Beaffle #8 : Lady Gaga
Pas plus tard que lundi dernier, pendant qu’une tripotée de nazes inondaient les Champs Elysées de “ouh ouh”, Lady Gaga remplissait les bacs avec les siens. 25 millions de claqués de promo. Et perdu vus les chiffres.
Bon j’ai rien contre le mainstream. Vraiment. Y’a pas un seul album de Rihanna dans lequel je trouve pas une ou deux bonnes chansons, j’écoute discrètement quelques titres de Britney Spears et parfois je mets mon Spotify en session privée pour me faire un peu de Katy Perry.
Bon du coup je me suis écouté l’album de Lady Gaga. Pour faire simple, Lady Gaga c’est Mireille Mathieu mais avec une coupe interchangeable et des déguisements chelou genre un chat fait avec des bananes. Ce qui est toujours plus classe que les bananes dans la chatte que se collent Miley Cyrus. Mais on est pas là pour cracher sur les handicapés.
Alors, analysons méthodiquement l’étron musical en plusieurs catégories totalement objectives : la musique, les paroles, l’image et le concept.
Petit un, la musique.
Alors. Bon. Bah voila, on a fait le tour. Mis à part le premier titre dont la prog’ a été bossée par Infected Mushroom, y’a rien à voir. Le tout mignon producteur Madeon n’apporte rien à ce ramassis de mélodies même pas un peu radiophoniques. Sinon… bah voila. Aura, le seul titre écoutable ressemble à Judas, GUY reprend Paparazzi, Gypsy mime You and I, Venus est un sous Papa Don’t Preach, Fashion est à la limite du sample de Holidays et de la reprise de Material Girl. Toute la fin de l’album ressemble à s’y méprendre aux Madonna des années 90’s et pour finir le gros single de l’album, Applause, a la tronche d’une parodie de Fatal Bazooka.
Le bordel est aussi vide qu’un neurone de Nabila et a la forme d’un gosse de Fukushima. Un an à nous boursoufler le cortex pour vomir un ramassis davidguettesque insipide, c’est pas joli joli comme disait Emilie, Eva et Sylvie.
Petit deux, les paroles.
Du cul du cul du cul, toujours du cul. Le problème c’est que le cul, soit tu le chantes intelligemment et subtilement comme Brassens et sa Religieuse, soit t’y vas directement en mode partouze, branlette et DSK. Mais entre les deux, t’obtiens une espèce de mixture flasque qui te dégouline entre les mains vulgaire comme une star de télé-réalité, stupide comme une star de télé-réalitéet sans intérêt comme une star de télé-réalité. Non parce que sérieusement, faire une chanson sur une popstar cachée derrière une burqa ou dire “Je sais que papa et maman pensent que je suis foutue, mais c’est pas grave, car je suis putain de riche” c’est marrant pour faire polémique chez Morandini, mais en fait ça mène nulle part. Finalement Gaga ne dérange plus, elle fait ennuie…
Sinon, quand t’as retiré le cul de Lady Gaga, il reste des trucs sur la gloire et son égo. Qui est environ 7 fois plus gros que son cul.
Petit trois, l’image
Quand t’as pas de pognon dans la musique, tu fais une photo de ton groupe sur les rails de chemin de fer ou devant un mur de briques. Pis tu colles ton nom dessus, ça sert vaguement de pochette. Y’en a qui tente des trucs plus élaboré et laissent faire les autres. Le Velvet avait pris Warhol, Madonna avait pris Brainwash, Lady Gaga s’est payé Jeff Koons. Mais c’est pas parce que t’as la grosse boule bleue du mec le plus cher du monde devant la teuch que ça te donne une crédibilité artistique. Et puis une crédibilité à qui ? A la communauté des ados pédés qu’elle a embrigadé pour masquer la médiocrité de sa musique ? A celle des branchouilles qui refusent ne serait-ce qu’écoute vingt seconde de sa musique parce qu’elle est signée en major ? Ou peut être simplement à moi qui m’en bat tendrement les gonades.
Petit quatre et dernier point, parce qu’on va pas faire que ça, le concept.
La Gaga avait prévenu : Artpop serait un concept plus qu’un album. Une “révolution sonore”, une “expérience sensorielle”, un “voyage dans l’art”. Bon. Bah à part avoir foutu pop art à l’envers (pop art, art pop pour ceux qui auraient pas encore capter) y’a pas grand chose à grailler du côté de l’art. Et encore moins du côté du fameux Warhol dont elle se revendique. Lady Gaga est à Andy Warhol ce que la Borbie est à Barbie ou Lou Vitton à Louis Vuitton : une mauvaise contrefaçon fabriqué au fond d’un atelier de Tai pei par des petits chinois de 6 ans. Parce que rappelez vous,
le pop art mettait en évidence l’influence de la publicité, de la télévision et des nouveaux moyens de la mass consommation. Il n’était pas à l’origine un mouvement fait pour vendre sa camelote. Et faire de la récupération d’un grand mouvement artistique comme un député de la Lozère avec un fait divers morbique franchement clean clean, comme aurait pu dire Alain Afflelou.
C’est pas parce que Warhol a fait de l’art avec une boite de soupe, que n’importe quelle soupe peut devenir de l’art. L’art se définit par une posture et un concept. Pas par la concept de l’imposture.
Et pire. Non contente de son escroquerie Gaga, en grande déesse du peep show, déterre et ressuscite R Kelly qu’on pensait mort après s’être jeté de trop haut en pensant qu’il pouvait voler. Sérieusement… R Kelly… Et le pire du pire, dans l’histoire de la pireté ? C’est qu’elle fait le meilleur titre de l’album avec.
Et puis j’ai eu une lueur d’espoir quand Gaga a balancé hier sur je sais plus quel téloche qu’elle allait faire un concert dans l’espace. J’me suis rappellé Sozouz 1, USAF X15, Soyouz 11, Challenger et Columbia. Heheh.
En fait tu sais quoi ma ptite Gaga ? Vazy, t’inquiète, tout ira bien. Bah même jusqu’à la planète VENUS comme tu le chantes. Mais restes y.
Catégorie : Editoriaux
[…] Chronique sur Radio Néo du 19/11/2013 publiée sur LeTransistor.com […]
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