Carte blanche à Ropoporose à Petit Bain
Pour la troisième soirée Labo Pop, c’est à Ropoporose que Petit Bain a offert une carte blanche pour la sortie de leur premier album Elephant Love. Le duo vendômois s’est alors empressé d’inviter des amis à assurer la première partie. C’est comme ça que la folk sombre de Rach Three et la pop acidulée de Le Feu se sont retrouvés programmés, mais les frangins ont fait honneur à leur statut de tête d’affiche avec leur art-rock bien aiguisé.
Rach three
Echappé du groupe Hold your horses!, Grégory travaille depuis plusieurs années à l’élaboration de son projet solo. Attirant l’attention du public d’une distorsion de ses arpèges pour s’imposer, il cherche à provoquer des frissons dans la salle en entrant en transe. Néanmoins, même accompagné d’une harpe ou d’une clarinette, voire d’une scie musicale, le set a un peu de mal à décoller : ce projet semble avoir été arraché à l’intimité d’une chambre. Pourtant Rach Three essaie de créer un lien avec le public en chipant une gorgée de bière au premier venu. On a pas tous l’aura de Nick Cave, c’est pas pour autant qu’il ne faut pas essayer.
Le Feu
Difficile de trouver le style de Le Feu. Au niveau vestimentaire, peut-être, avec ce look doré de la speakerine des années 80 et la raie impeccable du présentateur d’émission télévisée type Sacrée Soirée. Mais au niveau musical, on a un peu de mal à les suivre – pourquoi un nom français si c’est pour chanter en anglais ? Mais surtout, pourquoi ne pas assumer ces mélodies pop ? Pourquoi forcément vouloir les faire ressembler à ce qu’elles ne sont pas : ce n’est pas destructuré, c’est juste une construction foutraque. C’est comme un plat de pâtes qu’on aurait trop assaisonné dans l’espoir de donner un peu de goût – à force ça devient infâme.
Ropoporose
Sur scène, ils ne sont que deux, et pourtant, ils arrivent, à l’aide de boucles à recréer l’ambiance de leur premier album Elephant Love, tout en déployant une énergie électrique. Pauline démarre derrière la batterie, arrive déjà à émouvoir de sa voix fragile et tellement jeune. Mais bientôt, elle échange de place avec son frère pour bluffer tout le monde sur une guitare qui paraît bien lourde pour ses frêles épaules.
Avec toute cette réverbération, les introductions se feraient presque religieuses, jusqu’à ce que la guitare s’énerve, comme sur ‘Moira’. Pauline a 17 ans et demi, cette année, elle passe son bac, mais sort aussi un premier album aventureux et ingénieux avec son frère Romain, de quatre ans son aîné, qui aligne tout le monde à la batterie par la finesse de son jeu. Sans pour autant être scolaires : à aucun moment ils ne se laissent maîtriser par leurs boucles, leurs fins sont réfléchies, et leurs changements de rythmes bien travaillées.
Elevés aux Rockomotives, ce sont des musiciens appliqués qui jamais ne tombent dans la facilité de la copie. On est loin des groupes comme The Strypes, à qui on attribue la capacité à maîtriser leurs références « étant donné leur jeune âge »… Non, cette densité, avec ces lignes de guitare métalliques sur le point de se casser, ces douces cavalcades cuivrées comme sur ‘Desire’, ces explosions de batterie qui frisent le free-jazz sur ‘Consolation’ et ces surprenantes intrusions électroniques, font d’Elephant Love un premier album d’exception. Et c’est avec un aplomb impressionnant que les deux frangins le défendent !
Remerciements : JP Martingale
Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : Le Feu, Rach Three, Ropoporose
Salle(s) : Petit Bain
Evenement(s) : Labo Pop
Production(s) : Yotanka
Ville(s) : Paris
[…] rock a priori, avec la pop-rock hypnotique de Alpes, les frangins post-tout et plus encore de Ropoporose (lire le live report), la pop-electro intime de Nuit, l’intense pop de Agua Roja, la house de Cotton Claw, puis […]
[…] l’interview de Ropoporose Lire le live report de Ropoporose à Petit Bain Voir les photos de Puts Marie aux Vieilles […]
[…] Car Ropoporose, c’est deux frangins, encore des enfants puisque la chanteuse vient à peine d’avoir son bac (avec mention, félicitations au passage Pauline !). Ensemble, ils produisent des compositions alambiquées et groovy, parfois répétitives jusqu’à l’obsession, parfois tribales et syncopées pour nous hanter. A l’aide de boucles, ils construisent les morceaux, avec des mimiques electros par moments, mais surtout un esprit rock, comme sur leur énergique ‘Empty Headed’. Lire l’interview de Ropoporose En concert le 9 novembre avec Puts Marie au Point Ephémère Lire le live report de Ropoporose à Petit Bain […]
Et toi t'en penses quoi ?
A lire aussi
Gallery