Beaffle #1 : Nile Rodgers
Pas plus tard qu’hier, un mec mi-blogueur, mi-attaché de presse, mi-ami, me demande ce que je pensais de la future collaboration de Nile Rodgers avec David Guetta.
Parceque “tu comprends” me dit il pour me faire comprendre “c’est quand même un génie quoi” me dit il pour me convaincre. “C’est le mec qui a inventé la disco” me dit il pour m’étaler sa culture.
Outre le fait que Google indique de Donna Summer avait commencé la disco en 1975 alors que Chic ne s’est formé qu’en 1977, ce qui m’interloqua, parceque oui, des fois, je m’interloque, c’est cette propention à porter Nile Rodgers aux nues depuis quelques mois. Depuis son grand retour avec Daft Punk en fait.
Tel un artiste mort dont on lit la fiche Wikipedia avant d’aller à la machine à café pour s’inventer une culture ou une passion soudaine parcequ’un “on” décide que c’est devenu cool, Nile Rodgers est devenu cet été l’artiste qu’il fallait absolument connaître. Savoir qu’il était le mec de Chic est une chose. Mais avoir retenu qu’il avait produit des titres pour Mick Jagger ou Jeff Beck est synonyme de grande classe. Ou mieux, admettre qu’on avait adoré sa touche funk/jazz sur Nougayork. Le comble de l’hipsterisme étant quand même de finir la conversation sur “Eh j’ai d’ailleurs cru voir qu’il avait fait un truc avec les Daft Punk récemment”.
Moi je m’en branle. Je connaissais pas Nile Rodgers avant de voir son nom sur l’album des Daft Punk. J’avais bien entendu parler de Chic, et je savais que le Freak c’est eux, mais je crois que ma culture s’arrête là sur le sujet. Même le Grand Journal a servi Nile Rodgers sur son plateau devant des invités dont on aurait dit qu’ils avaient vu le fantôme de James Brown. Après tout c’est un noir qui fait de la funk.
Pas con l’hanneton, Rodgers a profité de sa soudaine notoriété des machines à café médiatiques pour faire tout ce qu’on ne l’autorisait pas à faire avant : en plus des apparitions téloches (qu’il fait à la places des robots qui ne veulent pas se montrer), le voila en route avec un bouquin, un album solo et, donc, le sus-cité single avec David Guetta (et un avec Etienne Daho dont on a tous oublié l’existence en attendant sa future collaboration avec Lady Gaga).
En tant que mec courageux (plutôt beau aussi pour ceux qui n’ont pas l’image, et bien bronzé pour ceux qui n’ont pas la couleur) j’ai donc décidé de faire mes choix de me concentrer sur les biographies de Charles Aznavour, Pete Doherty et Michel Drucker pour prochainement briller en société. Et comme disait un célèbre PD, vivons heureux en attendant la mort.
Catégorie : Editoriaux
Artiste(s) : nile rodgers
Evenement(s) : La Beaffle de Benjamin
Production(s) : Radio Néo
[…] Chronique Radio Neo du 16/10/2013 publiée sur LeTransistor.com […]
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