruff. Les musiciens arrivent sur la scène de La Cigale, et semblent s’accorder sur un gros larsen en guise de diapason. Et à peine ‘Kurt Vonnegut’ lancé, le bassiste se lâche dans des poses metal. Légèrement country elle part bientôt en sucette déconstruite avec batterie mitraillette. D’un coup le chant encourage à taper en rythme et à reprendre avec eux le « Why don’t you come outside ».
Mais la salle est encore un peu vide, aussi Born Ruffians enchaîne avec leur célèbre ‘Hummingbird’, un peu moins foutraque, mais avec toujours autant de vocalises et de cris. La foule se met à l’aise et ça commence à danser. Luke Lalonde donne tout l’air qu’il a dans les poumons jusqu’à devenir rouge, cette énergie alliée à la mélodie de ‘The Ballad of Moose Bruce’ fait plaisir à voir. Chez Born Ruffians, pas une seule chanson ne se ressemble, ce qui rend leurs concerts fascinants.
Après l’efficace ‘Needle’, Born Ruffians finit sur ‘We Made It’, qui pourrait sonner ironique… si elle n’était pas si triste avec ses paroles conseillant de prétendre en attendant d’y arriver. Surtout pour un groupe qui mérite beaucoup plus de reconnaissance !
Lire le report de Born Ruffians au Trabendo
Lire le report de Born Ruffians à la Maroquinerie
Einleit
Le détour par le Petit Moulin, en haut de la rue Fontaine, était indispensable pour découvrir Einleit et leur obscure pop imprégnée de culture japonaise. Ca se passe dans la cave, blindée, ce qui génère une température infernale. La performance du trio nous a peu émue, mais difficile de se faire une idée dans ces conditions assez peu propices. Ca ressemblait plus à un happening qu’à un concert…
Lire l’interview de Einleit
Last Train
21h30, c’est la nuit. Nous nous enfonçons dans une une Boule Noire qui porte bien son nom en accueillant les mulhousiens de Last Train. Car ils annoncent direct la couleur : de leurs blousons cuir à la quasi absence de lumière, en passant pas leur set sombre et dévastateur, tout est noir. Les excellentes sensations qu’on avait ressenties à Rock en Seine sont plus que confirmées. Avec des titres comme ‘Cold Fever’, on se retrouve devant du pur rock’n roll à la Black Rebel Mortorcycle Club. Leur chanteur type babyface ne cesse de maltraiter sa guitare, et même le matériel. Cette attitude émeut les jeunes minettes astucieusement postées juste devant la scène… Leur performance aura même pris le pas sur l’envie d’aller voir Aaron juste à côté à La Cigale.
Bruce Brubaker
On voulait voir ce que donnait un pianiste soliste dans ce genre de festival, alors on est passé par Les Trois Baudets. Seul dans la pénombre, l’ancien professeur et comparse de Francesco Tristano se démène sur son piano en reprenant du Philip Glass. Hypnotisant.
Say Yes Dog
Direction le club Chez Moune pour Say Yes Dog, qui présente leur premier album Plastic Love à l’electro-pup clubbing mélancolique. Rapidement, la salle se remplit du son moite et dense des Luxembourgeois, et les corps se mettent à danser sur ‘Get It’. Les mélodies se font entêtantes, comme sur ‘How’, un peu à la manière de Metronomy à leurs débuts – et en même temps, leurs compositions gardent une nonchalance (qui pourrait rappeler Hot Chip) comme sur ‘Talk’.
Sur des rythmes toujours funky, les chœurs éthérés viennent souligner des chants graves. Et même si les compositions restent très froides par l’omniprésence des synthés (comme sur ‘Open Wide’), l’ambiance reste chaleureuse. La salle apprécie surtout ‘A Friend’, un de leurs premiers enregistrements, mais tout du long du set ne peut résister à l’envie de danser – surtout sur l’étonnante ‘Stronger’. Malgré tout, la préférée du Transistor reste ‘Girlfriend’.
A revoir le 23 novembre au Pop Up du Label
Lire l’interview de Say Yes Dog
Shake Shake Go
On ne s’attendait pas vraiment à être transcendé par les jeunes Franco-Anglais de Shake Shake Go. Mais le public très féminin du Bus Palladium acclame chaque titre et accompagne régulièrement la chanteuse. L’ambiance est un peu trop mielleuse mais c’était l’occasion d’entendre leur fameux single ‘England Skies‘.
Les Innocents
Depuis leur reformation récente, Les Innocents tournent à deux avec guitares et leurs fameuses voix entremêlées. Sans trop d’effets, et juste un pad sous le pied pour faire le kick. On avait l’impression d’un concert privé, à la cool, avec un JP Nataf qui ne cesse de plaisanter. Leurs principaux tubes ont vingt ans mais n’ont pas pris une ride. Même leurs nouveaux titres comportent des refrains entêtants comme à l’ancienne. On pensait esquiver au milieu du set pour aller voir un concert électro, et finalement on est resté jusqu’au bout.
The Pirouettes
C’est à la Chaufferie de La Machine du Moulin Rouge que le duo se produisait. Pour ceux qui se souviennent de Coming Soon, The Pirouettes c’est le nouveau projet de Leo Bear Creek, leur jeune et talentueux batteur. Postés de chaque côté d’un écran montrant un logo aux allures de Metal Hurlant, les deux musiciens racontent leur quotidien sans intérêt sur des mélodies niaises.
Les textes sont flemmards, dégoulinants de clichés navrants, et les compositions sont dignes d’un gamin de 6 ans qui s’amuse à reprendre les mauvais tubes des années 80 que sa mère l’a forcé à écouter. Sans rire, dans une chanson, ils énumèrent les jours de la semaine, c’est du programme scolaire de maternelle !
Jambinai
Il fallait terminer cette première soirée avec un groupe peu commun. Les Jambinai viennent de Séoul et mêlent instruments traditionnels asiatiques et une espèce de post-rock semi-électronique. On a vite été happé par ce langoureux et étonnant mélange.
Remerciements : Victoria [Cecile Legros]
Catégorie : A la une, Reportages
Artiste(s) : Born Ruffians, Bruce Brubaker, Einleit, Elvis Perkins, Jambinai, Last Train, Les Innocents, Say Yes Dog, Shake Shake Go, The Pirouettes
Salle(s) : Backstage By The Mill, Boule Noire, Chez Moune, Cigale, Divan du Monde, La Machine du Moulin Rouge, Les Trois Baudets, Petit Moulin
Evenement(s) : MaMA
Ville(s) : Paris
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