Les inRocKs VW – Savages, Palma Violets et Saint Michel

Cinquième soirée du festival des inRocks : la programmation se divise entre la Cigale et la Boule Noire. Le Transistor a tenu à voir le duo Saint Michel, savoir ce qui se cachait derrière le buzz des Palma Violets et découvrir le pourquoi de tant de rage chez Savages.

Saint Michel

Tombé sous le charme de leur EP, I Love Japan, on voulait absolument voir ce que le duo de gueules d’ange donnait en concert. Les sentant un peu intimidés, on excuse tout d’abord le sur-jeu de Philippe : il faut bien qu’il donne le change en tant que chanteur. Il essaie, il se démène au moins ! Il sautille, il incarne son personnage à fond, mais on préfère quand même quand une guitare lui occupe les mains.

Quelques erreurs font un peu tiquer, comme l’emploie de l’anglais pour s’adresser au public, ou les vannes entre eux pour compenser leur nervosité… Passe encore, mais l’usage du vocodeur, si en enregistrement ‘Wastin Tastin’ ne choque pas, la version live les fera malheureusement tomber dans une ambiance Ibiza. Du coup, c’est dommage mais ‘Katherine’ gardera ce mauvais goût en bouche.

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Palma Violets

C’est la sensation du moment Outre-Manche ! Se la jouant tout d’abord mystérieux, avec aucun enregistrement disponible, ils ont su attiser la curiosité des médias. La question est donc de savoir si ce groupe est réellement là pour sauver le rock (encore une fois) ou si c’est beaucoup de bruit pour rien. Rapidement la foule crie au génie, les traitant de jeunes Libertines d’un côté, reconnaissant l’énergie des Clash ici ou le charisme d’un Jim Morrisson là.

Certes, leur set est étonnant : les breaks sont décisifs, le bassiste aime à passer pour un fou, les changements de tempo sont fréquents et soudains, et les sauts intempestifs. Les furieux musiciens passent d’ailleurs leur temps à se cogner sur le petit plateau de la Boule Noire. Malgré tout, on a un peu l’impression de voir un très bon tribute band : comme une compilation des meilleurs influences en matière de rock anglais.

Une ou deux chansons, dont la fameuse ‘Best of Friends’ ou ‘Last of the Summer Wine’, ont l’air abouties pour le moment, sinon on sait pas trop où ils veulent en venir, et eux non plus apparemment. Cependant, ils savent prendre le public au dépourvu, et le motiver par des cris de coyotes. Et s’ils ont en plus la bénédiction de Steve Mackey de Pulp, notre avis n’entre plus vraiment en ligne de compte…

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Savages

L’an dernier le festival des inRocKs invitait un groupe composé uniquement de nanas et les Dum Dum Girls débarquaient en mini-shorts et rouges à lèvre piquants. Cette année, c’est tout le contraire : rien de bête, tout de féroce. Les Savages avaient tout autant envie de parler de sentiments, mais en laissant parler leur côté obscure. Sur scène, elles ne font pas étalage de force, mais la violence d’un post-punk mêlé à du Black Sabbath est bien là.

Au chant, on retrouve Jehnny Beth, la compagne de Nicolas Congé avec qui elle forme le duo John & Jehn. Une Française exilée à Londres, à la tête du label Pop Noire, sur lequel est notamment signé leur ami Lescop. Pourtant y’a rien de très pop dans Savages, on ressent la présence d’un Curtis avec le look de Molko, les voix sont fermes mais douces et la puissance est toute en retenue. Une main de fer dans un gant de velours en somme.

En prime, elles ont ce soupçon de Riot Grrrl quand elles chantent ‘Hit Me’, s’énervant qu’on tourne même les femmes les plus fortes en victimes. Elles expriment leurs désirs les plus sombres, un peu bizarres, dérangeants si ce n’est déviants. Elles cherchent à mettre mal à l’aise, mais bizarrement, l’atmosphère rendue est froide, à croire qu’on est devenu imperméable à l’agressivité non(mal ?)-orientée.

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Remerciements : Abigail (Les inRocKs)

Catégorie : Reportages
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