Daft Punk – Randon Access Memories
“There are so many things that I don’t understand“. Daft Punk annonce la couleur d’entrée sur ‘Within‘, douce complainte robotique. Il est des albums qu’on ne peut comprendre, qui se révèlent uniques, libres de tout cadre. Randon Access Memories en fait partie. Très fortement critiqué par les fans depuis sa sortie numérique, on lui a beaucoup reproché un certain calme, une retenue assimilée trop vite à un ennui et une panne d’inspiration.
Rappelons que la campagne de communication menée par le duo a été une des plus mystérieuses connues. Seulement on lui a beaucoup reproché son matraquage médiatique et de mauvaises décisions à des instants cruciaux (ces affreux teaser de 15 secondes). Résultat, c’est presque sur les nerfs que l’album arrive dans nos discothèques. Ajoutez à cela les différentes chroniques dithyrambiques parues tout au long de la promotion : l’attente était hors normes.
En un sens, l’album l’est aussi. Les deux robots avaient clairement dévoilé leur projet dans les quelques interviews données : Random Access Memories est un hommage à la musique des années 80, au funk, au disco. Pour la première fois, les Français ont préféré les instruments aux ordinateurs pour enregistrer. On ne trouve plus qu’un sample dans tout l’album, présent sur l’ultime piste, Contact. Une véritable révolution, incomprise alors qu’annoncée.
“Everybody will be dancing and be doing it right” La seconde couleur. RAM est terriblement dansant, tout y est fait pour. La production du pape du disco Niles Rodgers et ses cocottes funky sur ‘Get Lucky‘, ‘Lose Yourself to Dance‘ ou ‘Give Life Back To Music‘. Les accents terriblement pop de ‘Doin’ it Right‘ et ce refrain au rythme syncopé chanté par Panda Bear. Ou encore la modestie de ce partenariat avec Julian Casablancas sur ‘Instant Crush’ qui livre ici l’un des meilleurs refrains des Strokes. Bluffant de retenue, glacial de génie. Des compositions à la fois envoûtantes et si terre-à-terre, comme ce ‘Fragments of Time‘ que Prince n’aurait pas renié.
Au milieu de tous ces morceaux se cachent même trois pépites qui subliment l’oeuvre. ‘Giorgio by Moroder‘ tout d’abord, le crescendo le plus épique de la discographie du groupe. Puis ‘Touch‘, synthèse improbable de l’album, renversante de justesse et d’inventivité. Enfin ‘Contact‘, ultime piste en duo avec DJ Falcon et son outro dantesque. “Ok, lets burn the studio” aurait-il déclaré avant de commencer à enregistrer. Comme un bras d’honneur magistral à toutes les compositions précédentes, balayées d’un souffle si puissant qu’il nous scotche à notre siège avec une seule idée en tête, se replonger dedans.
Le solide album devient irréprochable. Emprunt d’une certaine mélancolie, il surprend, détonne et émeut, à l’image de ce ‘Within‘ où Chilly Gonzales vient poser son délicat piano par dessus des cymbales jazzys à souhait. Si on ne pouvait certes attendre un tel virage chez le duo français, une fois le renouveau assimilé, plus personne n’osera leur en tenir rigueur. Cet album est impeccable.
“Lose yourself to dance”
Réclame
Random Access Memoriesn le quatrième album de Daft Punk, sort le 21 mai chez Columbia / Sony
Thomas Bangalter aurait affirmé qu’il n’y aura pas de tournée en 2013
Catégorie : A la une, Albums
Artiste(s) : Daft Punk
Production(s) : Columbia, Sony
Amateur de la musique d’Herbie Hancock période 70’s, j’apprécie cette forme d’hommage autour de styles musicaux incontournables. La présence des instruments en lieu et place des samples et pour moi la meilleure des recettes !
Une tournée paraît peu probalbe ? Réunir tous les collaborateurs semble utopique ? à moins que…
Bravo pour cette chronique !
c’est super ce su’il fond serieux
Et toi t'en penses quoi ?