Beaffle #16 : Sacha Distel
Pas plus tard que demain, Sacha Distel aurait fêté ses 81 ans. Je dis “aurait” parce que depuis qu’un cancer l’a emmené sur son bateau blanc, Sacha n’a plus guère le coeur à la guitare et aux copains. Il erre on ne sait où en vendant des pommes, des poires et des scoubidous bidous ah et de là il est, Salvador en rit. Et même les nanas à Moscou rient, d’où son père qui porte le prénom de Brejnev mais pas ses lunettes, est originaire.
C’est peu après ses étalages légumineux labelisés par Versailles et 15 ans avant que le bouffeur de baracouda fasse pleurer son téléphone, que Sacha découvre le be bop qui n’en était pas encore un. De téléphone donc. Versailles, comme les Daft Punk, à qui il volera la primeur d’être les premiers français à obtenir le Grammy de la meilleure chanson de l’année.
Et pendant que Zazie se trimballe dans le métro, les zazous se promènent dans Paris, à l’est de Versailles, et Sacha Sunny Voice adopte leur smoking cintrés. Mais pas les cintres fumés, parceque c’est assez ridicule de fumer un cintre, même si les cintres sont parmi les objets les plus hargneux de la galaxie et que franchement ils mériteraient bien de temps à autre qu’on ne le fume un peu. Il se met également à porter le célèbre noeud Jean Paul II qui s’apprête à devenir pape.
Chez Distel, tout est luxe, charme et volupté, brillant à travers ses larmes, scintillant à travers ses amours. Sa voix caresse la belle vie sous les soleils tropéziens. Le playboy acidulé devient crooner parfois asthénique et sort rapidement ses titres les plus connus avec d’en faire les gros avec sa vie privée. C’est d’ailleurs à cette époque, qu’arrivent ses deux bébés aux initiales L et J qui deviennent le soleil de sa vie, alors non financée par Codifis qui n’existait pas et ne furetait, toutes griffes dehors, chaque bonne occase de recycler la moindre mélodie populaire en rengaine cathodique pour future ménagère sur endettée.
Sacha navigue en bon germanopratin entre les caves sombres et humides de Paris et les caves sombres et humides de New York. Dont on se demande vraiment pourquoi on a fait deux villes pour ça. C’est un peu comme Toulouse et Toulon. Je me suis toujours demandé pour en faire deux villes alors que franchement, Toulouson ça aurait suffit. Mais je m’égare et pas seulement de Cose sur Loire ou JUSTEMENT, soudain, pour reprendre les pompeux funèbres codes des fictions parodiques du culicidae télévisuel, c’est le drame. Alors que je suis presque prêt à faire le bonheur de mes parents, Sacha loupe un virage sur la RN 7 à seulement quelques centaines de mètres de Maltaverne, ville bien connue pour… bien connue. Ca chaloupe. La Porsche ne loupe pas le porche et Sacha ne loupe pas Chantal. Elle en paiera le prix Nobel, et restera handicapée à vie/
Depuis bientôt 10 ans maintenant, sous son unique stèle toute la pluie tombe sur Sacha. Selon ses voisins Distel distille, disent ils, ses histoires sur toi, moi, la musique et l’amour. Et auprès de lui Henri Salva…dort, tranquillement.
Catégorie : Editoriaux
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